Candidatures au Sénat: Le Rdpc et Cie accusent Elecam d’excès de pouvoir

DOUALA - 25 MARS 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

Le parti de Paul Biya a saisi la Cour suprême au vu de compléter tous les dossiers rejetés de ses candidats vendredi dernier autant que tous les partis de l’opposition.

Autant le dire ! Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) est amer envers Elections Cameroon (Elecam). Dans deux des quatre requêtes présentées par l’avocat qu’il a constitué pour la saisine de la Cour suprême statuant comme Conseil constitutionnel le parti du flambeau «conteste le rejet des listes de l’Adamaoua et de l’Ouest pour excès de pouvoir exercé par Elecam» qui aurait, d’après lui, au lieu de prononcer directement une disqualification, pour simple absence de pièce administrative aurait pu «l’inviter à régulariser le vice de forme constaté», écrit maître Guy Noah, avocat du Rdpc. Ce, avant de joindre à sa requête un bulletin n°3 de l’extrait de casier judiciaire d’Akwalefo Bernadette établi cette fois au palais de justice et non plus au commissariat comme dans le dossier initial. Le Rdpc « régularise » également sa situation dans l’Adamaoua en produisant à la Cour suprême, l’attestation d’inscription du candidat suppléant Jacques Ngoba et la déclaration sur l’honneur de Bakaray Etienne ainsi que celle de Gonsu Fotsin à l’Ouest.

Par ailleurs, le parti au pouvoir procède au remplacement de ses candidats inéligibles dans l’Extrême Nord et à l’Est. Il s’agit notamment de Fayçal Mourad (d’origine libanaise) et dans la région du soleil couchant du suppléant Louis Aimé Belekou (âgé seulement de 39 ans). En s’appuyant sur les dispositions du Code électoral qui prévoient qu’en cas d’inéligibilité d’une candidature, le parti qui le mandate peut procéder à son remplacement. Une fois de plus, le Rdpc estime qu’Elecam aurait pu l’en aviser plutôt que de procéder de façon cavalière à la disqualification des deux listes. Pis le Rdpc estime qu’Elecam s’appuie sur des motifs dubitatifs. Le juge saisi régulièrement tranchera dans tous les cas au cours d’une audience publique devant se tenir avant lundi prochain.


L’opposition

Pour le reste, le Social democratic front (Sdf) dont une des huit listes a été rejetée par la résolution du Conseil électoral d’Elecam a également saisi la Cour suprême afin de l’autoriser à compléter son dossier en produisant une copie légalisée de la déclaration de candidature du candidat suppléant Fezeu dans la région du Littoral. L’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp) dont l’ensemble des listes (Extrême-nord, Sud-ouest et Sud) a été rejetée a aussi saisi la Cour suprême pour soit lui permettre d’y ajouter les déclarations de candidature légalisées, soit fournir le certificat d’imposition notamment pour Aba Mvondo dans le Sud. C’est la même démarche qu’a eu le Front pour le salut national du Cameroun (Fscnc) qui a lui aussi sollicité de la Cour suprême de pourvoir compléter son dossier en produisant des copies légalisées et des déclaration sur l’honneur de ses candidats dans les régions du Nord et de l’Adamoua.

Quant à l’Union national pour la démocratie et le progrès (Undp) elle n’aurait déposé qu’un seul recours sur les trois attendus, en croire le secrétaire national à la communication joint au téléphone. Le parti de Bello Bouba Maïgari a donc simplement sollicité le remplacement d’un de ses candidats épinglé dans l’Extrême-nord par Elecam pour origine camerounaise douteuse. Celles du Centre et du Sud-ouest rejetées pour défaut de caution n’auraient donc pas l’objet de recours. Toutes les Upc ont également saisi la Cour suprême ; arguant qu’Elecam fait du zèle en les jugeant illégales. Pour ce, elles ont produit toutes, des documents attestant de leur existence légale depuis 1991.


26/03/2013
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