Can 2013. Les Requins Bleus noient le rêve des Lions indomptables


On joue la 94e minute. Le stade Ahmadou Ahidjo qui a fait le plein d’œuf cet après-midi commence à se vider. Les supporters, dépités pour la plupart soliloquent en se précipitant par petites vagues vers les portes de sortie. Les plus furieux fendent en insultes ou en sermons...

Le Messager

Malgré sa victoire (2-1) face à la sélection Cap-Verdienne, le Cameroun ne participera pas pour la deuxième fois consécutive à la Coupe d’Afrique des Nations 2013. Les poulains de jean Paul Akono ont été incapables de remonter leur déficit de buts face au Cap-Vert hier dimanche 14 octobre à Yaoundé.

On joue la 94e minute. Le stade Ahmadou Ahidjo qui a fait le plein d’œuf cet après-midi commence à se vider. Les supporters, dépités pour la plupart soliloquent en se précipitant par petites vagues vers les portes de sortie. Les plus furieux fendent en insultes ou en sermons. « Regardez-moi les mouilleurs comme ça ! On les supporte chaque fois, ils nous déçoivent (…) finalement vous voulez qu’on vous aime de quelle façon lorsque vous n’arrivez pas à battre le petit Cap-Vert là ? J’aurais du rester chez moi et boire mes bières », entend-t-on ça et là.

Les agents de la sécurité sont en alerte. La preuve, le cordon de sécurité couvert par des policiers de la brigade anti-émeute, armés jusqu’aux dents a déjà été élevés le long des issues du stade. Sur la pelouse, le « Onze national » tente désespérément une dernière action de but. Pierre Wome Nlend qui assure la relance d’un long ballon sur son couloir gauche, trouve Samuel Eto’o excentré. Le capitaine de l’Anzhi Makhachkala fait un centre qui retrouve à la lisière de la surface de réparation capverdienne Fabrice Olinga, rentré quelques minutes plus tôt en remplacement de Mohamadou Idrissou impuissant tout au long de la rencontre. Le jeune prodige de Malaga (Espagne), d’une demi reprise de volet envoie le cuir mourir au fond des buts de Josimar Jose Evora, le portier de la sélection du Cap-Vert. 

C’est l’extase dans les gradins. Les mines mélancoliques laissent place à un petit sourire. C’est le deuxième but du Cameroun après celui inscrit sans grande classe par Achille Emana à la 12e minute.  Deux minutes après, l’arbitre Egyptien Greisha Gihed siffle la fin de la rencontre sanctionnée par le score de 2 buts contre 1 en faveur des locaux.  Les cris de liesse qui se font entendre dans les rangs des supporters ne célèbrent pas la victoire des Lions sur les Requins mais plutôt les performances du second buteur qui, pour sa première sélection en équipe nationale, a inscrit son premier but. Seulement cette allégresse tranche avec la déception qui anime les joueurs de la sélection nationale du Cameroun. Ils viennent de laisser filer entre les doigts leur chance d’être à la prochaine Can qui démarre au mois de janvier 2013 en Afrique du Sud.   

Surface de vérité

Le miracle ne s’est donc pas produit. Dieu, pour la deuxième fois d’affilée n’était  pas camerounais. Après la déconvenue du match aller (2-0), qui avait coûté son poste à Denis Lavagne, les lions devaient prendre leur revanche sur les Cap-Verdiens. Mais les choses se sont passées autrement. Ce sont même les visiteurs qui vont donner le ton du match en inscrivant dés la 11e minute le premier but par l’entremise de Heldon Augusto Almeida sur coup franc. Idris Carlos Kameni qui se détend n y voit que du feu.

Mais la réponse camerounaise ne se fait pas attendre puisque à la 22e minute, Achille Emana, servi sur le flanc gauche par Idrissou marque du plat du droit à bout portant. Le but de l’attaquant Qatari d’Al-Ahly Club est salué par un tonnerre d’applaudissements. A six minutes de la fin de la première période, il va même tenter de faire un doublé sauf que la défense Cap-Verdienne, bien repliée, veille au grain. Les joueurs retrouvent les vestiaires sur le score d’un but partout. La tension monte dans les gradins. Les supporters sont subjugués entre peur d’être éliminés et assurance de renverser la vapeur en inscrivant trois buts dans la seconde période pour espérer jouer la Can 2013. 

La seconde période est un peu à l’image de la première. Les poulains de Jean Paul Akono multiplient des incursions dans la zone de vérité des requins mais échouent sur le « Mur de Berlin » érigé par Fernando Mario Nelvesn Carlos Emmanuel Soares et Cie. La paire Makoun-Eto’o séduit mais la finition se fait désirer. A la 64e Eto’o, d’un plat de pied envoie la balle mourir sur le montant droit de Josimar.  Douze minutes plus tard, c’est encore le goléador de l’Anzhi qui déclenche un tir du droit, obligeant le portier à se détendre pour boxer le cuir. La pression est à son comble. Les joueurs Camerounais présentent des signes de fatigue et les Requins en profitent pour carburer. Il s’en est fallu même de peu pour que ceux-ci égalisent (67e et 74e minutes). L’entrée de Vincent Aboubakar et Matip n y fera rien. Malgré ce score de 2-1 Le Cap-Vert signe un exploit historique en accédant pour la première fois de son histoire à une phase finale de la Can. Pauvre Cameroun. 

Christian TCHAPMI




17/10/2012
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