Congo: Convaincre la communauté internationale pour empêcher à Sassou Nguesso de modifier la Constitution

Mabilemono:Camer.beJe l’ai toujours dit, depuis son retour au pouvoir par les armes en octobre 1997, Sassou Nguesso n’a jamais rencontré de véritable obstacle à l’intérieur du pays. Ce n’est pas que je critique l’inaction de ceux qui font l’opposition à l’intérieur, mais j’observe tout simplement qu’en 15 ans, ces derniers n’ont obtenu aucun résultat tangible qui peut  être mis à leur à leur actif, contrairement à nous opposants de l’extérieur. Nous avons en effet déjà à notre actif de grandes victoires comme celles des affaires des « Biens Mal Acquis » et des « Disparus du Beach » qui gênent sérieusement Sassou Nguesso au point qu’il est presque devenu persona non grata aux yeux de l’Elysée comme tout le monde peut le voir.

Depuis 15 ans, l’opposition congolaise intérieure brille par son incapacité à inverser les rapports de forces sur le terrain, mais ne veut cependant pas faire preuve d’humilité face à ceux qui se battent à l’extérieur et qui obtiennent des résultats. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour lesquelles je ne supporte pas l’arrogance dont font souvent preuve ceux qui font l’opposition à l’intérieur quand ils se prennent pour les seuls opposants légitimes au pouvoir de Sassou Nguesso en dénigrant le rôle et la place des opposants extérieurs que nous sommes. En tout cas pour ma part, je considère que nos fameux opposants de l’intérieur n’ont jamais posé un acte fort qui mérite le respect à mes yeux, mis à part quelques gesticulations avant chaque élection et qui se soldent toujours par un accompagnement de Sassou aux élections et par des émargements à la mangeoire. Je ne trouve donc aucune raison légitime de leur accorder de l’importance comme d’aucuns le font ici sur la place de Paris.

La vérité est qu’aujourd‘hui Sassou Nguesso sait qu’il a des coudées franches à l’intérieur du pays et que son talon d’Achille réside dans notre capacité à nous opposants de l’extérieur à convaincre la communauté internationale, qui est seule à même aujourd’hui de contrarier sa folle ambition de modifier la Constitution pour se représenter en 2016.

Alors, en bon prince machiavélien très opportuniste, comme il voit que ses camarades dictateurs, notamment Compaoré et Déby restent malgré tout traités avec égard et continuent de bénéficier d’une oreille attentive du coté de Paris grâce à leur rôle dans la résolution de la crise du Nord-Mali, Sassou Nguesso veut lui aussi renter dans la danse  avec l’espoir de séduire à son tour le nouveau locataire de l’Elysée, François Hollande. Cette quête éperdue de la reconnaissance l’amènera d’ailleurs à se rendre d’ici la mi-novembre en Algérie pour tenter de convaincre le Président algérien Abdelaziz Bouteflika de le faire entrer sur ce dossier du Nord-Mali qui enflamme les esprits.      

Mal aimé par Barack Obama et François Hollande, Sassou Nguesso a besoin de séduire à tout prix les responsables d’autres grandes puissances. C’est pour cette raison que depuis un certain, il fait feu de tout bois pour tenter de se rendre indispensable voire incontournable en se donnant un rôle central au niveau continental, allant parfois jusqu’à forcer la main voire même à corrompre certains de ses pairs au sein de l’Union Africaine (UA).

En tout cas, aujourd’hui tout porte à croire que notre dictateur endurci tente le tout pour le tout et cherche à se faire des alliés au niveau international, qui seraient susceptibles de lui apporter leur soutien (comme Bachar al-Assad ?) dans sa bataille contre le peuple congolais dans la perspective où il voudra modifier la Constitution pour conserver le pouvoir en 2016. D’où son activisme au plan diplomatique sur fond de s’ouvrir à de nombreux pays (Russie, Chine, Brésil, Inde, Turquie…).

Au plan africain, il veut peser sur tous les dossiers du continent comme le montre, je le répète, ses velléités de s’impliquer dans la résolution de la crise du Nord-Mali, et surtout son implication (hasardeuse) dans des dossiers comme celui de l’environnement ou encore plus récemment dans celui de la crise à l’Est de la RDC où il a reçu en audience le 4 novembre dernier chez lui à Oyo une délégation conduite par le président de l’assemblée nationale de ce pays, M. Aubin Minaku, venue lui transmettre le message de Joseph Kabila, dans lequel ce dernier solliciterait l’implication de Denis Sassou Nguesso dans la résolution de cette crise à l’Est de la RDC.

En réalité, Denis Sassou Nguesso est un dictateur opportuniste et calculateur qui cherche à se donner une bonne image au niveau international et surtout à séduire François Hollande. Et pour cause ! Souvenez-vous de ce qu’a dit François Hollande le 13 octobre dernier dans son discours à l'occasion du 14è sommet de la francophonie à Kinshasa, je le cite : « […] La troisième priorité que nous devons porter ensemble, les francophones, c'est de contribuer au règlement des crises, chaque fois que nous sommes concernés et notamment ici en Afrique. Ici à Kinshasa, je pense aux populations des KIVUS, victimes de conflits à répétition. Je pense à ces populations civiles massacrées, à ces femmes violentées, à ces enfants enrôlés. Oui nous devons, et je le fais à cette tribune, réaffirmer que les frontières de la RDC sont intangibles et qu'elles doivent être respectées. Je souhaite que les francophones appuient tous les efforts de l'ONU pour qu'elle soit davantage présente ici en RDC, pour la sécurité de l'Est. Je suis favorable à ce que le mandat de la MONUSCO puisse être précisé, élargi si c'est nécessaire. »

J’invite donc tous les Congolais à se mobiliser massivement, partout dans le monde, pour empêcher Sassou Nguesso de modifier la Constitution et de se représenter en 2016.

© Correspondance : Bienvenu MABILEMONO,S.G. du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo – M.U.D.C.


12/11/2012
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