Commandement: Paul Biya nomme un mort

DOUALA - 27 JAN. 2011
© David Nouwou | La Nouvelle Expression

Le nouveau sous-préfet du Nord Makombé est décédé le 11 mai 2010


De même, l’ex premier adjoint préfectoral de Bafoussam est nommé sous-préfet à la fois de Manjo, dans le Moungo, et de Tonga, dans le Ndé.Paul Biya a signé, le 18 janvier 2011, un décret portant nominations dans quelque 370 sous-préfectures. Le décret a été rendu public le 24 janvier 2011. Pratiquement tous les postes ont été touchés. Bien des passages de ce texte posent problème. Quelques exemples :« Njutapmwoui Ousmanou, secrétaire d’administration principal, précédemment deuxième adjoint préfectoral de Bangangté » est porté à la tête de l’arrondissement du Nord Makombé. Ce chef de terre (paix à son âme) ne prendra jamais fonction dans cet arrondissement du département du Nkam. Pour la simple raison qu’il était déjà décédé au moment de sa promotion.Décédé le 11 mai 2010, sa dépouille mortelle repose en paix dans son village natal, à Massagam, dans le département du Noun. Selon des sources proches des siens, toutes les formalités administratives liées à son décès avaient été régulièrement remplies et mises à la disposition du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Autre cas, « Oumarou Zouldé Oliver, administrateur civil, précédemment premier adjoint préfectoral de Bafoussam », dans la Mifi, est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Manjo, dans le Moungo. Le même « Oumarou Zoulde Olivier, administrateur civil, précédemment premier adjoint préfectoral de Bafoussam », est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Tonga, dans le Ndé.


Impasse

Si l’on prend le premier cas, d’emblée, on peut se demander comment un fonctionnaire de ce rang peut figurer sur la liste des « chefs de terre » alors qu’il n’est plus de ce monde. Depuis huit mois. Est-ce à dire que depuis ce temps, son administration d’origine n’a pas eu le temps de le sortir du fichier de son personnel? Le cas de l’administrateur civil nommé à deux fonctions non cumulables, dans deux localités différentes, pose le même problème de la rigueur qui devrait entourer la confection d’un tel décret. Et ce n’est pas le signataire du texte, en l’occurrence le président de la République, qui devrait s’occuper de ces détails.

Mais l’on sait aussi, selon des sources introduites, que des projets de décrets de nomination peuvent s’enliser de longs mois durant, pour partir du ministère utilisateur à la signature du président de la République. On sait aussi qu’à cette dernière étape, au secrétariat général de la présidence de la République, d’après les mêmes sources, les textes peuvent moisir pendant plusieurs mois. Pour attendre la précieuse signature du prince. Tout comme ce sous-préfet nommé à deux fonctions peut tourner en rond jusqu’aux prochaines nominations, pour espérer être fixé sur son sort. A moins qu’il ne se jette à l’eau en choisissant de rejoindre au choix un des arrondissements où il a été nommé.


09/03/2011
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