Cinquantenaire des indépendances africaines: Barack Obama snobe les dictateurs africains

Par lemessager | Mardi 27 juillet 2010 | Le Messager

S
elon un communiqué reçu du bureau de presse de la Maison Blanche en date du 21 juillet 2010, le président  américain Barack Obama  organise un forum à Washington D.C, du 3 au 5 août prochain. Environ 120 jeunes actifs de la société civile et du secteur privé des pays d’Afrique sub-saharienne sont annoncés à cet événement d’envergure. Sous l’encadrement des responsables américains, ces jeunes africains auront à discuter et échanger avec un large groupe de jeunes américains. Ces discussions porteront concrètement sur la bonne gouvernance, la création d’emplois et gestion d’entreprises, les droits de l’Homme. « Le président Barack Obama tiendra une réunion à la Maison Blanche avec ces jeunes élites pour une discussion sur leur vision pour changer leurs différents milieux dans les cinquante prochaines années », indique encore le communiqué. Cette réunion, on s’en doute sera, comme le président américain les aime, dans le style des «  town hall meeting ». C’est-à-dire du genre d’une veillée à l’africaine où le président Obama, faisant fi de tout protocole, répond aux questions venues de son auditoire.

En organisant ce forum, Barack Obama dont le père est originaire du Kenya, démontre que l’Amérique n’est pas en reste pour saluer et célébrer, cette année, le cinquantenaire des indépendances des 14 pays africains francophones. Pour le gouvernement et les citoyens, c’est une occasion toute trouvée « d’approfondir et élargir  les connaissances sur le chemin parcouru par les sociétés africaines », indique le communiqué. Quant aux jeunes africains invités, ils profiteront d’un moment de méditation sur « comment la nouvelle génération peut  bâtir  l’avenir de sa communauté, voire de son pays à l’image de ce que fit l’ancienne génération pendant la période coloniale jusqu’aux indépendances », continue le communiqué de la Maison Blanche. Toutefois, le gouvernement américain  indique se limiter à établir un pont entre la jeunesse américaine et des leaders africains du futur pour une coopération durable au bénéfice des deux communautés sur les aspects  de la sécurité et de la prospérité.  « Comme le président Obama l’avait dit à Accra, le futur de l’Afrique est l’affaire des Africains », souligne d’ailleurs le communiqué.

Initiative originale

Quoi qu’il en soit, en ouvrant les portes de la Maison Blanche à des jeunes plutôt qu’aux dirigeants africains, Barack Obama intrigue plus d’un. Au point que certains parlent d’une « défiance envers les chefs d’Etat africains » et d’  « un pied de nez à Nicolas Sarkozy ». On se souvient que pour célébrer ce même cinquantenaire des indépendances de certains Etats africains, le président français Nicolas Sarkozy s’était entouré d’un certain nombre de dirigeants africains pendant les  célébrations de la fête nationale de la France le 14 juillet.  Sarkozy et ses invités avaient d’ailleurs assisté à un défilé militaire des soldats tant français qu’africains. Christopher Fomunyoh, le monsieur Afrique du Ndi pense qu’« il ne serait pas surprenant que entre Barack Obama et Nicolas Sarkozy -qui se parlent beaucoup- il y ait eu des échanges sur la façon de l’un et l’autre de célébrer le cinquantenaire des indépendances  africaines ». Il poursuit d’ailleurs pour faire remarquer que Nicolas Sarkozy avait, sans fioritures, fait savoir à ses invités du 14 juillet que c’en était finit de la Françafrique et des anciennes relations du Précarré.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama n’a ouvert ses portes qu’à quatre chefs d’Etats et un Premier ministre africains. Beaucoup avaient parié sur les festivités du cinquantenaire des indépendances africaines à Washington pour visiter le président américain dans son domicile. Echec. Obama est plutôt sorti avec cette initiative originale qui a des contours d’un contre-sommet mais que Christopher Fomunyoh qualifie d’ « approche typiquement américaine ». Celle-ci  consistant à porter le choix plutôt que sur des dictateurs, mais sur « des acteurs qui bien que n’exerçant pas dans le gouvernement, apportent leur contribution à la démocratisation et à la bonne-gouvernance de leurs pays ». Et le patron Afrique du Ndi, sans doute s’abreuvant à la source d’une de ces grandes amitiés qu’il compte parmi des Hommes comptant des collaborateurs directs et confidents de Barack Obama, d’avertir qu’un nouveau message sera adressé aux peuples africains par le président américain, à l’issue de forum de Washington. Cette fois-ci pour la mise en pratique du message d’Accra.

Célestin Ngoa Balla à New York



27/07/2010
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