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Certains journalistes ne se reconnaissent pas dans une motion de soutien récemment envoyée au président national du Rdpc par les ressortissants de cette partie du pays. Que s’est-il passé pour que les noms de certains journalistes se retrouvent parmi les signataires de la motion de soutien des élites politiques, forces vives, chefs de communautés de l’Ouest vivant à Douala au président Paul Biya, publiée le 06 août 2010 par le quotidien gouvernemental Cameroon-Tribune ? La question taraude les esprits de nombreux confrères rencontrés en milieu de semaine dans la métropole économique. Jean Marie Tchatchouang du journal Anecdote, Aristide Nguekam, du journal Le Pélican, et Emmanuel Towa de Hit Radio sont restés sans voix quelques minutes après la découverte de la motion de soutien à problème. « Ce n’est pas sérieux de la part des rédacteurs de cette motion de soutien. Nous étions effectivement présents à cette rencontre, mais simplement comme journalistes. Il n’a jamais été question pour nous de signer quoique ce soit. D’ailleurs nous n’avions même pas été consultés par les organisateurs de cette rencontre. » Nous a laissé entendre Jean Marie Tchatchouang, avant de préciser qu’ « il s’agit là d’une d’escroquerie politique. Et comme tel, je vais adresser une mise au point à nos confrères de Cameroon-Tribune. »

A l’origine

La motion de soutien au chef de l’Etat qui met certains de nos confrères en rogne, tire son origine au soir du 15 juillet 2010. Ce soir-là, Françoise Foning fidèle à ses habitudes, a pris le soin de réunir certains de ses frères de la région de l’Ouest, à l’effet de dresser le bilan de la participation des ressortissants de cette localité à la réception de René Emmanuel Sadi, secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, descendu à Douala les 19, 20 et 21 mars 2010 pour une séance de travail.

Et à l’issue de cette rencontre, les participants décident d’envoyer une motion de soutien et de gratitude à leur président national, au regard de certaines actions que nous n’énumérons pas dans ce cadre. Sur ces entrefaites, on fait glisser une fiche de présence dans la salle. Les journalistes y inscrivent naïvement leurs noms. D’ailleurs, l’un d’eux nous a fait remarquer au passage, que cela est de tradition dans de pareilles circonstances. « Ils exigent souvent qu’on le fasse, mais c’est exclusivement pour compenser nos frais de transport et rien de plus. » martèle Aristide Nguekam, noire de colère. Emmanuel Towa quant à lui précise qu’il n’a rien contre la volonté de Françoise Foning et des autres élites de l’Ouest d’adresser leur gratitude au président Paul Biya, mais l’idéal aurait consisté d’informer tout le monde au sujet de cette initiative. « Malheureusement, ils n’ont pas demandé notre avis et ce n’est pas normal. Il faut que cela se sache. » Laissera-t-il entendre.

Erreur ou volonté implicite de grossir une liste ? Difficile d’y répondre, car toutes nos tentatives de joindre la principale organisatrice de cette cérémonie pour en comprendre les raisons, sont restées vaines. Mais une chose est sûre, cette motion de soutien à Paul Biya qui regroupe plus d’une cinquantaine de signatures, est remplie des noms de plusieurs autres confrères. A l’instar de Blanche Bitga, Cathy Toulou Elanga et Roméo Nanko de Canal 2 International, Foko Ferdinand du journal la Missive, Kewo Casimir et Yountebo Pierre, respectivement directeur de publication de Satellite et de Le Soleil. A côté de ces noms, il faut également compter ceux de nos confrères de la Crtv.

Cette accusation vient une fois de plus mettre sur la sellette le débat sur le rôle et l’impact réel de ces motions de soutien et de déférence à Paul Biya qui inondent très souvent le paysage médiatique de notre pays, surtout à l’approche des échéances électorales comme c’est le cas à présent.