CONSECRATION D’ETO’O: le symbole d’une Afrique qui gagne

CONSECRATION D’ETO’O: le symbole d’une Afrique qui gagne
(Le Pays 23/12/2010)


Enfin une élection non contestée en Afrique ! On est tant coutumier des hourvaris désapprobateurs qui mènent de déroutantes sarabandes autour de chaque proclamation de résultats de toute élection sous nos tropiques, que l’univoque approbation de la consécration de Samuel Eto’o, comme Ballon d’or africain de l’année, étonne. Même les fans de son challenger Didier Drogba n’ont pas grogné et ont reconnu le mérite du footballeur camerounais. Ah, que c’est beau ! Mais il faut reconnaître que ce monsieur a du talent et a eu un parcours glorieux cette année. Ce n’est donc que justice.

Ce qui justifie un peu le fait que les fusées contestaires n’aient pas décollé. En tout cas, Samuel Eto’o vient de montrer que l’Afrique n’est pas un continent peuplé que de démons ou de pauvres petits lutins miséreux, et qui n’a qu’un avenir sombre et orageux. Maintenant, on souhaite que de tels éclairs se transforment en lumière continuelle. Et pourquoi pas, que ce type d’élection transparente et impartiale, soit pris en exemple et appliqué dans les élections de chefs d’Etat. En effet, les commissions électorales dites indépendantes auront sans doute de quoi apprendre auprès du jury du Ballon d’or.

De sorte que les résultats proclamés soient acceptés par tous et que même s’il y a des grognements, que cela n’envoie pas d’innocentes personnes dans les cimetières ou dans des charniers. Un peu de fair play, quoi ! Si seulement nos hommes politiques pouvaient prendre exemple sur Didier Drogba et Samuel Eto’o ! Ils sont présentés comme des concurrents éternels, combattant pour le leadership au plan africain. Mais a-t-on jamais appris que leurs partisans se sont écorchés à vif ? A-t-on déjà entendu l’un des deux menacer ou proférer des propos hostiles ou désobligeants contre l’autre ?

Si la réponse est non, cela est dû au comportement des deux jeunes gens. Ils ont peut-être compris qu’une boule de cuir ne doit jamais franchir une ligne de but qu’ils se doivent de défendre plus que tout : le fait qu’ils sont frères avant d’être footballeurs et qu’ils sont humains avant d’être adversaires. C’est cela l’essentiel et que les acteurs de nos scènes politiques oublient très souvent.

Pour revenir sur la pelouse du football, Samuel Eto’o, Didier Drogba, Assamoah Gyan, Michael Essien et tous ces footballeurs africains qui brillent de tous les feux de leur talent ; tous ces médecins, chercheurs, banquiers, tous ces Africains qui s’affirment montrent que l’Afrique n’est pas irrémédiablement maudite.

Qu’au-delà des Thomas Sankara, Patrice Lumumba et autres qui l’ont défendue au plan politique, sur d’autres fronts, il y en a qui continuent le combat avec leurs propres armes et leurs moyens. Ce sont des symboles d’une Afrique qui gagne et qui veut voler de victoire en victoire. Il reste aux dirigeants politiques d’entrer dans le bal, en cessant de trucider leur peuple, de le sacrifier sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. Alors, sirènes hurlantes, l’Afrique pourra définitivement s’ébranler vers le large du développement.


Abdou ZOURE

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23/12/2010
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