Ce que coûtent les meetings de remerciement à Paul Biy

Ce que coûtent les meetings de remerciement à Paul Biya

Rdpc militants:Camer.beN’en pouvant de justifier les dépenses démentielles à ciel ouvert de l’argent public dans les fêtes au village, les nouveaux « promus » au gouvernement , sont en passe sous le voile des messes d’action de grâce et meetings de remerciement à Paul Biya, de légitimer des pratiques de distraction et des détournement de fonds.Dimanche, 18 mars dernier à Doumaintang. Dans cet arrondissement du département du Haut-Nyong où est né Michel-Ange Angouing, ministre de la Fonction publique et de la reforme administrative depuis le 09 décembre 2011, les populations en émoi, croient vivre un rêve. Jamais elles n’avaient vu une telle déferlante de voitures. Près de deux cents automobiles sous un nuage de poussière, cherchent un parking.

Leur étonnement est d’autant plus grand de savoir que les occupants desdites grosses bagnoles, ont affronté la pénibilité du voyage, bravé les affres, le supplice et les sévices de la « tôle ondulée », en se tapant les quarante km de route pour accéder dans cette bourgade marginale et isolée du reste de la région de l’Est à cause du piteux état de la route. La découverte de Doumaintang, n’est pas un fait du hasard. De plus en plus, l’on observe comment, par un déploiement offensif et très spectaculaire, les membres d’une bureaucratie administrative et citadine, envahissent l’arrière pays, même dans les localités en hibernation depuis la nuit des temps.

La veille déjà, à Abong-Mbang, à la faveur d’un grand meeting de remerciement au président de la République, Paul Biya pour la nomination et le maintien au gouvernement de leurs dignes fils, Michel Ange Angouing, Joseph Le et Jean Baptiste Bokam, on avait assisté à un déploiement massif des populations, les forces vives, les élites et les militants du Rdpc du département du Haut-Nyong. Le plus curieux, c’est le nombre des ministres (pas moins d’une quinzaine), à avoir fait le déplacement. Amadou Ali, René Sadi, Basile Atangana Kouna, Jacqueline Koung à Bissiké, Issa Tchiroma, Youssouf Hadjidja, Zacharie Pérevet, Emmanuel Bondé, Patrice Amba Sala… Il faut ajouter à ceux là, des secrétaires d’Etat, les ministres délégués, les Dg des sociétés…

Difficile d’évaluer la masse d’argent et autres matériels, lorsque certains, vont en villégiature, avec des voitures de fonction, le carburant de l’Etat, leurs proches collaborateurs (secrétaires particuliers, « petites », chauffeurs, gardes du corps…). Point n’est besoin de spéculer sur ceux qui en majorité, supportent le coût de cette ardoise financière, si ce n’est la poche du pauvre contribuable ; celui-là même qui transpire sang et sueur, pour remplir l’assiette fiscale et donner du sien à la fortune publique ; lui dont on n’est pas obligé de concéder une reddition des comptes. Plus grave encore, après le passage des voitures, citadins et élites de « luxe », le rêve et les feux d’artifice d’un jour, son niveau d’appauvrissement s’intensifie, il maudit par la suite le sort de lui avoir permis de voir autant de flambeurs et brocanteurs politiques.

Comment une idée chère à Mendo Ze a été galvaudée

Mais il y a plus grave. Cette avalanche de dépenses et de distraction de la fortune publique, n’est pas le fait d’un jour. On observe que c’est un effet de mode ; car comme cela se matérialise dans les « tontines », les membres du régime du Renouveau, sont désormais coutumiers du fait. Il n’y a plus de week-end qui passe (en dehors de celui de demain qui sera consacré à la célébration de l’anniversaire du Rdpc), sans que les membres du gouvernement de Paul Biya ne se déplacent pour de tels événements, présentés sous le voile des « messes d’action de grâce ». Autre curiosité, ils se déplacent en « bandes », comme un troupeau. Bien installés sur les podiums, ils s’exercent à un autre type de sport favori, qui étonne : quelques pas de danse, pour faire du tape-à-l’œil et se vanter devant les villageois ; verser du clinquant et des billets de banque sur des artistes qui s’exhibent dans des contorsions spectaculaires. Bien avant le Haut-Nyong, on se souvient encore des clichés de Bafia, Bafoussam, Akonolinga, Mfou, Ebolowa… Déjà est annoncé pour samedi 31 mars prochain, une fête « splendide », en l’honneur de Basile Atanga Kouna ; qui à son tour sera célébré par les siens au village. Depuis l’annonce de cette future « parade », les membres de l’élite et les populations parmi les plus pauvres, craignent pour leur porte-monnaie.

« Les membres des commissions défilent dans nos maisons nous demandant de contribuer. Les montants oscillent entre 10.000, voire 100.000 et même 1.000.000 Fcfa). Le clergé a même présenté un budget de trois millions. Les sollicitations des autres hommes de Dieu sont encore attendues » déclare un ressortissant du département de la Mefou et Akono. On se souvient que, au commencement, la trouvaille des messes d’action de grâce, était une idée chère au Pr. Gervais Mendo Ze, alors Dg de la Crtv. Au mois de décembre de chaque année, il organisait un service interreligieux où, les imams, les prêtres et les pasteurs, venaient dire des prières pour la paix, le salut et la prospérité au Cameroun. Même si Dieu restait sourd à ces « parades », le prof, spécialiste des idées « originales » n’en avait que cure. Au moment où, il se trouve à l’étroit et loin des affaires, le Pr. Gervais Mendo Ze regarde à distance et sans mot dire, comment les « puissants » du Cameroun, récupèrent et « sabordent » son « invention ». Au mépris de l’éthique et du bon sens.

Le « laisser-aller » de Paul Biya

Incapable de transformer le Cameroun en un vaste chantier comme il l’a promis, devant son aveu d’impuissance à conduire les grandes réalisations, le chef de l’Etat Paul Biya, laisse ses affidés, parader ; mais surtout se mettre en flagrant délit d’oisiveté. Des gens qui ont des réalisations à faire, ne peuvent pas disposer d’autant de temps et tous les week-ends, pour aller de département en département, répondre présents à des rituels de « remerciement ».

Le 4 novembre 2011, un jour après sa prestation de serment, Paul Biya, nouvellement élu président de la République, avait par un service inter-religieux très couru, organisé à la cathédrale de Yaoundé, confié son mandat à Dieu. On croyait qu’il l’avait fait pour tous ses collaborateurs, y compris les futurs et ceux des membres du gouvernement ayant été maintenus. Comment expliquer que cette « incurie » soit devenue, une porte ouverte à toutes les dérives. Comment comprendre que les anciennes méthodes d’organisations des fêtes au village, en pareilles occasions qui avaient été interdites et réprimandées à l’époque, connaissent aujourd’hui, un passage en force ; en lieu et place des messes d’action de grâce.

Le comble est que d’une célébration à une autre, le rituel est le même : le curé, le pasteur et l’iman, le défilé des responsables locaux du Rdpc qui viennent faire une ode d’éternité à la gloire de Paul Biya, la remise des cadeaux puis le mot de remerciement des fils du village promus. Autre curiosité, mêmes les maintenus, dont on sait qu’ils sont en fonction depuis des temps jadis, et dont on pourrait compter au bout des doigts d’une main, leur contribution à l’épanouissement et au développement de la localité, prennent plaisir à être comptables du grand cirque aux allures d’une mesquinerie.

Lorsque l’on sait que les organisateurs et metteurs en scène de cette « hypocrisie », s’amusent toujours à créditer leur action par la présence d’un camarade du Rdpc, désigné par le secrétaire général du comité central du Rdpc, il y a fort à croire que ces opérations de charme, bénéficient de l’onction du président national du Rdpc, président de la République. Les réalisations peuvent continuer d’attendre.

© Source : Le Messager


23/03/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres