Code électoral unique : Dzongang entendu à la sûreté nationale

Code électoral unique : Dzongang entendu à la sûreté nationale

Cameroun - Code électoral unique : Dzongang entendu à la sûreté nationale  La police du Littoral reproche à l’homme politique  d’avoir écrit au chef de l’Etat dans certains termes et d’être derrière des manœuvres susceptibles de troubler l’ordre public. Il a été convoqué à la délégation régionale de la  sûreté nationale du Littoral hier pour répondre de ses écrits. Le délégué régional à la sûreté nationale du Littoral, le commissaire divisionnaire, Raymond Essogo qui l’interrogeait, a particulièrement insisté sur la dernière lettre qu’il  adressée au président Biya et par lequel il attirait son attention sur les risques d’explosion sociale au Cameroun s’il s’entêtait à promulguer le dernier code électoral que l’assemblée nationale a adopté vendredi dernier. Et demeure très controversé aussi bien par les partis politiques que par la société civile.

Il faut rappeler que la semaine dernière, des députés, au cours d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale, ont procédé à l’amendement et au vote du projet de loi portant sur le code électoral unique au Cameroun. C’était en l’absence des élus de l’opposition. Suite à cela, Albert Dzongang, président national de Dynamique pour  la Renaissance nationale et candidat à la dernière élection présidentielle vient d’écrire, le 16 avril, au président de la République, Paul Biya, sous couvert le gouverneur de la région du Littoral. «Je me permets une fois de plus de venir porter à votre haute connaissance le risque d’explosion auquel notre cher et beau pays est exposé», introduit l’ancien parlementaire. Pour ce dernier, des collaborateurs du chef de l’Etat, «animés par un esprit va-en-guerre, viennent de faire «voter» par les seuls membres de votre parti le Rdpc une loi inique sur le code électoral.

Ce faisant, ils sont restés sourds aux critiques et aux suggestions de tous ceux qui aiment ce pays». Non sans préciser que ce texte ainsi voté éloigne le Cameroun des standards internationaux en matière d’élections démocratiques et transparentes. «Je voudrai parler au chrétien que vous êtes, ainsi que vous l’avez souvent montré en fréquentant l’Eglise catholique et en recevant plusieurs fois son plus faut dignitaire le Pape dans notre pays. Je voudrais également m’adresser au Père de la Nation, comme on vous appelle souvent. J’interpelle ici le père de famille que vous êtes, soucieux du devenir de vos propres enfants. Je viens donc vous supplier, au nom de la grandeur, de la paix, de la cohésion et des impératifs de développement économique de notre pays, de ne pas promulguer cette loi», exhorte Albert Dzongang.

Conscient du fait que le président Biya est très bien  renseigné sur la situation du Cameroun, il croit savoir qu’il n’ignore pas «les dégâts que la promulgation de ce texte provoquera dans le tissu social déjà si fragile de notre pays. Vous êtes aujourd’hui le seul à pouvoir montrer à votre peuple que vous l’aimez, et êtes attentif à ses doléances, au contraire de ceux de vos collaborateurs qui ne pensent qu’à eux et sont prêts à tout sacrifier, y compris vous-même». Sur la base de ce que des leaders de l’opposition, de la société civile et même des représentants diplomatiques ont été nargués à travers des consultations au premier ministère et à Election’s Cameroon, Albert Dzongang estime que «des compatriotes de tous bords, sont aujourd’hui prêts au sacrifice suprême pour avoir des règles équitables et des arbitres intègres et impartiaux, qui puissent garantir des élections démocratiques dans notre pays ». Avant Albert Dzongang, Jean Michel Nintcheu, député du Social democratic à l’Assemblée national annonçait, il y a de cela quelques jours, qu’un programme de manifestations de contestation dudit code, à travers le triangle national, sera communiqué dans les jours à venir.

«Alors, je vous en conjure monsieur le président de la République, entrez dans l’histoire de notre pays par la grande porte, comme celui qui aura su trancher en faveur de son peuple à un moment crucial. D’autres l’ont fait avant vous, dans de nombreux pays africains, et on les cite aujourd’hui en exemple», conclut le président national de Dynamique pour le Renaissance nationale et ancien collaborateur de Paul Biya. En plus des cautions que d’aucuns trouvent élevés pour les candidatures aux élections municipales et législatives, 50.000 et 3 millions de Cfa respectivement, les Camerounais attendaient voir dans le projet de loi finalement voté, l’instauration d’un bulletin de vote unique, l’élection présidentielle à deux tours et la limitation du mandat présidentiel pour ne citer que ceux-là.

Déjà le 19 mars 2012, il adressait une correspondance similaire au président Paul Biya pour attirer son attention sur la manière dont l’opération épervier est conduite au Cameroun. Il faut ajouter à ces deux lettres sa participation à la réunion du groupe du 7, il y a une semaine, à Bamenda à la résidence de Ni John Fru Ndi.

© La Nouvelle Expression : Blaise Nzupiap Nwafo


18/04/2012
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