Chantier Naval et Industriel du Cameroun: Bataille souterraine pour le contrôle de 20 milliards

Chantier Naval et Industriel du Cameroun: Bataille souterraine pour le contrôle de 20 milliards

Chantier Naval:Camer.beAttendu depuis plus d'un mois, Seoung Rok Yang le nouveau directeur général délégué coréen n'a toujours pas honoré le rendez-vous. Cela a contraint le conseil d'administration du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC) à parer au plus pressé, en désignant Antoine Bikoro au poste de directeur général par intérim. Mais loin d'être une réponse à quelque exigence statutaire ou opérationnelle, la désignation d'Antoine Bikoro charrie malheureusement des intérêts occultes. Intérêts inhérents à la bataille de contrôle des juteux marchés attachés à la mise en œuvre du yard pétrolier de Limbe. Mais cela aussi, on peut aisément le comprendre même si d'entrée de jeu, on ne saurait avaliser les manœuvres sous jacentes alimentées autant par la volonté du principal partenaire financier du Cnic d'y maintenir un droit de regard et même plus. En effet, fort du préfinancement du projet du yard pétrolier à hauteur de près de 20 milliards de F Cfa le partenaire financier du Cnic a cru devoir jouer d'artifice pour imposer son étalon, Antoine Bikoro qui est l'œil et l'oreille de la SNH dans cette entreprise. A preuve, comment comprendre qu'on ait rejeté les propositions de l'ancien Dg visant à étendre les activités du Yard pétrolier de Limbe à la maintenance des navires, voire la construction de ceux-ci ?  Bien plus, en s'activant pour que le ministère des finances mette à disposition de cette entreprise des fonds pour le démarrage effectif des différents marchés relatifs à la mise en branle dudit yard pétrolier, on comprend que la non accession du Cnic aux exigences du Dg pressenti, Seoung Rok Yang participe plutôt d'un dilatoire pour concéder à Antoine Bikoro de contrôler le mise du gouvernement, soit 20 milliards de F Cfa au titre de remboursement de fait des avances mobilisées par la SNH.

Analyse faite, autant les propositions faites en son temps par le Dg sortant visaient à étendre le marché désormais restreint du CNIC et surtout à asseoir l'arrimage de cet important investissement "à la convention de financement signée avec les bailleurs de fonds. Quant à la construction navale, qui est soutenue par le Directeur général du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC), elle pourrait être envisagée après la mise en œuvre de la première activité", de l'avis même du PM repris dans la communication de Louis Claude Myassa au moment de faire ses adieux au même Dg sortant. Incohérence ou incongruité, c'est selon la perception de cette affaire, même si en réalité on aurait plutôt voulu infliger à Ki Ho Moon, le Dg sortant et à son équipe, un cinglant revers pour disposer d'un sauf-conduit pour commettre aux affaires, quelqu'un de plus contrôlable. A preuve, le folklore entretenu lors de ladite cérémonie ne réserva pas de place assise pour le directeur général et ses compatriotes. Un signe avant coureur de ce qu'il n'était point en odeur de sainteté et que par conséquent, la messe était dite sur le contrôle des marchés du yard dont les financements de l'Etat furent du reste mobilisés aussitôt après la confirmation de son départ. Et quand bien même son successeur devait émaner de Daewoo, le leader de la construction navale dans le monde aux côtés de Samsung et Hyundai, la page coréenne venait ainsi d'être définitivement tournée et entérinait le contrôle de fait des financements par un adepte des tripatouillages et autres commissions occultes à reverser à ses mandants.

Manœuvre bien  huilée

Pourtant, les employés et le personnel d'encadrement du Chantier naval, savent pertinemment ne rien attendre de la restauration de fait d'Antoine Bikoro qui aura plutôt contribué à saborder le capital-confiance qu'aura su bâtir son prédécesseur Zacchaeus Fordjindam qui élabora à tout points de vue le projet du yard pétrolier. Mais littéralement englué dans une option maffieuse, on a tôt fait de taire ses tares en lui concédant un intérim qui ira très certainement au-delà de deux ans, le temps d'asseoir les combines les plus abjectes et de se faire la malle sur le dos du CNIC. Car, en l'absence du directeur général, il sera désormais le seul à apposer sa signature sur les différents ordres de paiement émis par le Chantier Naval dans la cadre des divers marchés relatifs à la mise en œuvre dudit yard pétrolier. Comme quoi, même la possibilité de susciter des investissements coréens supplémentaires tenant notamment de l'implantation aux abords de cet investissement majeur de nombreuses PME coréennes qui avaient d'ores et déjà donné leur aval pour ce faire. Que la bande à Antoine Bikoro y ait vu au contraire quelque volonté de Ki Ho Moon de s'octroyer des commissions occultes, vient simplement conforter l'opinion sur le véritable mode opératoire que favorisera la nomination d'Antoine Bikoro qui très certainement mettra un point d'honneur à exprimer sa gratitude à ses mandants et partant, à se servir enfin au passage, tant il est vrai qu'il ne put le faire avec la régression des activités du CNIC.

© Correspondance : Louis Pasteur Tenezan


20/06/2012
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