Chute de Kadhafi : Une honte pour l'Union Africaine

Chute de Kadhafi : Une honte pour l'Union Africaine

Kadhafi Ua:Camer.beUne fois encore, face à la crise libyenne, l'Union Africaine vient de donner raison à ceux qui estiment que cette organisation continentale n'a plus que de nom. En laissant les puissances étrangères bombarder la Libye, provoquant la cachette de Kadhafi et sa chute imminente n’a fait que confirmer la thèse de ceux qui pensent que départ au forceps de Kadhafi  serait  une humiliation pour l’Afrique. "...Ceux qui en ont les moyens, y compris les moyens de bombarder des pays, ont vraiment sapé les initiatives de l’UA et les efforts pour régler le problème libyen" affirmait récemment le président sud-africain, Jacob Zuma. L’unanimité que le colonel Kadhafi avait construite autour de lui n’était que factice ! Devant les nombreux avantages qu’il offrait à plusieurs Etats africains, il était accueilli comme le roi des rois en Afrique. 

Le 10 mars, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine déclarait au sujet de la crise libyenne  qu’il faut rejeter une intervention extérieure, qu’il faut une cessation immédiate des hostilités internes, qu’il faut aider à l’évacuation des étrangers y compris les travailleurs africains, étrangers en Libye, et qu’il faut que les aspirations du peuple libyen à la démocratie, à la liberté, soient prises en compte. De toutes ces exigences, rien n'a été fait.

Sinon, comment comprendre que pour une crise en Libye, ce soit le Conseil de sécurité de l’Onu, en premier qui décide de l’envoi d’une force militaire. Sans que l’Union Africaine (U.A) ne dise mot. Et c’est encore la France qui s’est illustrée de fort belle manière en montrant un dévouement sans pareil. Là encore, aucun Etat africain n’a donné de la voix. Le constat, c’est que les africains qu’on le veuille ou non sont maintenus au stade de colonisés. Où le colon a droit de vie et de mort sur son sujet, constate Hermann DJEA (1)

A quoi sert donc l'Union Africaine ? N'est-ce pas une autre forme d'une organisation que nous pouvons rebaptiser de "Désunion Africaine" ? . A quoi sert toutes les institutions régionales, sous régionales et continentale  africaines censées défendre et protéger les intérêts des peuples?

En Libye, depuis des mois, Kadhafi est en train de résister tout seul devant le regard hagard de nombreux chefs d'Etats africains qui observent un mutisme incompréhensible sur des questions touchant l’intérêt et l’avenir du continent

Eduardo Dos Santos, avait appelé le 19 août, l’OTAN à cesser son intervention militaire et à ouvrir l’espace pour la négociation d’une solution pacifique entre les belligérants. S’adressant aux participants du 31ème sommet des chefs d’État de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC)[*] dont il est le nouveau président.

Toujours au cours de la même rencontre le président Sud-africain avait lui aussi  estimé « qu’il est difficile que ce pays sorte de cette crise par la guerre. »

Kadhafi est en train de tomber  pour avoir péché par excès d’orgueil vis-à-vis des occidentaux ; l’homme se savait immensément riche ; par ses largesses, il avait réussi la prouesse de se créer une foule d’obligés ; mais plus, il s’était suscité une plus grande masse d’ennemis qui, sans doute, attendaient le moment opportun pour lui faire rendre gorge ;

Le rêve brisé de l'Unité africaine

Construite sur une idée, rattrapée par la dure réalité, l'Union Africaine a eu à essuyer des tempêtes au cours de ses années d'existence. Les 53 États membres peinent encore à poser des actes collectifs.

Les pères fondateurs s'étaient mis d’accord sur le plus petit dénominateur commun : la libération complète du continent.
Kadhafi a voulu donner un autre nouveau souffle à cette organisation continentale mais, s'est heurté à certains chefs d'Etats africains qui l'ont combattu.
Quand le régime de Tripoli ne récompensait pas certains Etats africains via de lourds investissements, c’est au travers de dons conséquents qu’il le faisait. Aujourd'hui, l'homme fort de la Libye se retrouve abandonné par ses pairs....

La France doit poursuivre sa traque contre les présidents dictateurs?

Hier, c'était la Côte d'Ivoire avec l'arrestation de Laurent Gbagbo suite à son refus de quitter le pouvoir, aujourd'hui la Libye où Kadhafi est traqué. Mouammar Kadhafi himself est recherché dans son propre pays : une cagnotte de  1,7 million  de dollars à laquelle s’ajoute une offre d’amnistie (en cas de besoin), voilà ce qui attend l’heureux élu qui ramènera Kadhafi ; mort ou vif.

Et comme si cela ne suffisait pas, la France et le Royaume-Uni, les deux pays occidentaux moteurs dans le conflit libyen, ont annoncé la tenue d’une Conférence internationale sur l’avenir de la Libye, le 1er septembre à Paris, sous l’égide d’Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères pour dit-on: "aider la Libye libre, la Libye de demain et pour bien montrer que nous passons vers l’avenir de l’époque de la collaboration militaire dans le cadre de la résolution, à l’époque de la collaboration civile pour bâtir la Libye de demain".

Ces puissances étrangères affirment qu'elles veulent qu'il y ait de démocratie en Afrique. Seulement, doit-on imposer une démocratie dans la violence ?

Pourquoi ne s’intéressent-elle  pas de ces dictateurs africains qui ont pour souci de s’éterniser au pouvoir . La France aura quand même du pain sur la planche cette année et dans les années à venir sur le continent africain


C’est plus que jamais sûr en Afrique : l’Union africaine ne sera pas une réalité avec les dirigeants de la trempe de ceux qui sont au pouvoir en Afrique actuellement. L’Afrique est en train de revivre  une recolonisation qui ne dit pas son nom

 (1)www.afreekelection.com/libye/item/6799-article7849.html
(*) SADC: Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe

© Camer.be : Hugues Seumo


25/08/2011
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