Ces ministres qui se confient aux Americains...

YAOUNDE - 08 SEPT. 2011
© Jules Romuald Nkonlak | Le Jour

Révélations de ministres camerounais: Ils se sont confiés aux diplomates américains



Les propos de Amadou Ali, Marafa Hamidou Yaya, Victor Mengot, Ephraim Inoni et Laurent Esso figurent en bonne place dans les câbles de Wikileaks.


Marafa Hamidou Yaya
D’après un câble de wikileaks, Marafa Hamidou Yaya, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
a critiqué le manque de professionnalisme dans la mise en œuvre de l’opération Epervier, tout en reconnaissant une part de vérité à l’idée selon laquelle Paul Biya s’en servirait pour se débarrasser de ses adversaires. «Mais ce n’est pas vrai à 100%», a-t-il ajouté.

A côté de l’opération Epervier, Marafa Hamidou Yaya a abordé d’autres sujets au cours de l’entretien du 9 février 2010 avec Janet Garvey : Elecam, l’extrémisme musulman et la décentralisation, notamment. Le ministre de l’Administration territoriale doute de la capacité d’Elections Cameroon (Elecam) à organiser des élections crédibles. Il pense que ses membres sont incompétents et corrompus. Pour lui, leur principale motivation est de se faire de l’argent grâce aux élections.

«J’ai peur», a répété Marafa Hamidou Yaya d’après le câble de Wikileaks. Le ministre pense qu’une élection ratée en 2011 pourrait conduire à une instabilité sociale importante. Il aurait proposé deux projets de code électoral au président Paul Biya. L’un avec uniquement Elecam et l’autre avec Elecam et le Minatd comme acteurs. Marafa Hamidou Yaya pensait que l’élection présidentielle ne pouvait pas se tenir en 2011 parce que Elecam ne serait pas prêt.
Concernant la décentralisation, il a déclaré que certains officiels s’y opposaient et qu’elle pourrait être source de corruption. Enfin, il s’est dit inquiet quant à l’avancée de l’extrémisme musulman au Cameroun, principalement dans le nord du Cameroun et à Douala.



Victor Arrey Mengot

Le ministre chargé de mission à la présidence de la République, Victor Mengot, fait aussi partie de ceux qui ont discuté avec les officiels américains au Cameroun. Il a notamment fait des déclarations sur des membres du gouvernement à l’instar d’Edgar Alain Mebe Ngo’o, Louis Paul Motazé ou encore Louis Bapès Bapès, qui aurait amassé beaucoup d’argent dans l’optique de la succession de Paul Biya. Par rapport à ce dernier justement, le câble de wikileaks fait savoir qu’il a déclaré que le président ne voulait pas se présenter à sa succession en 2011, mais qu’on lui forçait la main.

Au cours d’un échange, en février 2010, avec l’ambassadeur Janet Garvey, il aurait déclaré son ambition d’être secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Il s’est également exprimé sur l’opération Epervier et les arrestations de Jean Marie Atangana Mebara, Polycarpe Abah Abah, Urbain Olanguena Awono et Haman Adama.


Laurent Esso

Présenté par les Américains comme un potentiel successeur de Paul Biya, Laurent Esso, l’actuel secrétaire général à la présidence de la République a quelquefois échangé avec les ambassadeurs américains au Cameroun. Dans l’un des câbles publiés par wikileaks, l’ambassadeur Janet Garvey avoue l’avoir trouvé tendu lorsqu’il a fallu aborder le sujet d’Elecam qui, en 2009, était encore en projet.

Elecam a d’ailleurs été l’une des préoccupations récurrentes des officiels américains au cours d’échanges avec les ministres camerounais. Leur insistance sur la question aurait certainement mis mal à l’aise le Sgpr qui, alors qu’il a évoqué des sujets comme Bakassi, les relations avec le Nigeria de façon plus détendue, a montré, d’après les révélations de wikileaks une certaine méfiance pour les puissances occidentales au moment de l’échange sur l’organisation des élections de 2011. Le câble évoque-même un certain «anti-américanisme» de sa part.

A la suite de l’échange, d’ailleurs, l’ambassadeur des Etats-Unis s’est ouvert à celui de France, George Serre, qui lui a avoué que Laurent Esso se comportait ainsi lorsqu’il n’était pas à l’aise.



Ephraim Inoni


Ephraim Inoni a été Premier ministre de xxx à 2009. Il est le premier des membres du gouvernement dont les confidences sont publiées dans la série des câbles publiés par Wikileaks sur la période 2006 - 2010. Au cours d’un échange avec l’ambassadeur Niels Marquardt en avril de cette année-là, il s’est notamment exprimé sur l’éventualité d’un remaniement ministériel et il sollicitait l’aide du gouvernement américain.

Les échanges ont également porté, à cette occasion-là, sur les revendications d’un groupe de Bororos venus de la région du Nord-Ouest, qui ont organisé un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé.

Dans l’analyse des éventuels successeurs de Paul Biya faite par l’ambassade des Etats-Unis, il fait partie des propres, compétents et bien positionnés et la note publiée par Wikileaks indique qu’il n'exprime aucune volonté d’accession au pouvoir, pourtant, il a été un bon Premier ministre.


Amadou Ali

Ephraim Inoni a été Premier ministre de xxx à 2009. Il est le premier des membres du gouvernement dont les confidences sont publiées dans la série des câbles publiés par Wikileaks sur la période 2006 - 2010. Au cours d’un échange avec l’ambassadeur Niels Marquardt en avril de cette année-là, il s’est notamment exprimé sur l’éventualité d’un remaniement ministériel et il sollicitait l’aide du gouvernement américain.

Les échanges ont également porté, à cette occasion-là, sur les revendications d’un groupe de Bororos venus de la région du Nord-Ouest, qui ont organisé un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé.

Dans l’analyse des éventuels successeurs de Paul Biya faite par l’ambassade des Etats-Unis, il fait partie des propres, compétents et bien positionnés et la note publiée par Wikileaks indique qu’il n'exprime aucune volonté d’accession au pouvoir, pourtant, il a été un bon Premier ministre.


Amadou Ali

Les révélations d’Amadou Ali à l’ambassadeur des Etats-Unis ont suscité de nombreuses réactions dans l’opinion. La presse a en effet relayé ses propos sur la succession de Paul Biya, sur l’opposition et notamment John Fru Ndi qu’il traitait de corrompu et d’affamé de pouvoir, tout comme sur les logiques ethniques qui pour avaient un rôle important à jouer dans l’accession au pouvoir. «Le septentrion soutiendra Paul Biya aussi longtemps qu’il souhaitera être président, mais n’acceptera jamais un successeur qui soit, lui aussi, Béti/Bulu, ni un membre de l’ethnie bamiléké, qui est économiquement puissante », aurait-il dit.

La lutte contre la corruption et l’armée ont été d’autres thèmes abordés au cours des échanges entre Amadou Ali et Janet Garvey, notamment. Le vice-Premier ministre est plusieurs fois cité dans les câbles de l’ambassade des Etats-Unis. Pas seulement pour les propos tenus au cours des rencontres, mais également ceux issus d’échanges téléphoniques.


08/09/2011
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