Comment faire pour connaître le plaisir vaginal ?

Source - Catherine Blanc, mardi 5 mai 2009 18:37

Bonjour. J'ai trente ans, et j'ai une vie sexuelle épanouie, mais je n'ai jamais connu d'orgasme vaginal. Mon ami parvient à me faire jouir par...


Comment faire pour connaître le plaisir vaginal ?

La Question :

Bonjour. J'ai trente ans, et j'ai une vie sexuelle épanouie, mais je n'ai jamais connu d'orgasme vaginal. Mon ami parvient à me faire jouir par la stimulation de mon clitoris, mais je ne ressens rien quand il stimule mon vagin. Est-ce que toutes les femmes peuvent ressentir le plaisir vaginal ? Comment faire pour le connaître ?Véronique

La réponse de Catherine Blanc

Quelle aberrante ségrégation fait-on encore entre le plaisir vaginal et le plaisir clitoridien ! Pourtant, lorsque nous ressentons du désir, notre corps tout entier peut témoigner de notre excitation et du plaisir auquel elle donne naissance. Bien entendu, les zones sexuelles sont les premières concernées, mais chaque femme reste libre d’aimer tout particulièrement que l’homme s’attarde sur un coin de peau, sa chute de reins, le lobe d’une oreille…

Cette liberté des zones érogènes, consentie ou inhibée, rend inconsciemment compte de notre histoire personnelle, de la lecture que nous faisons de la sexualité, et du rapport à soi et à l’autre.Le distinguo entre les plaisirs clitoridien et vaginal peut s’entendre dans une lecture physiologique : la présence, pour le clitoris, de capteurs sensoriels superficiels qui réagissent dès l’effleurement, et, pour le vagin, de capteurs profonds nécessitant plutôt des pressions. Mais on ne peut se limiter à ce simple état des lieux. Si le plaisir est attendu, et même revendiqué, il continue à inquiéter l’inconscient des femmes. Dès lors que la stimulation du vagin requiert la pénétration, la peur de l’envahissement peut s’accroître, ainsi que les doutes quant aux capacités de ce creux intime à accueillir le sexe de l’homme.

Si, en dépit de cette peur, la femme ose la rencontre sexuelle avec l’autre, comment ne pas comprendre que, parfois, le silence de sa chair la protège ? Alors, pourquoi devrait-elle se sentir coupable de ne pas jouir vaginalement puisque cette impossibilité témoigne d’abord des peurs de ce que révélerait le désir de plaisir, d’une possible dépendance à l’autre, du risque de l’intrusion, de la puissance de l’orgasme et de ce qu’il pourrait entraîner de danger, pour elle et pour l’autre ?

Difficile, en effet, pour la femme, d’investir du non-visible, le plus souvent non nommé, et de profiter des capacités de jouissance de ce lieu très souvent associé au “vide” ou au “manque”, qu’un charmant prince, paraît-il, devrait réveiller ! En ce sens, le clitoris semble plus rassurant pour la femme mais aussi pour l’homme, qui peuvent tous deux aisément le circonscrire, le solliciter et l’observer dans ses réactions. Cela ne rend le plaisir ressenti ni plus fort, car plutôt réactif, ni moins intéressant, car facilement accessible. Et la femme peut entendre, dans cette jouissance, un premier rendez-vous où sont susceptibles de s’élaborer une confiance et une curiosité à l’égard de son sexe. Pour un jour, pourquoi pas, un plaisir vaginal ! »




06/04/2012
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