Centrafrique: UN CINQUANTENAIRE DE GACHIS COMMUN, UN AVENIR A CONSTRUIRE

Centrafrique: UN CINQUANTENAIRE DE GACHIS COMMUN, UN AVENIR A CONSTRUIRE

Cinquantenaire Centrafrique:Camer.beComme si la République se gérait par procuration à l’exemple des « attardés mentaux » qui comprennent toujours les choses avec un peu de recul, le qualificatif ci-dessus cité semble correspondre parfaitement au Centrafrique d’aujourd’hui.Une République qui se gère au jour le jour, un peu comme les ménages centrafricains et qui n’a aucune vision à court, moyen et long terme de son avenir. Parlant justement de l’avenir, on ne sait pas ce que sera la République Centrafricaine dans les années à venir – pour dire vrai, dans les 10, 15, 20 et 50 prochaines années.Avec un cinquantenaire au bilan ténébreux qui vient de finir et qui est marqué par des coups d’Etat, le terrorisme d’Etat, les détournements impunis de deniers publics, le pilotage à vue, le népotisme, le clientélisme, le clanisme et le copinage comme mode de promotion…, la République Centrafricaine, pays immensément riche de ses ressources du sol et du sous-sol, mais très pauvre, est à la croisée de chemins.

Au lendemain de la célébration sous une pluie diluvienne du cinquantenaire de la République, les yeux sont désormais tournés vers un avenir qui tarde à se dessiner, mais que nous voulons radieux pour le bonheur des filles et fils du Centrafrique. Mais, ce nouveau challenge – considérons-le comme ainsi, ne peut se réaliser qu’avec une nouvelle race d’hommes politiques, adeptes du renouveau, de la probité et d’un sens élevé de la dignité, de l’unité et du travail, bref du sens élevé de l’Etat. Car? les cinquante prochaines années doivent être celles qui verront poser les bases du développement réel du Centrafrique. Un développement qui appelle une prise de conscience nationale de toutes les forces positives au service de la République. Il doit de ce fait être mis en place des politiques réalistes dans chaque domaine avec des indicateurs objectivement vérifiables des avancées obtenues afin de corriger les erreurs du passé. Le passé étant lamentable, le futur qui se construit dès à présent devra aussi tenir compte de tout ce qui a fait notre faiblesse commune et qui a freiné notre développement. Ceci étant, un accent particulier devra être mis sur l’éducation à la base avec, en toile de fond, une politique d’adéquation formation-emploi. L’Etat centrafricain, déjà incapable de prendre en charge ses quelques 20.000 employés, devra encourager et soutenir un secteur privé qui est appelé à se ressaisir et à prendre conscience de son rôle crucial dans le développement.

De même qu’il faut repenser l’éducation, le système de santé devra devenir une préoccupation nationale d’autant plus que l’espérance de vie en Centrafrique est, selon le rapport sur le classement mondial, d’environ 40 ans, le plus faible de notre sous-région, due en partie à une pauvreté de plus en plus criante avec un fossé béant entre les soi-disant riches qui s’enrichissent de plus en plus et des pauvres qui s’appauvrissent terriblement.

L’éducation et la santé étant le socle de notre avenir, la République devra également disposer d’une armée véritablement républicaine. Une armée qui respecte les institutions de la République ainsi que le peuple centrafricain et qui est prête à défendre l’intégrité du territoire national. Cette armée à remodeler, à façonner pour en faire un modèle comparable à l’armée nationale des années 1980 et 1990. Une armée qui sera dépouillée des délinquants en puissance qui, ayant raté le coche de leurs vies, sont obligés – circonstance oblige - de se reconvertir au sein de la Grande Muette qui n’est plus muette avec l’arrivée au pouvoir par coup d’Etat de l’actuel homme fort de la République. Une armée qui restera dans les casernes.

Bref, le renouveau centrafricain demande également que soit mis en place des projets réalistes, différents des programmes mafieux du genre, célébration en pompe de la pause de pierre pour la construction d’un barrage hydroélectrique communale à Carnot – qui n’a jamais vu le jour ; lancement tambour battant des travaux de la Cité des ténèbres- excusez de peu – Cité Lumière KNK, qui tarde à venir et des ceci et cela.

Des actes qui ne sont rien d’autres que des agissements de pires démagogues, visant à détourner l’attention des populations des pires réalités quotidiennes des Centrafricains. Une liste non exhaustive des maux qui gangrènent le pays de Barthélémy Boganda avec une population meurtrie et qui se tourne de plus en plus vers Dieu le Père en espérant que le salut viendra de son côté.

Ensemble, reconstruisons la RCA pour les 50 prochaines années.

© (Le Confident 23/08/2010) : Clarence Shiwawa


25/08/2010
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