Catherine Bakang Mbock à nouveau sur la sellette: Un autre rapt de nouveau-né a Douala implique la Ministre des Affaires Sociales

YAOUNDE - 20 Mars 2012
© Mekol Kpwem | L'Anecdote

Lewis Nyonga, un enfant volé en 2007 puis retrouvé en 2012 par sa famille biologique aurait rapporté 15 000 000 de FCFA au délégué régional du Littoral du Minas et ses acolytes.


Catherine Bakang Mbock
Photo: © Archives


Adama, une jeune ressortissante de la partie septentrionale du Cameroun ne croyait plus à la possibilité de voir un jour sa progéniture, elle qui donne naissance en 2007 à un enfant dans un centre hospitalier de Douala. Malheureusement, une fois sortie de l'hôpital, elle fait face à l'adversité de ses tantes qui estiment que cette dernière a souillé la famille en faisant un enfant avant le mariage, ce qui est fondamentalement interdit dans le coran. Un jour, alors que le bébé d'Adama était malade, ses tantes profitent pour enlever et conduire le nourrisson au commissariat du 2e arrondissement de Douala, sous le fallacieux prétexte que l'enfant a été retrouvé dans une poubelle. Le commissaire toujours en poste jusqu'à ce jour fait appel au délégué départemental des affaires sociales du Littoral, dame Bewondo Dora, actuellement chef service départemental des affaires sociales de la Sanaga maritime à Edéa. Cette dernière place l'enfant au centre social du 2e arrondissement du Wouri. C'est de là que l'enfant est finalement récupéré par l'assistante sociale, Wally Pendja sur ordre du délégué régional des affaires sociales du Littoral, Samuel Ndjock toujours en poste. L'enfant arrive dans le bureau de Ndjock avant de prendre une destination inconnue à l'époque. C'est apres cette autre escale que le produit des entrailles d'Adama prendra une destination inconnue, qui s'avère être aujourd'hui la famille d'Hervé Nyonga, fils d'un ancien coach des Lions indomptables, Jules Nyonga.

C'est le retour d'Ali Ben, l'oncle d'Adama qui vit en Russie et l'éclatement de l'affaire Vanessa qui amène ce dernier à la recherche de son neveu. Ce parent de la jeune fille, tel un expert des séries policières américaines entame les recherches dans toutes les institutions qui ont accueilli à un moment le bébé disparu… Face à son obstination, la vérité a fini par jaillir. Le commissaire avouera à l'oncle têtu d'Adama que c'est le délégué régional des affaires sociales, Samuel Ndjock qui a récupéré l'enfant. Avant d'aller rencontrer l'infortuné, Ali Ben passe au peigne fin les services de la délégation régionale du Littoral. Certains responsables là-bas, soucieux de l'éthique passent à table et lui donnent toutes les informations nécessaires. Ali Ben découvre que le Délégué, dont les langues disent protégé du ministre des Affaires sociales est au centre d'un grand trafic et vente d'enfants. Et au-delà, que la plupart des enfants abandonnés entre 2007 et 2008, ont été vendus. A la délégation, les collaborateurs ont pris la distance avec leur patron à cause de ces vols à répétition de nouveau-nés. Ils confient désormais que le délégué est au centre de ce trafic des nouveau-nés. Pour le cas qui intéresse l'oncle d'Adama, l'enfant aurait été vendu à la famille Nyonga Hervé. Des sources indiquent qu'une somme de 15 000 000 de FCFA a été décaissée pour la circonstance. Hervé Nyonga n'est autre que l'un des deux enfants de Jules Nyonga, l'ancien coach des Lions indomptables du Cameroun, actuellement président de la Commission des compétitions à la ligue de football professionnelle. Le fils d'Adama s'appellerait Lewis Nyonga. Après cette découverte, Ali se propose d'aller rencontrer l'homme au centre de ce business, M. Ndjock. Ce dernier sert l'orgueil, l'intimidation et le mépris à l'oncle biologique de Lewis. Face à sa menace de porter plainte, il se ressaisit et passe aux aveux complets.


Premier ministère.


L'affaire arrive dans les oreilles de Bakang Mbock qui déplace rapidement certains hauts cadres du Minas à Douala. L'enquête des collaborateurs de Catherine Bakang Mbock accable non seulement la délégation et par ricochet le Minas. Les langues confiant que les complicités se recrutent jusqu'au sommet de ce département ministériel. La preuve, le délégué présumé est toujours en poste. Malgré des révélations qui arrivent chaque jour. Mais le Minas est dos au mur, l'affaire Vanessa Tchatchou n'a pas encore été évacuée. Catherine Bakang Mbock craint que l'opinion découvre cette autre affaire, ce d'autant plus qu'il s'agit de l'un de ses protégés. Elle aurait donc proposé à Ali de récupérer simplement l'enfant. Une proposition qui n'a pas satisfait celui-ci. Ce dernier réclame la construction d'une maison haut standing et bien équipée à Catherine Bakang Mbock, selon notre source. La famille d'Adama estimant que Lewis pendant 5 ans a vécu dans le luxe et qu'il est hors de question qu'il passe du paradis à l'enfer. Il est question de recréer les mêmes conditions d'existence à l'enfant, pour qu'il ne subisse pas un traumatisme. Ali a fait parvenir une lettre au Minas pour expliciter sa demande la semaine dernière et un délai d'une semaine a été donné à cette dernière. Si le Minas ne réagit pas à temps, Adama et sa famille vont porter l'affaire à l'opinion à travers un point de presse. Toutes nos tentatives de recoupements auprès de Mme Bakang Mbock ont été vaines. La ministre étant chaque fois en réunion.

La seule source à laquelle nous avons eu accès est Hervé Nyonga. Ce dernier reconnaît effectivement que son épouse anglophone a adopté un enfant dans l'idée de sauver leur couple qui tombait en lambeau à cause de l'impossibilité de cette femme à procréer naturellement. Mais, il dit clairement qu'au moment où l'enfant est adopté, il est en instance de divorce avec son épouse et ne vivent plus sous le même toit. Hervé Nyonga affirme n'avoir, ni de près ni de loin, été mêlé à cette procédure d'adoption. C'est d'ailleurs à travers nous qu'il découvre que l'enfant portait son nom. La preuve, le divorce a été officiellement prononcé. Il indique par ailleurs qu'il a été entendu par les services de renseignements. Au moment où nous mettions sous presse, une source nous indiquait que le Dgsn est désormais sur le dossier. Le procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Douala-Bonandjo attendrait désormais lui aussi la procédure administrative. Mais, remarquons tout de même ces similitudes de circonstance, entre l'affaire de Vanessa et celle d'Adama. Le procédé est le même. L'enfant d'un côté est mort, de l'autre a été volé, d'un côté l'enfant a été adopté par une enseignante anglophone, de l'autre une magistrate anglophone détient un enfant que Sosthène Fouda présente comme étant celui de Vanessa. L'évidence saute à l'œil nu, il s'agirait d'un cliché de vaste réseau de trafic d'enfants qui se ferait du Cameroun et au Nigeria, via la partie anglophone de notre pays. Au-delà de Vanessa et Adama, la lumière doit être faite sur ces réseaux mafieux de trafics d'humains au Cameroun.

Par ailleurs, jusqu'à ce jour aucun rapport n'a été envoyé à la primature. Toutes les moutures proposées par les collaborateurs du Minas sont rejetées, car celle-ci fait tout pour atténuer les faits pourtant graves. Et pourtant les services du Premier ministre attendent impatiemment les rapports des 02 missions effectuées par l'inspection générale dans le Littoral. Des lenteurs administratives qui courroucent la famille biologique du bébé. Biologiquement l'enfant est né d'un parent musulman et il a été élevé dans une famille chrétienne, ce qui implique sans doute que le nourrisson a outrepasse certains interdits de la religion de Mohammed. On imagine sans doute que le jeune Lewis doit adorer le porc élevé à Dschang tout comme la viande de brousse. On comprend aisément les conséquences sur le plan social de l'éducation future de cet enfant. Après Vanessa, et Adama aujourd'hui, demain à qui le tour ? Pour reprendre la célèbre formule de l'artiste Abanda Aviateur. La protection des nourrissons dans nos centres hospitaliers se pose avec acuité. C. Bakang Mbock pourrait-elle sauver sa tête et celle de son protégé? Emomgo Agripine, assistante sociale, chef service social au commissariat du 2e arrondissement du Wouri, Bewondo Dora Actuellement en service à Edéa, Wally Pendja l'assistante sociale responsable du centre social du 2e arrondissement subiront sans doute les dégâts collatéraux.



21/03/2012
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres