CNPS: Le décret qui limoge Mekulu Mvondo disparaît à la présidence

YAOUNDÉ - 09 Avril 2012
© René Atangana | La Météo

A l'origine de cet imbroglio, de rudes batailles entre des réseaux tapis au palais de l'Unité.

Un véritable coup de tonnerre a parcouru les salons lambrissés de la République Jeudi et vendredi derniers. Une rumeur pas comme les autres faisait état du limogeage du directeur général de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS), Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo Akam, en poste depuis le 07 avril 2008. Ou, plutôt, annonçait un décret présidentiel nommant un nouveau patron pour cet organisme public, un homme bien connu des milieux de la finance publique au Cameroun. Le nom du nouveau «promu» n'était plus un mystère: Blaise Eugène Nsom, l'ancien directeur général du Trésor et de la coopération financière et monétaire. Peu après, d'autres noms tels ceux de Jean Claude Evina et Dieudonné Evou Mekou, respectivement chef de la division des grandes entreprises à la Direction générale des impôts et directeur général de la Caisse autonome d'amortissement (Caa) ont également circulé dans quelques salons huppés de la capitale avec une faible amplitude.

Passés les moments de grande émotion, les supputations se sont emparées du sérail quant à la crédibilité de l'information. Ainsi, apprend-on, le président Paul Biya aurait décidé de trancher à sa façon, et donc de manière radicale, la situation de crise qui fait les choux gras de la presse depuis quelques mois autour de la CNPS, et surtout de son manager. Et le "retrait" du fameux décret n'aurait été possible qu'à cause de batailles d'appareil que se livreraient des proches du prince, à l'intérieur comme à l'extérieur de la Présidence.

Quelques jours plus tôt, et à la suite d'un mot d'ordre de grève, mouvement annoncé pour les 30 et 31 mars 2012 et finalement levé par les délégués du personnel grâce au dialogue que prône en ce moment le ministère de tutelle. Une autre «nouvelle», une de plus, avait programmé une session extraordinaire du conseil d'administration de la CNPS pour le 05 avril dernier. Le point à l'ordre du jour de cette assise de crise, qui devait être présidée par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, encore une fois, était le remplacement de M. Mekulu Mvondo. De sources introduites, pourtant, le Dg de la CNPS a plutôt eu un échange houleux, mais au final fructueux avec des centrales syndicales sur la réforme de la sécurité sociale jeudi dernier à 10 heures à l'immeuble siège. Rien de plus.

Reste que tout ceci, à ce jour, ne relèverait que du néant. La «rumeur» est cette fois, venue d'en haut. Et pour le moment, l'inspecteur principal des régies financières, diplômé de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé, reste (sereinement?) en poste.

Mieux, les délégués du personnel de la CNPS ont, au fil des événements, dû mettre de l'eau dans leur vin. En effet, dans leur préavis de grève publié le 21 mars, ils invoquaient, entre autres revendications, le paiement de la dette salariale courant depuis juillet 2008 du fait de la non application de la convention collective des banques et autres établissements financiers du Cameroun. Les protestataires faisaient état du «mutisme» de leur hiérarchie, du "mauvais traitement réservé au personnel à l'occasion du paiement des retraités imposé par M. le directeur général les samedis, sans paiement des heures supplémentaires".

Loin donc des récriminations d'il y a quelques semaines, c'est plutôt un retour à la sérénité (apparent) qui règne à la CNPS ces derniers jours. Au terme d'une réunion tenue le 28 mars dernier entre le Mintss Grégoire Owona et les délégués du personnel, le Blanc du Nyong et So'o a certes noté un «manque de dialogue et un climat social malsain marqué par les débordements de toute nature». Grégoire Owona aurait même fait état de «longs échanges durs et troublés». Mais les résolutions auxquelles se sont engagées les deux parties permettent si elles sont appliquées loin de toute passion débordante de ramener la CNPS sur le chemin de la normalité. Il a ainsi été convenu d'engager le processus visant à sortir la CNPS de la Convention collective du secteur bancaire et des établissements financiers, considérée comme un «risque certain sur l'avenir» de l'entreprise si elle était appliquée. Les deux parties se sont engagées à évaluer la dette du personnel et de proposer au Conseil d'administration, la mise en place des modalités de sa liquidation. M. Owona a demandé aux délégués instigateurs du mot d'ordre de grève d'introduire un recours gracieux auprès de leur hiérarchie. Le Mintss a enfin invité la direction générale et les centrales syndicales «à résoudre par le dialogue le problème ayant conduit à la suspension des cotisations syndicales afin de les reverser aux syndicats». Rien de plus.




09/04/2012
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