Charles Ateba Eyene: "Le président Biya apporte des réponses concrètes aux paradoxes du pays organisateur"

EBOLOWA - 20 JAN. 2011
© Albert Nna | La Nouvelle Expression

L’auteur de «Les Paradoxes du pays organisateur» apprécie le déroulement du comice d’Ebolowa.


Elite et natif de cette région, vous êtes sur place, pour vivre l’évènement en direct. Quel est le sentiment qui vous habite ?

C’est vraiment un sentiment de joie, après plus de 20ans d’attente que le comice agropastoral national se tienne enfin dans le sud. C’est surtout un sentiment de satisfaction parce que, les travaux de ce comice ont été présidés par le chef de l’Etat en personne, qui dans son allocution a vibré en phase avec les attentes du sud profond. Les routes Ebolowa-Kribi, (en passant par Akom II) Ebolowa-Lolodorf–Olama, Ebolowa-Sangmélima (en passant par Mengong) Sangmélima -Djoum Ouesso, étaient sources de souci pour les populations du sud. Le non démarrage du port en eaux profondes et de l’usine à gaz de Kribi dont on parle depuis près de 30ans ; le non démarrage des travaux de construction du barrage de Memveele et de Mekin étaient des sources de douleur pour les populations du sud qui ne comprenaient pas pourquoi un cordonnier devait être mal chaussé.

Mais les promesses du président Biya ont comblé les attentes à 90%. C’est d’ailleurs à juste titre que lui et son épouse ont eu droit aux distinctions traditionnelles les plus élevées de notre terroir. L’homme du sud n’est pas un menteur. Ce qui s’est passé entre le président et ses frères du sud, s’écrit en lettres d’or, dans le registre du vrai et de l’éternité. C’est vrai que le président Biya a donné pendant près de 28 ans, l’image d’un chef qui n’est pas attaché à sa famille nucléaire, mais au pays tout entier. Il y a donc un temps pour toute chose ; en cela le président Biya apporte des réponses concrètes aux paradoxes du pays organisateur et désavoue publiquement ceux qui ont voulu donner l’impression que le sud n’avait pas des problèmes d’enclavement.


Sur le plan agropastoral, peut-on déjà dire que ce comice, va tenir la promesse des fleurs ?

Le comice d’Ebolowa est un comice national, parce que tout le monde paysan du Cameroun y est représenté. Du nord au sud , de l’est à l’ouest. Le comice reste un moment d’échange de partage et d’expérience entre les paysans à travers prospectives et explications directes. Personnellement, nous avons pu découvrir et apprécier le génie de nos cultivateurs, pêcheurs et éleveurs, qui connaissent essentiellement deux problèmes de conservation et de communication. Dans le département de l’Océan, c’est un fils adoptif de l’océan, Jean Célestin Watat, qui a représenté le département et qui a été décoré par le chef de l’Etat (commandeur du mérite agricole). C’est un autre volet important du comice, qui promeut l’intégration nationale des fils du Cameroun, d’où qu’ils vivent. Après l’avoir dit, je pense sur le plan global, qu’il faut programmer les comices de façon plus rigoureuse, pour éviter des renvois qui ont des conséquences négatives sur les produits à présenter et sur le moral des exposants.


En marge du comice, l’une des grandes attentes des populations du Sud a été l’annonce par le chef de l’Etat de la création d’une université dans cette région. La question n’a finalement pas été évoquée. Peut-on déjà parler de déception ?


Le président de la République est, mieux que quiconque, informé des attentes pressantes du sud profond. Et parmi les attentes, figure en bonne place la construction d’une université à Ebolowa. La tendance étant à la dotation des universités par région. Historiquement, après Douala, c’est par le sud que l’école est entrée au Cameroun, à travers les missionnaires de l’église chrétienne. C’est à Foulassi qu’a été composée l’hymne du Cameroun (1927-1928) Et à l’époque, Foulassi abritait l’école nationale des instituteurs qui formait l’élite du pays. Le taux de scolarité dans le sud est logiquement plus élevé que celui de l’extrême nord, qui a déjà une université. Et il ne faut pas oublier que dans un Etat démocratique, chaque région revendique en fonction de ce qui se fait chez les autres. Au plan économique, depuis la chute du cacao et du café, les paysans du sud tirent le diable par la queue et n’arrivent plus à se battre pour la scolarité de leurs enfants. Dans une telle situation, il ne faut pas penser que c’est dans les universités privés qu’ils pourront s’en sortir. Au plan géostratégique, Ebolowa est frontalier à deux pays voisins (Guinée Equatoriale et Gabon) qui peuvent envoyer leurs fils étudier à l’université d’Ebolowa, très attendu par les populations depuis des années. Il n’y a pas longtemps l’Etat est allé construire l’institut halieutique à Yabassi qui n’a que le Nkam comme cours d’eau, alors que le bassin atlantique a en dehors de l’océan les plus grands cours d’eau de la région. Le problème de l’université du sud est un problème réel et nous sommes convaincus que le président de la République donnera d’un moment à l’autre une université au sud. Ce n’est plus qu’une question de temps. Moi j’ai appris à croire en lui, parce que beaucoup de gens ne croyaient plus en tout ce qu’il réalise et qu’il va réaliser. Je dis donc à mes frères du sud de croire plus que jamais au chef de l’Etat, qu’ils sachent que le chef de l’Etat les aime, et qu’il est en train de prouver qu’il ne les a pas oubliés. Le plus important est qu’ils se mettent au travail avec détermination. Car ce n’est que par le travail que l’on soutient un frère qui a la responsabilité.



20/01/2011
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