Cinquantenaire de la Réunification: Paix des braves et réconciliation à Foumban - Mbombo Njoya et Ndam Njoya : la fin de la guerre ?

Douala, 02 mai 2013
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

Le Pr. Jacques Fame Ndongo, président de la commission études, conférences et débats, du cinquantenaire de la Réunification, a réussi un exploit à Foumban, en se faisant pardonner sa «bourde» lancée pendant la campagne des sénatoriales, mais surtout en mettant face à face, dans une même salle, le sultan, roi des Bamoun et l’inamovible président de l’Udc, Adamou Ndam Njoya.

11 et 12 février 1961. L’Onu organise des plébiscites pour recueillir les vœux, la volonté des populations des deux Cameroun anglais (méridional et septentrional), en vue de leur rattachement ou non, au Nigéria. A la suite des plébiscites, le Cameroun septentrional choisit de se rattacher au Nigéria, alors que le Cameroun méridional accepte son ralliement avec le Cameroun francophone. L’Onu prend la résolution 1608 (XV) du 20 avril 1961 qui prend acte des résultats et recommande que des pourparlers soient engagés pour que le Cameroun méridional se rattache au Cameroun francophone. Dès la publication de cette résolution, les autorités des deux Cameroun (anglophone et francophone), engagent plusieurs négociations au rang desquelles figure la grande conférence de Foumban qui se tient dans la ville chef-lieu du Noun, du 17 au 22 juillet 1961. Durant celle-ci, les bases de la Réunification sont lancées. Un évènement de 1961 pouvant en cacher un autre, les historiens commencent à remuer les tiroirs, pour classer la conférence-débat qui s’est tenue le 30 avril dernier dans la même ville mythique de Foumban.

Au détour de la thématique de « la contribution de la conférence de Foumban au processus de la Réunification », à l’occasion du dernier acte des activités organisées par l’une des commissions spécialisées qu’est la Commission d’études, Conférences et débats ; lesquelles activités entrent dans le cadre de la célébration des cinquantenaires de l’Indépendance et de la réunification, les populations de Foumban ont enterré la hache de guerre. Elles ont oublié le mauvais vent qui a soufflé pendant la campagne électorale en vue des élections des tous premiers sénateurs du Cameroun démocratique. Les populations, les militants de l’Udc, les hauts cadres de l’Udc et le Rdpc ont su taire les « gorges chaudes »,les mécontentements, la grogne et l’indignation, nés de ce qu’on a appelé les propos « tribalistes » de Jacques Fame Ndongo, agissant en lieu et place du secrétaire national à la communication du comité central du Rdpc ; lui qui a demandé aux conseillers du Rdpc, de voter pour la liste du Sdf. Que dire du leader charismatique et président du parti Udc, Adamou Ndam Njoya, qui malgré les craintes et les frayeurs redoutées, a mis de côté le sentiment d’égocentrisme, en acceptant de prendre la parole en tant que panéliste au cours d’une conférence où, en bonne place (ce qui n’est pas arrivé depuis belle lurette), se trouvait le sultan, roi des Bamoun, Mbombo Njoya et le ministre de la République Jacques Fame Ndongo.


La fin de la « guerre froide »

Les spécialistes de la « realpolitik», s’accordent à dire que, quelque chose d’extrêmement important, avantageux et fort pour la sauvegarde de la République et de la démocratie, est née à Foumban. Le ministre Jacques Fame Ndongo, le sultan Mbombo Njoya et le président Adamou Ndam Njoya, après avoir réussi à manœuvrer et à contenir les vives émotions, sont devenus tous les trois, de grands hommes et magnifiques négociateurs, mieux des grands hommes et artisans de la démocratie et de la paix. Le plus difficile pour les trois était de mettre de côté leurs égos surdimensionnés pour sauver la mémoire collective des contemporains de ces évènements historiques et uniques; permettre que soient informées les générations qui ont suivi, de la façon dont s’est construite la Nation camerounaise. Ces acteurs ont permis que Foumban comme il y a plus de 50 ans, soit le champ où, est immortalisée l’histoire contemporaine du Cameroun. Ensemble, tous ont compris, que seuls comptent des symboles forts que sont : la République, les institutions, le bien être social.

Pour avoir accepté de fumer le calumet de la paix, à Foumban, les différents acteurs, aux premiers rangs desquels le président de la commission études, conférences et débats, qui a «osé» malgré les fiches de renseignements qui indiquaient qu’il s’avançait vers un terrain hostile. Il s’agit également d’un cinglant démenti à tous ceux qui pensaient à Foumban comme un lieu à haut risque de déstabilisation du pays, au travers d’un soulèvement populaire qui sera difficile à contenir. Le plus grand mérite revient aux populations de Foumban qui ont refusé la confusion des espaces de bataille. Il vaut mieux ne pas tenter le diable.

Souley ONOHIOLO


02/05/2013
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