Centrale de Kribi: Le gaz sera disponible fin février

YAOUNDE - 21 JAN. 2013
© Yves ATANGA | Cameroon Tribune

Alors qu’ils procèdent aux derniers raccords sur le pipeline, la SNH et son partenaire Perenco se veulent rassurants.

La polémique de ces derniers jours est fort bien illustrée à Kribi. Deux affiches géantes à l’entrée du site de la centrale à gaz plantent le décor. «Nous sommes prêts». Le texte, signé Kribi Power Development Corporation (KPDC) est révélateur du climat qui règne actuellement entre cette entreprise du groupe AES Sonel et son partenaire dans le projet, la Société nationale des Hydrocarbures (SNH), chargée de fournir le gaz pour faire tourner la centrale et produire de l’électricité.

La petite flèche a-t-elle ébranlé le destinataire ? Il faut revenir quelques kilomètres en arrière pour trouver la réponse. A une dizaine de minutes du centre de Kribi, se dresse le centre de traitement de gaz. C’est le cœur du projet de fourniture de gaz à la centrale de KPDC. Et la réponse à la question est dans la sérénité de Jean-Louis Echeff, chef de site du centre de traitement et de Kevin Ziemer, ingénieur chargé de la production. Les deux principaux responsables de la société Perenco sur le site se disent plutôt étonnés par la tournure des événements autour de ce grand projet. D’accord, il y a un retard de près de deux mois sur le délai contractuel de livraison de gaz. Mais la compagnie pétrolière, qui travaille pour le compte de la SNH, s’active pour se rattraper et être au rendez-vous qu’elle se donne pour la fin du mois de février. La Société nationale des Hydrocarbures et son partenaire Perenco n’ont de cesse de le répéter depuis plusieurs semaines : « La construction du gazoduc a connu un retard à cause des conditions météorologiques particulièrement hostiles. » Mais pour autant, l’on estime de ce côté qu’il n’y a pas de quoi céder à la panique et verser dans des querelles inutiles.

Et pour bien convaincre les interlocuteurs, une petite phrase est lancée : « Le gaz est là ». Le responsable de Perenco pointe un doigt vers le plafond et indique que la fourniture d’électricité sur le site du centre de traitement de gaz se fait grâce au fameux gaz. L’éclairage et la climatisation sont là pour rassurer le visiteur. Dans cette salle du centre, l’air conditionné est un véritable soulagement, car dehors, la chaleur de ce mois de janvier à Kribi est sévère. Il faut pourtant se résoudre à aller voir de près le travail qui se fait.

Ici, l’essentiel est terminé. Pour le profane, cela se résume à un grand ensemble de tuyaux. Le noir pour l’arrivée du gaz, le jaune pour le circuit du traitement. Le rouge pour l’eau. Pour faire bref, le gaz arrive à cette station par la première partie du gazoduc. Un pipeline d’une vingtaine de kilomètres, qui part de la plate-forme Sanaga Sud, à 17 km au large de Kribi. Le combustible est donc traité (enlèvement des impuretés, contrôles et comptage des quantités), un peu comme on le fait pour l’eau, avant d’être livré au client KPDC.

Le projet de génération d’électricité à partir du gaz est un projet pionnier au Cameroun. « C’est l’entrée du Cameroun dans l’ère du gaz naturel », lance avec fierté un responsable de la SNH. La plus grande partie se fait sur ce site de Bipaga où s’activent encore quelques ouvriers. Près de 10 hectares. Environ 220 travailleurs lors de la phase de construction du centre, dont 90% de main d’œuvre camerounaise. Et seulement une vingtaine qui vont rester lors de la phase d’exploitation. Et pour cause ! Le système est entièrement informatisé.

En passant, le site est desservi par une route en construction. Près de 5,5 kilomètres de bitume qui vont en faciliter l’accès. Mais aussi et surtout profiter aux habitants de tous les villages environnants. Ces importants travaux de génie civil ont été initiés et sont entièrement financés par la SNH. Le chantier a été confié à la société Razel.

Et puis, il y a l’autre partie du gazoduc. Celle de 18 km qui doit conduire le gaz vers la centrale thermique située Mpolongwe et qui a défrayé la chronique, ces derniers jours. Là aussi, les choses avancent. Le pipeline est entièrement enfoui, même s’il reste deux ou trois raccords à faire. C’est-à-dire des travaux de soudure à la sortie du centre de traitement et au niveau de la jonction avec la centrale thermique. Le site SNH aux abords de la centrale est une véritable ruche. Le dispositif est similaire à celui du centre de traitement de gaz. De la tuyauterie, des machines pour contrôler la qualité et des compteurs pour mesurer les quantités de gaz qui entreront à la centrale. En dehors des raccords sur le pipeline, il reste quelques installations électriques à faire. Et ici, tout le monde sait que le temps presse. Mais pas de quoi s’inquiéter. Le rendez-vous de fin février sera tenu. Promesse ferme.



21/01/2013
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