Can 2016 : Pourquoi la coupe drastique du budget

Source: Camer.Be 27 09 2016

 

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Le Premier ministre a réduit l’enveloppe de 18 milliards, mettant dos au mur le comité local d’organisation.

Toutes les exigences de la Confédération africaine de football (Caf) seront-elles respectées dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football (Can) féminin 2016? La question est depuis peu sur toutes les lèvres des passionnés et observateurs avertis du football ; depuis le passage du budget du Comité local de 23 milliards à 4 milliards 800 millions Fcfa. Une sévère amputation effectuée par le Premier ministre, Philemon Yang, après un arbitrage sans concession du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey.

 

Des sources parlent  de certaines «dépenses fantaisistes» qui n’ont pas trouvé grâce aux yeux de l’ «argentier national». Ainsi par exemple de celles prévues par la commission transports, qui entendait mobiliser voitures et hélicoptères à des coûts exorbitants. Des lignes prévoyant des gratifications jugées faramineuses ont également été supprimées, apprend-on.

 

Après ce coup de théâtre, le ministre des sports et de l’éducation physique, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt ne semble pas préoccupé par les commentaires qui fusent. «Nous devons réussir le maximum avec le minimum pour éviter que l’histoire de 8e coupe d’Afrique des nations de football [organisée par le Cameroun en 1972, ndlr] se répète. Nous devons rester solidaires, car il s’agit de l’honneur du Cameroun», a martelé le minsep le 14 septembre dernier lors de la réunion au cours de laquelle il a annoncé la «mauvaise nouvelle» aux présidents et membres des 14 commissions chargées de l’organisation de la Can.

 

Pour Emmanuel Gustave Samnick, journaliste qui revendique 25 ans de pratique du journalisme sportif, la Can 2016 peut bien être organisée avec le budget décidé par le Pm. et même…«Il est possible pour le Cameroun d’organiser cette Can même avec un milliard de FCFA. Il y a déjà les infrastructures qui doivent abriter la compétition, à quoi devaient servir les 23 milliards qu’ils ont demandés ?» s’interroge ce directeur de publication. Philippe Boney, lui aussi journaliste sportif, est plus nuancé dans ses propos.

 

«Il sera difficile pour le Comité local d’organiser convenablement cette compétition au vu de ce qui leur sera finalement alloué. Les  pouvoirs publics auraient dû couper la poire en deux et surveiller l’utilisation de cet argent, mais tel que c’est parti je pense qu’il y aura beaucoup de problèmes», affirme-t-il. Le Comité local d?organisation (Cocan) a accepté de relever le défi, malgré la réduction vertigineuse de la dotation budgétaire et indiqué que la compétition se tiendra dans les délais. Un membre de la commission communication indique, la mort dans l’âme : «Nous allons simplement redimensionner nos objectifs dans les prochains jours.

 

L’objectif est de faire maintenant le maximum avec le minimum. Vous n’avez encore vu aucun signe en ville qui vous montre que le Cameroun prépare une Can. Aucune affiche n’est visible et ça risque ne pas beaucoup changer dans les prochaines semaines», prévient-il.

 

Méthode

 
Dans les milieux sportifs, une autre question jaillit. Le Cocan a-t-il adopté la bonne méthode vis-à-vis du gouvernement ? Des analystes sportifs restent dubitatifs sur cette question. Pour Pinon Omgba, spécialiste en management des projets, ceux qui ont procédé aux coupes sombres sur le budget de la Can sont plutôt bien inspirés. Pour lui, le Cocan a utilisé une méthode en déphasage avec les pratiques camerounaises.
 

«Les budgets ne s’élaborent pas au niveau des ministères. C’est la présidence de la République qui donne l’orientation générale. Or il se trouve que pour cette fois, c’est plutôt l’inverse qui a été fait», explique-t-il. D’après Pinon Omgba, «maintenant ce qu’il y a à remarquer c’est que, lorsque vous élaborez un budget, pour estimer que vous pouvez réaliser quelque chose qui ressemble quand même à ce que voulez réaliser, il faut un minimum de 60% des ressources disponibles. Or il se trouve que pour ce qui est de la Can 2016, nous sommes à presque 20% des ressources qui seront effectivement mises à la disposition du Comité local d?organisation.

 

Et de ce point de vue, si c’était un projet normal, on dirait que ce n’est pas un projet réalisable» argumente-t-il. Aux dernières nouvelles, le Cocan va déployer son «plan B» dans les prochains jours. Selon Abdoulaye Ado, membre de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le Cocan a encore plusieurs cartes à jouer.  «Tout cela est prévu dans les textes. Puisque le budget a été réduit de cette façon, la commission marketing du Comité local d?organisation doit se battre pour trouver des financements supplémentaires pour les activités du Cocan. Tout n’est pas perdu», déclare-t-il.

 



27/09/2016
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