Compte rendu de l’audience du 16 Novembre 2012

Enoh Meyomesse:Camer.beLongue journée que celle de ce 16 novembre ou nous avons passée toute la journée au tribunal militaire pour  assister à la 3eme audience de l’affaire Enoh. Cette 3eme audience sera riche et intéressante, car les débats se sont ouverts  et il a été riche en enseignements et renseignements.C’est aux environs de 10h30 qu’Enoh et ses « complices » arrivent de la prison. Aucun d’eux ce jour ne porte de menottes. Ils sont très en formes et cela se lit tant sur leur bonne mine que leur mise vestimentaire, notamment la cravate multicolore qu’arbore Enoh. Je vais le railler à propos plus tard lors d’une sortie pipi.

C’est plus précisément à 13h 05 qu’Enoh et ses complices sont appelés à la barre. Les avocats d’Enoh sont présents ainsi que celui de Song, Me Gouem. Manda dira qu’il se défendra seul et que l’on peut ouvrir les débats.

Comme témoin, seul le capitaine Dogmo Temgoua Jean Etienne, chef hiérarchique de Song Kanga est présent.

Apres la lecture de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal militaire, on notera l’absence des témoins de l’accusation, notamment les coréens. On entendra dans la reaction du commissaire de gouvernement que les coréens ayant récupérer une partie de la vente de leur or n’ont certainement plus d’intérêt à poursuivre l’affaire d’où leur désinvoltures. Et il pense que le débat peut commencer.

Manda d’entrée de jeu plaidera  coupable entre guillemet, avant que le président ne le ramène à plaider coupable.

Song, Ndi et Enoh plaiderons non coupable. Song plaidera coupable pour un de ses chefs d’accusation.

Le commissaire du gouvernement reviendra sur les faits tels que consignés dans les PV ou il est dit que Manda et song ont opéré un braquage commandité par Enoh et Ndi. Des réunions de planifications auraient eu lieu à Yaoundé et enoh superviseur  l’opération. Des pièces à convictions sous scellés seront présenté à la cour : une kalachnikov, une tenue, un béret rouge, une manette….

Me Beling fera noter que deux infractions ont été omise ici alors que dans l’enquête administrative, elles y figuraient : Insurrection et déstabilisation des institutions de l’Etat.

Le capitaine Temgoua, premier à être appelé à la barre, nous édifiera sur les compétences avérés de Song ainsi que son professionnalisme et ses qualités humaines. Au sujet de la Kalachnikov sous scellé on apprendra du Capitaine Temgoua, que l’armée camerounaise ne détient ce type et modèle dans son armement.

 Song sera appelé à la barre. Apres qu’il est commencé a répondre aux questions de son avocats, sera interrompu, car Manda devrait passer à la barre le premier.

Il va expliquer comment Song et lui se sont retrouvés à Betaré-Oya, comment ils se sont pris pour opérer le braquage, comment lui a été arrêté, il a fait allusion à la hernie qui l’empêchait de courir convenablement. Et dans un parenthèse il fera savoir qu’il héberge Enoh depuis 06 ans et que c’est à lui de se plaindre de la casse opérée par gendarmes lors de la perquisition.

Song reviendra à la barre poursuivre avec sa version des faits. Il dit n’avoir jamais braqué. On saura comment il a connu Enoh et Ndi, la disparition de 2.241.000f cfa qu’il détenait sur lui quand les gendarmes se sont abattus sur lui un soir de retour à son domicile. Aucun des gendarmes n’avaient le mandat de perquisition, durant celle-ci, il sera maintenu dans salon et les gendarmes vont prétendre  avoir découvert une arme dans sa chambre, ainsi qu’une manette. On saura que sa tenue a été recupéré dans son vehicule, la manette lui appartient, il ne reconnaitra pas l’arme et aussi il ne porte plus de béret dans le cadre de son service, et quand bien même c’tait le cas, son béret était vert, pas rouge. Aussi il dira que Manda était venu à son hôtel un matin lui remettre un petit paquet pour Enoh. On apprendra que lors des premières dépositions à Bertoua, Manda au début ne fera pas allusion à Song, mais à un certain Angoula, son nom ne sera prononcé par Manda qu’au 5eme jour. Comment il sera menotté et enchainé durant 38 jours pour avoir réclamé son argent au Colonel Ngalibou, Bref Song va nous apprendre pleines de chose.

Ndi suivra Song à la barre, il va donner sa version de fait. Il a été arrêté devant la statut de Charles Atangana par une ecouades  de six voitures par des gendarmes dirigé par Djakou le 18 novembre 2011  On apprendra via lui que Manda était allé a l’Est pour se faire soigner de sa hernie. Avec Enoh ils ont pu trouver un peu de sous pour le soutenir la bas, et Ndi lui a fais deux transferts dans ce sens : 4500 et 6500f, il fera un autre transfert de 9500f quand un certain Mebenga va les informer que Manda est détenu à la Légion de gendarmerie de Bertoua. Détenu durant 36 jours, un œil à lui va complètement se noircir.

Enoh viendra autour de 16h45 boucler la boucle.il plaide non coupable a haute et intelligible voix. D’après lui manda partant se soigner à l’Est était prié d’identifier pendant qu’il y était un village afin qu’ils en aient trois, les deux premiers ayant été identifiés par lui et Ndi. Enoh lui aurait demandé de contacter Song qui y était et qui pouvait l’aider. Il dit avoir envoyé à Manda par un ami à lui qui propriétaire d’une camionnette, des seaux pour récupérer de la terre qu’ils laveraient afin d’avoir un échantillon. Il relatera son arrestation à Nsimalen, ses interrogatoires, l’aveu qu’on veut qu’il fasse à propos du stock d’arme et la tentative de coups d’état, sa vie durant 30 jours dans cette cellule à Bertoua. Il va craquer et couler les larmes en évoquant ce séjour durant lequel il n’a pu prendre qu’une douche, etc…

Il est à signaler que chaque avocat questionnait son client, le commissaire du Gouvernement par la suite et enfin le juge.

Aussi tous les accusés ont fait allusion à leur détention exécrable dans les locaux de la Légion de la Gendarmerie de l’Est. Justes quelques douches durant des jours, leurs excréments dans un seau, pas de sortis, pas de repas réguliers, pas de matelas ni même carton pour dormir, ils dormaient sur le sol.

Song nous fera savoir que trois militaires centrafricains arrêtés ont été envoyé dans sa cellule et il les a entendus se vanter d’avoir brulé le drapeau camerounais. Il attire donc l’attention d’un responsable de la légion, et deux heures du matin on viendra extirper les militaires centrafricains de sa cellule et il n’a plus eu de leur nouvelles.

Après ces débats, le juge s’adresse au commissaire du Gouvernement pour les réquisitoires, ce dernier dit que cela n’est pas possible demande deux semaines de renvois. Me Mbuny va souhaiter que ce soit dans trois semaine, car justement dans deux semaines il va voyager, une petite tension va apparaitre entre les avocats, le commissaire du Gouvernement et le juge qui décide de renvoyer à la date normale de tenue des procès. Ils font finir par s’accorder sur la date du 30 novembre. Il est 18h35. Les accusés vont retournés à leur place et on lit le soulagement sur leur visage. On en profitera pour échanger quelques minutes avec Enoh, à qui on remet les journaux, un exemplaire de son recueil de Poème, il va dédicacer un à Haman Mana. Bien avant cela, des exemplaires avaient été remis aux journalistes présents. Les avocats vont aussi en avoir, ainsi que les T-shirts de la campagne. Un militant du Manidem envoyé par son parti à assister avec nous à cette audience.

Il est 19h20 quand la véhicule de la prison vient embarquer les détenus pour leur demeure lugubre de Kondengui. Nous obligeant à retourner chez nous après une longue, chaude, mais satisfaisante journée.

© Correspondance : Bergeline DOMOU, Collectif pour la liberation d'Enoh, CLE


18/11/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres