Cameroun: un journaliste gardé à vue dans une affaire de diffamation

YAOUNDE - 10 SEPT. 2011
© AFP

Le directeur de la publication du journal bimensuel camerounais "Génération Libre" est gardé à vue depuis le 5 septembre à Yaoundé à la suite d'une plainte pour diffamation d'un fonctionnaire du ministère des Finances, ont déclaré samedi son avocat et des organisations de défense de la liberté de la presse.

Le directeur de la publication du journal bimensuel camerounais "Génération Libre" est gardé à vue depuis le 5 septembre à Yaoundé à la suite d'une plainte pour diffamation d'un fonctionnaire du ministère des Finances, ont déclaré samedi son avocat et des organisations de défense de la liberté de la presse.

François Fotso Fogno "est gardé à vue au commissariat du 1er arrondissement (de Yaoundé) pour diffamation par voie de presse", a déclaré à l'AFP Me Jules Noudji.

Il a été déféré vendredi au Parquet et doit voir le juge d'instruction lundi, a poursuivi l'avocat ajoutant: "On a des éléments convaincants, on n'a pas de crainte (...). On voudrait juste que la justice fasse son travail."

Selon le journaliste Nestor Nga Etoga, représentant au Cameroun de International christian action for human rights, M. Fotso, a été arrêté lundi dernier à Yaoundé par des gendarmes et transféré vendredi dans les locaux de la police, dans le cadre d'un plainte d'un fonctionnaire du ministère des Finances datant d'octobre 2010.

Dans un communiqué, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New-York, qui s'appuie sur des témoignages de journalistes et articles, ajoute qu'on lui a "demandé de révéler ses sources" pour un article "détaillant la présumé corruption d'un fonctionnaire des impôts" qui a déposé plainte.

M. Fotso a été "interrogé de lundi jusqu'à jeudi sans la présence d'un avocat et pressé d'identifier les sources d'un article datant d'août 2010 par le journaliste (de Génération Libre) Boris Nembop qui soulevait des questions sur une séries de transactions financières" par cet agent des impôts, poursuit le CPJ.

"Il est scandaleux que la gendarmerie questionne les journalistes sur leurs sources", a déclaré le porte-parole de la coordination Afrique du CPJ Mohamed Keita, cité dans le communiqué.

En décembre 2010, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait fait part de "sa vive inquiétude et sa préoccupation" devant "la dégradation de la sécurité des journalistes" au Cameroun.



11/09/2011
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