Concours sans corruption: La Conac contre l'équilibre régional
DOUALA - 06 Juin 2012
© Marie-Noëlle GUICHI | Le Messager
Le président de la Commission nationale anti-corruption l'a confié hier à la presse, au sortir de la signature d'un accord rentrant dans le cadre du projet baptisé «Concours sans corruption».
Après l'Ecole nationale polytechnique en octobre 2011, la Commission nationale anti corruption (Conac), a signé hier 05 juin à Yaoundé, un accord avec l'Ecole nationale supérieure des travaux publics. Ce, pour des concours sans corruption de ces établissements. Le but visé, selon Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac, est de s'assurer que les concours qui se déroulent dans ces écoles sont exempts de corruption. L'objectif affiché étant que seuls les candidats méritants soient retenus au terme du concours. «Les concours doivent être basés sur le mérite et non pas sur l'équilibre régional qui encourage la médiocrité», a insisté le président de la Conac devant les micros, répondant à une question de journaliste. Il souligne que le protocole d'accord avec les écoles suscitées marque une étape importante dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, adoptée par le gouvernement en février 2011. Grâce à ce protocole, dit-il, la Conac fournira aux signataires une assistance technique dans plusieurs domaines: formation au leadership éthique; et formation et accompagnement en technique de lutte contre la corruption, etc.
Sursaut national
Le patron de la Conac a profité de la cérémonie d'hier pour lancer un appel solennel à tous les responsables et à toutes les tutelles des écoles de formation, pour qu'à leur tour, ils adhèrent sans réserve à ce projet mis en œuvre avec l'appui de la Coopération française. L'adhésion à ce projet étant volontaire, il a souhaité que dans les jours qui viennent, des accords similaires soient signés avec l'Ecole nationale d'administration et de la magistrature (Enam); l'Ecole normale supérieure de Yaoundé (Ens), l'Ecole nationale supérieure de Police, ainsi que d'autres institutions de formation professionnelle. «La lutte contre la corruption n'est pas une affaire de la Conac seule, elle doit préoccuper chacun de nous, surtout dans un domaine sensible qu'est l'éducation», a déclaré Dieudonné Massi Gams qui révèle avec amertume qu'il lui est revenu, à maintes reprises, que pour certains postes stratégiques et à compétences égales, certaines entreprises camerounaises préfèrent recruter des expatriés que des Camerounais pour des raisons de probité. «Dans un monde où la concurrence s'est étendue jusque dans les compétences professionnelles et éthiques, comment allons-nous insérer nos enfants dans les projets de grandes réalisations qui sont en cours dans notre pays? Sûrement pas par la corruption!», Fait-il remarquer. Et de conclure qu'en s'attaquant à «l'école et à nos communautés éducatives, cette perversion, ce cancer social qu'est la corruption est en train de ronger de l'intérieur, l'édifice Cameroun que nous nous efforçons de construire au quotidien». Il en appelle donc à un sursaut national.
La Conac attend toujours
Présent à cette cérémonie, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des routes indique pour sa part que son département ministériel qui, depuis le décret présidentiel de décembre 2011, assure conjointement la tutelle de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics avec le ministère de l'Enseignement supérieur, est flatté par l'intérêt que la Conac porte sur cette école. Il ajoute qu'au moment où cette école est en pleine mutation pour s'arrimer au système Licence Master Doctorat (Lmd), la demande de formation y devient de plus en plus forte. Ce qui signifie sans doute un risque plus élevé de corruption dans cet établissement pourtant réputé avec polytechnique, moins corrompu que l'Ens, l'Enam, l'Ecole de Police, que la Conac attend toujours. Elles traînent encore le pas. Le temps peut-être de se remplir les poches avant d'oser suivre la Conac un de ces quatre matins? L'espoir reste permis.
© Marie-Noëlle GUICHI | Le Messager
Le président de la Commission nationale anti-corruption l'a confié hier à la presse, au sortir de la signature d'un accord rentrant dans le cadre du projet baptisé «Concours sans corruption».
Après l'Ecole nationale polytechnique en octobre 2011, la Commission nationale anti corruption (Conac), a signé hier 05 juin à Yaoundé, un accord avec l'Ecole nationale supérieure des travaux publics. Ce, pour des concours sans corruption de ces établissements. Le but visé, selon Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac, est de s'assurer que les concours qui se déroulent dans ces écoles sont exempts de corruption. L'objectif affiché étant que seuls les candidats méritants soient retenus au terme du concours. «Les concours doivent être basés sur le mérite et non pas sur l'équilibre régional qui encourage la médiocrité», a insisté le président de la Conac devant les micros, répondant à une question de journaliste. Il souligne que le protocole d'accord avec les écoles suscitées marque une étape importante dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, adoptée par le gouvernement en février 2011. Grâce à ce protocole, dit-il, la Conac fournira aux signataires une assistance technique dans plusieurs domaines: formation au leadership éthique; et formation et accompagnement en technique de lutte contre la corruption, etc.
Sursaut national
Le patron de la Conac a profité de la cérémonie d'hier pour lancer un appel solennel à tous les responsables et à toutes les tutelles des écoles de formation, pour qu'à leur tour, ils adhèrent sans réserve à ce projet mis en œuvre avec l'appui de la Coopération française. L'adhésion à ce projet étant volontaire, il a souhaité que dans les jours qui viennent, des accords similaires soient signés avec l'Ecole nationale d'administration et de la magistrature (Enam); l'Ecole normale supérieure de Yaoundé (Ens), l'Ecole nationale supérieure de Police, ainsi que d'autres institutions de formation professionnelle. «La lutte contre la corruption n'est pas une affaire de la Conac seule, elle doit préoccuper chacun de nous, surtout dans un domaine sensible qu'est l'éducation», a déclaré Dieudonné Massi Gams qui révèle avec amertume qu'il lui est revenu, à maintes reprises, que pour certains postes stratégiques et à compétences égales, certaines entreprises camerounaises préfèrent recruter des expatriés que des Camerounais pour des raisons de probité. «Dans un monde où la concurrence s'est étendue jusque dans les compétences professionnelles et éthiques, comment allons-nous insérer nos enfants dans les projets de grandes réalisations qui sont en cours dans notre pays? Sûrement pas par la corruption!», Fait-il remarquer. Et de conclure qu'en s'attaquant à «l'école et à nos communautés éducatives, cette perversion, ce cancer social qu'est la corruption est en train de ronger de l'intérieur, l'édifice Cameroun que nous nous efforçons de construire au quotidien». Il en appelle donc à un sursaut national.
La Conac attend toujours
Présent à cette cérémonie, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Travaux publics chargé des routes indique pour sa part que son département ministériel qui, depuis le décret présidentiel de décembre 2011, assure conjointement la tutelle de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics avec le ministère de l'Enseignement supérieur, est flatté par l'intérêt que la Conac porte sur cette école. Il ajoute qu'au moment où cette école est en pleine mutation pour s'arrimer au système Licence Master Doctorat (Lmd), la demande de formation y devient de plus en plus forte. Ce qui signifie sans doute un risque plus élevé de corruption dans cet établissement pourtant réputé avec polytechnique, moins corrompu que l'Ens, l'Enam, l'Ecole de Police, que la Conac attend toujours. Elles traînent encore le pas. Le temps peut-être de se remplir les poches avant d'oser suivre la Conac un de ces quatre matins? L'espoir reste permis.