Cameroun: Une fiction camerounaise de la situation ivoirienne

Cameroun: Une fiction camerounaise de la situation ivoirienne

Cameroun Malade:Camer.be2015. Après 33 ans au sommet de l'Etat, Bayi Paul, président de la République du Camaroes vient de quitter la scène. Avant, il a pris de le soin de préparer la succession. Grâce à un jeu institutionnel et au soutien de quelques vétérans de son régime, Emmanuel Dasi, un technocrate de la région du grand Sud lui succèdé. Tout était préparé et reglé à l'intérieur du pays. Seulement, la France, pays influent et ancienne puissance tutrice, n'est pas très favorable au nouvel homme fort du pays. Elle a son candidat depuis longtemps. Il s'agit de Hamida Marifou, un haut fonctionnaire originaire du Nord du pays.

Depuis plusieurs années, il a pris le temps de tisser ses réseaux dans le marigot politique français. Dans les laboratoires politiques gauloises, les techniciens commencent alors à réfléchir à la manière d'écarter Emmanuel Dasi du pouvoir. C'est alors qu'un coup d'Etat est orchestré pour le renverser. Mais, l'armée réussit à le protéger. C'est une petite victoire. Cependant, ses détracteurs n'ont pas dit leur dernier mot. La rébellion se replie dans le Nord du pays. Une zone favorable au candidat des Gaulois, Hamida Marfiou. Très vite, le Tchad est mis à contribution pour favoriser le redéploiement des forces rebelles. C'est alors que les rebelles se réorganisent, se réarment et lancent une nouvelle offensive sur la capitale du Camaroes. Emmanuel Dasi fait appel à la France pour appliquer les accords de défense qui lient le Camaroes à la France afin de chasser les rebelles du pays. La France qui instrumentalise la rébellion refuse évidemment. Toutefois, elle va s'assurer, quelques jours plus tard que des forces d'interposition bloquent l'avancée des rebelles.

C'est là une simple question de stratégie. De ce fait, le pays est coupé en deux. Les forces loyalistes ne peuvent plus contrôler tout le pays. Le Nord étant vaste et très peuplé, il sera plus facile de s'en servir pour conquérir le pouvoir. Après tout, murmure t-on à l'Elysée, il ne reste que quelques mois à Emmanuel Dasi pour achever son mandat. Le temps d'organiser des élections et de conduire Hamida Marifou au pouvoir. Sans coup d'Etat et en s'appuyant sur une solide propagande médiatique. Les rebelles commencent à nettoyer dans le Nord, toutes les poches de soutien politique au président Dasi. Des exactions terribles sont commises. Les juridictions internationales ferment les yeux.

Le président Dasi, soucieux de la paix, accepter de s'assoir sur la même table que les rebelles. Il accepte de négocier. La pression médiatique française aidant, l'on présente le président Dasi comme l'homme qui ne veut pas la paix dans son pays puisqu'il hésite à signer les accords avec les rebelles. Des pressions s'organisent. Une résolution du conseil de sécurité de l'Onu met même le pays sous embargo des armes. Les rebelles eux, continuent de s'en procurer. Le président Dasi tente de passer par Israël pour s'équiper militairement. Bref, les conditions d'un conflit armée s'installent au Camaroes.

Accords et pressions

Pour l'essentiel, ces accords ne visent qu'à affaiblir politiquement le pésident Dasi. Il doit intégrer les rebelles dans son gouvernement (y compris un Premier ministre de l'opposition), accepter d'introduire des milliers de personnes de nationalités douteuses dans les listes électorales, confier la commission électorale à l'opposition, introduire l'Onu dans le jeu életoral pour certifier les résultats de l'élection. Bref, des couleuvres si difficiles à avaler ! En retour, on lui promet de faire désarmer les rebelles dans le Nord du pays. Ce qui ne sera jamais fait. Le désarmement devenant même l'encasernement. On ne parle plus alors de rebelles mais, de Forces Nouvelles. ça alors !!!

Et puis, les pressions se multiplient sur le président Dasi pour qu'il organise les élections. L'on présente alors les élections comme le seul moyen de sortir le pays de la crise. En réalité, le terrain est préparé depuis longtemps pour le candidat Hamida Marifou. Avec un Nord du pays très peuplé et contrôlé par les Forces Nouvelles, il sera facile de lui faire remporter l'élection. Surtout que la masse du pays, majoritairement illettrée sera facile à instrumentaliser grâce à la propagande et à l'argent. L'on s'engage donc dans une élection, avec une commission électorale contrôlée par le camp Hamida Marifou, une partie du pays contrôlée par celui-ci et, avec le soutien des médias occidentaux encore très influentes dans le pays. Très vite, les calculs politiques réfléchis dans les officines gauloises se traduisent par la victoire du candidat Hamida Marifou. Une victoire qui aurait même pu être être éclatante si elle n'avait été entâchée par quelques fraudes grossières dans le Nord. Le président Dasi se rend vite compte qu'il a été piégé.

Il n'aurait jamais dû faire autant de concessions ! Il décide alors de résister. Mais, il rend compte d'une autre réalité : les forces françaises et onusiennes sont encore présentes dans le pays et, l'Onu a même financé l'élection. Il se sent gravement piégé. Il résiste tout de même. L'acharnement commence contre lui. Médias, organisations internationales, chefs d'Etat africains, sanctions, menaces, complots, pressions de toutes sortes affluent. Il n'est même plus question de recommencer l'élection dans le Nord. Il faut à tout prix installer Hamida Marifou au pouvoir. Même au prix d'une intervention armée et d'un bain de sang à Yewondo, la capitale du Camaroes.

Ce n'est que la première partie de l'histoire...

NB : L'histoire relatée dans les lignes ci-dessous est strictement imaginaire. Toutefois elle nourrit la prétention de mettre en scène, des acteurs de la crise ivoirienne dans une perspective qui pourrait bien être celle du Cameroun ou même de quelque autre pays africain.

© Correspondance : Adrien NENGWE


28/12/2010
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