Complot contre Paul Biya: Comment Ngoh Ngoh veut soulever la Lékié

Yaoundé, 05 Août 2013
© Conrad Atangana | La Nouvelle

Le Secrétaire général de la présidence de la République multiplie les attaques contre les personnes et les initiatives dans cette région. Le malaise s'amplifie au sein des populations.

Ferdinand Ngoh Ngoh ne cesse d'accumuler les impairs à la tête du Secrétariat général de la présidence de la République. Après le placement des siens dans certains postes stratégiques, il a maintenant la Lékié dans son viseur. En effet, son obsession à placer les siens à des postes de responsabilité dans diverses structures a eu le don de mettre le département de la Lékié à l'étroit au profit de la Haute Sanaga dont il est originaire. Selon les experts, un département moins vaste, moins peuplé et moins doté en ressources intellectuelles que la Lékié.

Ainsi, le départ de Didier Edoa de la Direction générale du Budget, remplacé par Félix Antoine Samba, pour le Secrétariat général du Ministère du Plan et de l'Economie, n'a pas donné lieu à un remplacement à un tel niveau par un originaire de la Lékié. Un scénario identique à celui qui s'est produit l'Enam où la nomination de Linus Toussaint Medjama, autre frère du village de Ferdinand Ngoh Ngoh, a chipé une place à la Lékié, une fois encore au profit de la Haute Sanaga, sans que la Lékié y trou¬ve à gagner quelque chose au change.


Motifs inavoués

Non satisfait de cet impair, Ferdinand Ngoh Ngoh continue allègrement sur ses grands chevaux. Ces jours-ci, sa dernière trouvaille est de torpiller un projet de développement dans la localité de Nkom-Ndamba, dans l'arrondissement d'Obala. Pour la petite histoire, après avoir acquis un terrain, alors qu'il était encore diplomate à Washington, Ferdinand Ngoh Ngoh a, une fois de retour au Cameroun, fait de cette zone qu'il n'habite pourtant pas encore, une place importante de sa vie. De nombreux observateurs se posent la question de savoir ce qui l'y tient tant à cœur. En tout cas, il a décidé de s'opposer farouchement à l'implantation d'une carrière de gravier dans la zone. Peu lui importe donc que ce projet, initiative commune des natifs de l'arrondissement d'Obala, ait déjà reçu les autorisations nécessaires à sa mise en route. Il s'agit notamment d'un, certificat de conformité environnementale délivré par le Ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique, mais aussi d'importants équipements dont un concasseur de dernière génération, qui détruit la roche sans bruits et un impressionnant dispositif de rétention des résidus issus de l'exploitation de la roche, pour éviter toute pollution de l'environnement et partant des populations.

Tout cet investissement a déjà nécessité un financement lourd, constitué notamment d'une contribution financière conséquente des promoteurs du projet, mais aussi de prêts de partenaires à court, moyen et long terme. Au point où la rentabilité de ce projet est aujourd'hui hypothéquée du moment qu'il ne démarre pas. Et tout ceci, alors même que tout y est fin prêt. Effectivement, au moment où ce projet est sur le point de rentrer dans sa phase d'exploitation, Ferdinand Ngoh Ngoh a décidé de mettre à contribution Emmanuel Bonde pour atteindre ses objectifs. Le Ministre des Mines a ainsi, sur instructions du Secrétaire général de la présidence de la République, envoyé une simple lettre en guise d'arrêté pour ordonner l'arrêt des travaux, oubliant qu'il avait déjà précédemment délivré un certificat de conformité environnementale dont seule la révocation peut aboutir à une telle issue. Le tout d'ailleurs, suite à une décision de justice. En l'état actuel des choses, il n'en est rien et nos observateurs s'étonnent de la facilité avec laquelle Emmanuel Bonde s'emploie à faire les 4 volontés de Ferdinand Ngoh Ngoh, comme s'il espérait un bénéfice autre que celui de Ministre qu'il est et qui devrait être le sommet de sa carrière politique.


Trafic d'influence

Idem pour le Délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé, qui se pique aussi de faire plaisir à son supérieur hiérarchique, le Secrétaire général de la présidence, dans cette affaire. Ainsi, après que les chefs traditionnels de Nkomndamba ont saisi le Chef de l’État par écrit, pour dénoncer les obstructions de Ferdinand Ngoh Ngoh contre ce projet, une escouade de policiers y a fait une descente pour entendre les chefs traditionnels en question, sans aucun mandat du Procureur de la République.

Des attitudes aux antipodes de celle d'Edgar Alain Mebe Ngo'o, le Ministre de la Défense, qui a envoyé paître Ferdinand Ngoh Ngoh après que celui-ci, dans un numéro épique de trafic d'influence, qui consiste à dire à qui veut l'entendre qu'il dispose de la délégation permanente de signature de Paul Biya, lui a intimé l'ordre de faire retirer la garde à une personnalité de la zone, au sujet de la carrière en question. Le tout, sans la moindre instruction de Paul Biya en ce sens. En retour, Edgar Alain Mebe Ngo'o aurait expliqué au Chef de l’État, indique une source, qu'il fallait plutôt la renforcer selon les instructions que Paul Biya avait lui-même données au sujet de l'attribution d'une garde à cette personnalité.

Ferdinand Ngoh Ngoh et Emmanuel Bonde, à l'instar de Don Quichotte de Miguel Cervantès, vont en guerre contre un ennemi qui n'existe pas. Ils voudraient tout simplement saper le développement de la Lékié dans son ensemble.


06/08/2013
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