Condamné à 15 ans de prison, Nana Isaïe nargue la justice :: CAMEROON

     

Cameroun : Condamné à 15 ans de prison, Nana Isaïe nargue la justiceCondamné à 15 ans d'emprisonnement ferme par le Tribunal de grande instance du Wouri, dans une affaire l'opposant au ministère public, l'homme d'affaire continue, comme si de rien n'était, à vaquer normalement à ses occupations.

Incroyable ! a-t-on l'habitude de s'exclamer face à une injustice ou à une scène qui suscite de la stupéfaction générale. comme il en est du cas nana Isaïe. en effet, nana Isaïe, homme d'affaire bien connu du milieu des affaires camerounais, par ailleurs promoteur de la société de fourniture industrielle du cameroun (sfic) a été condamné par contumace le 26 avril 2012 à 15 ans d'emprisonnement ferme par le Tgi du Wouri pour détournement de deniers publics dans l'affaire ministère public/onpc, entreprise parapublic pour laquelle il était comme l'un des fournisseurs.

Car absent à la barre lors du verdict parce que se trouvant hors du pays. mais depuis son retour au cameroun, nana Isaïe est aperçu régulièrement en ville, dans la capitale économique et arpentant même les couloirs de la cour suprême à Yaoundé. Il vaque normalement à ses occupations comme toute personne jouissante de tous ses droits civiques, malgré la condamnation qui pèse sur ses épaules et une lourde amande à payer. 341 895 000 fcfa à titre dommage et intérêts à la partie civile, soit 203 000 000 fcfa à titre principal, 118 755 000 fcfa à titre des intérêts légaux et 20 000 000 au titre de frais de procédure ; ainsi qu'aux dépenses liquides la somme de 17 128 500 fcfa. un mandat d'arrêt en exécution de cette peine ainsi qu'un mandat d'incarcération avaient décerné à l'audience.

Le tribunal avait aussi ordonné la publication du jugement dans un journal d'annonces légales' à savoir cameroon Tribune. D'après notre enquête effectuée auprès de ses proches et des institutions pénitencières, nana Isaïe n'a jamais séjourné à la prison de new-Bell où normalement il devait déjà élire ses quartiers. et il ne s'est ni engagé à payer une de ces multiples amandes. au regard du comportement hautain, l'idée ne semble même pas fleurer l'esprit de ce dernier.

une source bien informée nous indique que, nana Isaïe avait été mis au parfum par ses relations au niveau du Tgi du Wouri de ce qui serait l'issue de son procès. conseil lui avait été donné de fuir. ainsi donc, le soir 25 avril 2012 de la veille du délibéré du procès, à bord d'un avion d'air france, l'homme d'affaire quitte le cameroun pour courbevoie, une banlieue à l'ouest de paris. une affaire qui suscite tout de même quelques curiosités. premièrement, celle de savoir comment nana a-t-il pu rentrer au cameroun sous les yeux et la barbe de la police alors qu'un mandat d'arrêt avait été émis contre lui ? Deuxièmement, pourquoi le Tribunal avait demandé que le verdict de cette affaire soit publié dans un journal officiel et légal " cameroun Tribune " et que cela n'a jamais été fait ? enfin qu'est-ce qui empêche l'exécution du mandat d'arrêt à l'endroit de l'homme d'affaire ?

Justice à doubLe vitesse ?

pendant que nana Isaïe se la coule douce en france et rentre au pays sans être inquiété, Iya mohamed, ex Dg de la sodecoton et président de fécafoot est arrêté sur la base d'un rapport du conseil supérieur de l'etat (consupe) qui lui reprochait une vingtaine de fautes de gestion. Il est placé en garde à vue et mis en détention préventive à Kondengui. charles metouck, ex Dg de la sonara, (société nationale de raffinerie) est arrêté au lendemain de son départ de cette entreprise.

on lui reproche, entre autres, une entrée par effraction dans ces anciens bureaux, détention par devers lui, du badge de la société et les clefs du bureau, ainsi que la destruction des documents appartenant à la sonara. après une semaine de garde à vue à la police judiciaire de Buéa, charles metouck sera jugé et condamné à près de 10 ans de prison ferme. et depuis lors, il est transféré à la prison de Kondengui. Toujours dans la même série de procès, nous vivons depuis le mois de mai, une affaire quelque peu singulière. emmanuel etoundi oyono, Dg du port autonome de Douala (paD) a été inculpé pour complicité de faux et usage de faux, dans une affaire qui remonte à février 2010 à l'époque où ce dernier occupait le poste de Directeur général de la maetur (mission d'aménagement et d'équipement des terrains urbains et ruraux).

Quatre journalistes avaient été arrêtés pour détention et exploitation d'un document qualifié de faux (une correspondance attribué à Laurent esso, actuelle ministre de la justice, du temps il occupait le poste du secrétaire Général de la présidence). Bien qu'au jour d'aujourd'- hui, aucune expertise judiciaire n'est venu apporter la preuve du faux document, L'actuel Dg du paD est donc poursuivi pour avoir côtoyé ces journalistes et contribué à la fabrication du dit document Que reproche-t-on finalement à etoundi oyono ? Le procès en cours n'est pas loin de ressembler à un acharnement. une détermination recherchée beaucoup plus dans les affaires dont la sentence est dors et déjà connue de tous comme celle de nana Isaïe pour qui le mandant d'arrêt demande tout simplement à être exécuté. malheureusement, une démarche qui semble ne pas être d'actualité du côté de nos autorités policières. L'homme d'affaire de Banganté est-il un citoyen au dessus de la loi ou bénéficie t-il d'une protection en hauts lieux ? autrement dit existe-t-il dans notre pays une justice à double vitesse ?

© L'Equation : Paul Isidore Bengono

 



15/09/2013
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