Conclave - Séance de maraboutage: Pagaille aux états généraux du Mincom

Yaoundé, 11 Décembre 2012
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus

La grande messe d'Issa Tchiroma Bakary a mis la clé sous le paillasson le vendredi 7 décembre 2012. Après qu'elle s'est ouverte deux jours plus tôt sur fond d'un boycott actif initié par le Syndicat national des journalistes, avant de se poursuivre dans la Cacophonie.

Le palais de congrès de Yaoundé a servi du mercredi 5 au vendredi 7 décembre 2012 à un prétoire tout spécial où se déroule le procès de la presse privée camerounaise aux allures d'une séance de maraboutage visant à permettre au gouvernement de reprendre en main la liberté de la presse comme l'indiquait si bien le thème. «La communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035». Comme il fallait s'y attendre, les états «généreux» du ministre de la Communication ont été émaillés par la manifestation de boycott actif du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) et par les couacs multiples, frisant une impréparation notoire. Curieux pour un rendez-vous pourtant en chantier depuis 2010.

Après la cérémonie d’ouverture présidée par le Vice-premier ministre. Amadou Ali représentant le premier ministre en évacuation sanitaire en Europe, il s'en est suivi une cacophonie. Le Pr Francis Wete Ngepmenye, Dga de la Crtv a arraché le micro pour prononcer la leçon augurale en lieu et place d'Hervé Bourges., pourtant annoncé par le président du Comité scientifique, le Pr Jacques Fame Ndongo. Une leçon inaugurale de plus d'une heure qui a obligé l'assistance à vider la salle, ne pouvant plus, le Pr Laurent Charles Boyomo en profitera pour lui demander de passer à la conclusion afin de libérer le plancher. Finalement, après l'intervention manquée de Francis Wete, les participants ont eu droit à une deuxième leçon inaugurale de Hervé Bourges avec pour thème: «Médias, citoyenneté et responsabilité, un enjeu de liberté et démocratie,» Par la suite, ce sont les membres des différentes commissions qui auront tout le mal à trouver des salles où ils devraient travailler. Pis encore, dans ces salles, il n’y avait pas du matériel didactique. Jean Louis Roy, invité spécial à dû pester pour que Félix Zogo le Coordinateur exécutif se mette en quatre pour le conduire à son atelier et lui trouver le matériel didactique. Sur le plan de la logistique, la grogne était sourde au sein des délégués venus des différentes régions du pays. Ces derniers se plaignaient de discrimination dans le traitement qui leur était réservé était disproportionnel à ceux des délégués venus de l'extérieur.

Alors qu'ils étaient abandonnés à eux-mêmes pour ce qui est de leur transport, leur logement et leur nutrition, les délégués vénus hors du pays, ont bénéficié des billets d'avion aller et retour en première classe, de hébergements dans les hôtels 5 étoiles, les moyens de locomotion personnel pour leurs déplacements de leur hôtel au lieu de la « jam-boula» et un perdiem consistant d'environ un millions FCFA. Ce n'est que jeudi en mi-journée que les délégués des régions locales ont été conviés à se rapprocher de sieur Kapche, le billeteur de la Commission des finances. C’est ce dernier qui devrait remettre leur perdiem. Malheureusement, il est resté introuvable toute la journée. Ce qui a fait monter le mercure. Rappelons au passage que cette importante commission était présidée par le Chef du secrétariat particulier du ministre de la Communication, qui n'est pas fonctionnaire dudit ministère, mais Secrétaire général du Front National du Salut (Fns), parti politique proche du pouvoir et appartenant à Issa Tchiroma Bakary.


Des résolutions pré-rédigées bloquées

A l'issu de la cérémonie de clôture, les états généraux devraient permettre au gouvernement de disposer d'un rapport général des travaux comprenant les aspects suivants ; - Un état des lieux et un diagnostic du fonctionnement du secteur ; - un examen concerté des différentes avant-projets et des projets de textes législatifs et réglementaires soumis a l'examen des participants ;- un ensemble de recommandations circonstanciées subséquentes en vue d'un fonctionnement harmonieux du secteur de la communication en général ; - une position consensuelle des médias nationaux sur la protection des intérêts de la nation ; - l'adoption d'un code de déontologie de la presse actualisé pour la presse et la publicité. Preuve s'il en faut que cette Loire visait ni plus ni moins qu'a la reprise en main de la liberté de la presse par des lois Liberticides. Et les participants sont quasi-unanimes que les travaux en ateliers n'étaient du folklore, mieux de la poudre aux yeux. Car toutes les résolutions, toutes les recommandations! Tous les projets de textes à soumettre à la haute hiérarchie étaient rédigés à l'avance. C'est pourquoi, il a été enregistré un bras de fer entre la coordination de cette foire qui voulait entrer en possession des rapports la veille, dit-il aller les mettre au propre avant la séance de clôture. Mais elle a essuyé un non recevoir des membres qui ont soutenu qu'ils n'avalent pas besoin d'une mise au propre. On comprend mieux maintenant pourquoi sur les pancartes et banderoles du Snjc on pouvait lire: «La liberté de la presse n'est pas un privilège pour les journalistes» «La liberté de la presse ne se marchande pas» «Non à la mascarade»: «non à l'aide publique à la presse privée...oui a la subvention publique à la presse privée»....



14/12/2012
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