Cinq morts et 200 millions Fcfa emportés à Douala

Braquage à Ecobank.  Pendant deux heures, les assaillants ont opéré à l’agence de la banque à Bonabéri (Douala). Bakassi également attaqué par les mêmes assaillants.

Des hommes armés non identifiés ont attaqué l’agence Ecobank de Bonabéri à Douala dans le nuit du vendredi au samedi 19 mars 2011.

Le braquage a duré deux heures, soit de 23h à 1h du matin, au lieu dit « quatre étages ». Les assaillants, qui étaient vingt au total, ont emporté un butin de 200 millions F.Cfa, après avoir dynamité la partie arrière du bâtiment. Les tirs aveugles des assaillants ont fait au moins cinq morts, ainsi que de nombreux blessés. Les assaillants ont ouvert le feu sur un pick-up de la société de gardiennage G4S, à bord duquel se trouvaient deux vigiles chargés de faire la ronde. Alingou, 29 ans, est sorti indemne, mais son coéquipier a reçu deux balles dans le crâne. La victime, âgée de 35 ans, a rendu l’âme alors qu’on le transportait de l’hôpital protestant Cebec de Bonabéri pour l’hôpital Laquintinie. De passage, un véhicule coaster de l’agence de voyages Feric a été criblé de balles. Un mort sur le champ, le chauffeur a été grièvement blessé.

Un camion des sapeurs pompiers en route pour une intervention au quartier Ndobo a également été pris au piège. Sans aucun dégât, à en croire l’adjudant Abaté qui faisait partie de l’équipe. Un mototaximan de passage a été pris entre les feux et a rendu l’âme. Un malade mental a aussi été tué. Au petit matin, son cadavre gisait dans une mare de sang, à côté de son sac. Un autre passant a trouvé la mort. Par ailleurs, plusieurs blessés ont été enregistrés, dont six ont été admis à l’hôpital de district de Bonassama. L’hôpital protestant Cebec de Bonabéri en a reçu quatre. Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’hôpital militaire à Bonanjo. Aucun bilan officiel n’a été établi.

Selon les informations émanant des services de sécurité, les assaillants sont arrivés à Bonabéri par le fleuve Wouri, et ont accosté au lieu dit « Fond back » à Ngwèlè carrière. Ils y ont laissé leurs embarcations à moteur et emprunté un fourgon pour parcourir les quelque 3 km qui mènent au lieu de leur attaque, non loin de la gare routière de Sodiko. C’est dans ce même véhicule que les brigands apprêteront leurs armes et les minutions. Les témoins de la scène décrivent des bandits vêtus de T-shirts et de culottes, arborant des bandeaux et portant des cagoules. Avant de s’en aller, ils se sont servis dans un bar déserté. Les cameras de surveillance de la banque ont enregistré les images de 18 hommes encagoulés et deux autres opérant à découvert.

Réaction
Des gendarmes et d’autres éléments des forces de sécurité arrivent sur les lieux pendant les tirs. Ils n’attaquent cependant pas, mais empruntent une voie pour contourner le bâtiment abritant l’agence Ecobank. Peu après, les assaillants repartent comme ils sont venus, cette fois à bord du pick-up des vigiles de G4S attaqués plus tôt. Ils sont pris en chasse par des éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir) et du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie (Gpign), alertés eux aussi. La course poursuite sur près de 3km est infructueuse. Une fois au bord de l’eau, les fuyards disparaissent dans leurs barques. Mais des témoins et une source au sein du Bir affirment qu’un des assaillants, abandonné sur la côte par les siens, a été. « Un des voleurs s’est caché dans les buissons, mais a été découvert », affirme une riveraine. Un soldat ajoute que la présence du bandit a été signalée par un habitant du coin. Tout comme celle du chauffeur du fourgon, dissimulé derrière des maisons voisines du site de l’opération. Les assaillants étaient bien équipés, indiquent des sources policières. Au cours de la visite des autorités sur les lieux de l’assaut, l’on a appris que 200 millions F.Cfa ont été emportés. L’argent n’était pas dans le coffre-fort, mais dans des sacs.

Par ailleurs, Le Jour a appris que lors de leur repli en mer, les assaillants ont attaqué une patrouille de deux « gun boats » du Bir près de la zone pétrolière, faisant au moins quatre blessés camerounais.

Assongmo Necdem et
Mathias Mouendé Ngamo (Stagiaire)

 

Bilan de l’attaque

Hôpital garnison militaire
Quatre morts
Des blessés identifiés

Hôpital protestant de Bonabéri Cebec
Elise Mbougio, 30 ans, une balle au ventre
Robert Alingou, 29 ans, vigile à G4s
Yves Emile Yemdjo, 40 ans, commerçant, interné en chirurgie, deux balles dans la cuisse
Un mototaxi, effleuré par une balle au niveau du ventre.
 
Hôpital de district de Bonassama
André Elha, 24 ans
Jean Kuissi, 54 ans
Joseph Lang, 35 ans
Justin Ndam, 25 ans
Mbenjou Ekwalla Joël Alexis, policier au commissariat central N°3, blessé aux doigts pendant la manœuvre.
Nguomatcha, 6 ans, transféré à l’hôpital Laquintinie de Douala.



21/03/2011
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