Cinquantenaire des armées au Cameroun: c’est ce mercredi 8 décembre le grand jour

Cinquantenaire des armées au Cameroun: c’est ce mercredi 8 décembre le grand jour
(journal du cameroun 08/12/2010)


Le président Biya présent sur les lieux de l’évènement depuis ce matin, tient ainsi une promesse faite à ses forces de l’ordre

Bamenda sous haute sécurité

La ville de Bamenda dans la région du Nord-ouest accueille dès ce jour la grande fête des armées camerounaises. Le président Paul Biya présidera lui-même la manifestation. Ces festivités sont placées sous le thème: Armée camerounaise et Nation, cinquante ans de symbiose exemplaire au service de la paix, de l’intégrité et du développement, gages d’un Cameroun prospère et émergent. Elles seront marquées par une prise d’armes, des décorations, un discours du président de la République, un défilé militaire, des feux d’artifices.

Il est également prévu une cérémonie de dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument consacré aux morts, une présentation de l’exercice dénommé « Golden Lion », un show aérien, une exposition ainsi qu’un repas de corps. Autant d’activités fortes en symboles. Bamenda est aussi la ville siège du Social Democratic Fund de (SDF) de John Fru Ndi, le principal parti d’opposition au Cameroun. La célébration du cinquantenaire de l’armée camerounaise avait été annoncée par le chef de l’État le 4 décembre 2009 à l’occasion de la cérémonie de triomphe des élèves officiers d’active des 31e et 32e promotions de l’École militaire interarmées de Yaoundé.

Celle-ci (l’armée camerounaise), a été créée le 11 novembre 1959 par une ordonnance portant organisation générale de la Défense. Une création suivie de la mise sur pied de la gendarmerie nationale et de l’armée de terre (1er janvier 1960), de la marine nationale (décembre 1960) et de l’armée de l’air (1966). De nouveaux corps sont venus enrichir ce corps de profession, dont le Bataillon d’intervention rapide (BIR). Ce dernier corps a joué un rôle important dans la limitation du phénomène des coupeurs de route.

Une évolution mitigée pour l’armée camerounaise

L’armée nationale camerounaise nait dans des conditions difficiles. Le pays vient d’être indépendant et les divergences politiques font que le régime en place sur le conseil de l’administration française, est obligé de réprimer ce qu’on appelle aujourd’hui le maquis. L’armée a donc en ce moment une fonction de défense de la nation et de consolidation de l’unité nationale. Avec l’arrivée de Paul Biya, l’armée connaitra de profondes mutations dans son rôle, mais le concept de défense nationale avec pour corollaire la défense du régime en place restera de rigueur.

Les forces armées camerounaises se retrouveront donc autant à Bakassi pour défendre le territoire face aux nigérians, autant qu’on la retrouvera dans le cadre de la répression des manifestations en 1990 et en 2008, lors des émeutes qui auront marqué ces périodes là. De l’armée camerounaise, on critique aussi la perte des valeurs militaires et le manque de clarté dans l’évolution de carrière. On constate une grave dégradation de la discipline dans nos forces de défense et de sécurité. Les causes de l’indiscipline sont connues. Elles sont liées au recrutement et à la formation, à la personnalité des chefs, à l’indifférence et à l’injustice envers les subordonnés, et à l’avancement.

Concernant le recrutement, il n’ya plus de rigueur, ni d’enquête de moralité. Les jeunes sont des victimes du clientélisme et de magouilles ethnocentristes. Les jeunes filles sont objets de pratiques malsaines. Les jeunes ne bénéficient pas d’une élaboration claire du profil de carrières dans nos armées. Quant à l’avancement, il faut relever non seulement le procédé actuel basé sur le régime de punition ignorant le rendement, mais encore le système d’avancement à titre exceptionnel a fait savoir le Capitaine Guérandi, un ancien militaire camerounais, dans une interview accordée à certains médias récemment.

La réussite des actions de maintien de la paix

Pourtant l’armée camerounaise aura réussi au moins une de ses mutations, c’est son implication dans la cadre du maintien de la paix sur le plan international. La première génération de « soldat de la paix » ou du « militaire entrepreneur de la paix » naît, au Cameroun, en 1992, avec la premier contingent de soldats camerounais « bérets bleus », destinés à assister, sous le timbre des Nations Unies, de février 1992 à septembre 1993 la phase de Transition de l'Autorité des Nations Unies Cambodge (UNTAC). La mission du second contingent camerounais de militaires, conjointement au contingent de la police nationale, rejoint également Phnom -Penh et s'inscrit dans le même cadre et le même mandat d'observation et de surveillance.

Le personnel militaire camerounais réintégrera le théâtre africain par cette mission peu signalée, assumée par les militaires camerounais sous le timbre spécial du Haut - Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). La mission humanitaire a pour champ d'action le Zaïre, actuelle RDC. Le Cameroun apporte son appui en y détachant un Officier de haut niveau, de grande expérience, le Colonel Joseph KALLA et en mettant ses infrastructures portuaires et aéroportuaires à sa disposition. S'agissant toujours de la Centrafrique, conformément à la décision du 21 mars 2003 à Brazzaville, sous le timbre d'une force de maintien de la paix de la CEMAC, un contingent de militaires camerounais a été pressenti pour être placé sous le commandement du Contre -Amiral Martin Mavoungou du Gabon.

Le Cameroun participe, également aux opérations en cours de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Actuellement, un contingent de militaires camerounais assume la mission d'observation dans la région de Ituri (RDC). Au regard des problèmes de disponibilité des effectifs nationaux et, de suppléer à la carence des forces, il a été convenu d'inscrire ces déploiements nationaux dans une grande formation ou unité militaire à la dimension d'une brigade. C’est dans cette ambiance que toute la grande famille militaire est aujourd’hui en pleine symbiose à Bamenda, ou le président Biya n’a pas été depuis la création du RDPC. La fête prendra fin jeudi.

Par Idriss Linge - 08/12/2010

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08/12/2010
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