Comme en 2008: Les transporteurs routiers menacent de faire grève

DOUALA - 02 Février 2012
© ETAME KOUOH | Le Messager

lIs protestent contre les abus dont ils sont victimes et envisagent de paralyser le trafic devant le mutisme des pouvoirs publics. Si le gouvernement veut qu'il y ait encore une grève dans ce pays comme en 2008, il y en aura,

En dehors des dix huit pièces inhérentes l'exercice de leur profession, les retenues à la source, les charges d'exploitation, la direction générale des impôts vient d'ajouter une nouvelle taxe aux transporteurs: il s'agit d'un précompte de 5,5%. Dans la circulaire N°V/L Gfbc/Jd/Ob1/2011/ 64 du 3 juillet 2011, il est exigé à ces derniers une retenue à la source de l'ordre de 5,5% sur toutes leurs prestations. Un impôt de plus qui a crée un tollé général au sein de cette corporation qui se dit asphyxiée par l'administration fiscale. C'est pour cette raison que le syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc) a tenu une réunion de crise mardi 31 janvier 2012 à Douala pour exprimer son ras le bol. Après avis des uns et des autres, les transporteurs ont décidé de faire grève si cette situation n'était pas éclaircie avant la mi février, avec cerise sur le gâteau, la paralysie totale du trafic routier.

D'après Pierre Khoury, membre du Sntrc, «nous sommes la pour recueillir les impressions des transporteurs sur cette nouvelle décision. De prime abord, c'est tout le monde qui est contre ce précompte. S'il est maintenu, beaucoup de transporteurs vont faire banqueroute et seront obligés de tricher ou de s'en aller. II faut faire quelque chose pour sauver le transporteur à tout prix…» Quant à Raymond Moungang, vice-président pour le Littoral du Sntrc, parlant en l'absence de l'Honorable Pierre Sime, président national convoqué d'urgence à Yaoundé suite aux multiples correspondances adressées au Premier ministre, au chef du département des Transports et au grand argentier national, «les transporteurs sont fétiches. En tant que responsables, nous prônons l'apaisement et nous demandons aux pouvoirs publics de prêter une oreille attentive à nos doléances. Il en va de la sécurité de nos pays et de l'avenir de ces transporteurs».

L'occasion faisant le larron, certains membres ont demandé au bureau du Sntrc de protester non seulement ce précompte mais également d'exiger une revue à la baisse de tous les impôts exigés. «Trop c'est trop, trop d'impôts tue l'impôt. Si les grands transporteurs peuvent payer, tel n'est pas le cas des plus petits qui sont condamnés à mourir de leur bonne mort si cette décision est maintenue. Nous allons nous battre nuit et jour même au péril de notre vie pour que ce précompte disparaisse. Si le gouvernement veut qu'il y ait encore une grève dans ce pays comme en 2008, il y en aura, même si ce n'est pas ce que nous souhaitons. Que l'Etat trouve des financements ailleurs pour poursuivre ses grandes ambitions et ses projets structurants», dit Moulouda Zachée, un transporteur.





02/02/2012
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