Cameroun : SOCIETE CIVILE OU SOCIETE SERVILE?

Cameroun : SOCIETE CIVILE OU SOCIETE SERVILE?

Kuisu Simeon:Camer.beCertains veulent faire de la « société civile » une force politique. Ils rêvent d'en faire un instrument pour parvenir au changement que les partis politiques n'ont pas réussit à apporter aux camerounais. Erreur! La « société civile » ne peut ni obtenir toute seule le changement, ni gouverner le pays une fois le changement obtenu.Il faut tordre le cou une fois pour toute au mythe de la toute puissante « société civile » dont on attend tout! La « société civile est cependant nécessaire et  irremplaçable dans son rôle et seulement dans son rôle. Quel est son rôle? Elle est un aiguillon, une sentinelle.

Elle critique les partis et les hommes politiques, les penseurs et les élites de toutes sortes pour les amener à corriger leurs opinions, leurs orientations politiques.  Elle propose des solutions. Elle veille à l'évolution et au progrès. Elle ne peut pas remplacer les forces politiques. Si les partis politiques à l'oeuvre depuis 1990 sur la scène politique nationale ne donnent pas satisfaction, la solution de remplacement ne peut en aucun cas être la société civile. Je dis et je redis depuis plusieurs années que le problème de l'opposition camerounaise prise globalement c'est l'absence de leadership. La solution c'est la recherche d'un nouveau leadership. Il est temps que des hommes politiques nouveaux émergent au Cameroun. Même désillusionnés et résignés, les militants politiques sont toujours là, les populations sont toujours là. Ils se remettront en action si des orientations claires sont données. ils attendent des guides politiques, ils attendent un chef!

La société civile n'est rien d'autre que le reflet de la société tout court. Elle est traversée par tous les courants de pensée et d'opinion de la société camerounaise. Elle n'est pas forcément en faveur de l'opposition. Elle est hétérogène, ce qui est une qualité pour la société mais un grave défaut en politique. Les forces politiques ont besoin d'homogénéité dans leur sein pour pousser tous dans le même sens, celui de la victoire pour leur camp. Si dans une équipe de foot ball certains joueurs marquent contre leur camp pendant que d'autres attaquent le camp adverse,  l'équipe aura du mal à gagner. Or, si certains des animateurs de la « société civile » sont effectivement favorables à l'opposition, d'autres œuvrent  pour le pouvoir. C'est leur droit. Ce qui n'est pas admissible, c'est le double jeu, le double langage, la tricherie. L' erreur est permise, le mercenariat et la trahison, NON. Il y a des leaders de la société civile qui le jour appellent à la mobilisation contre le pouvoir et la nuit vont chercher des enveloppes épaisses dans les bureaux de ce même pouvoir. C'est un comportement anti patriotique bien connu chez certains « leaders » de l'opposition camerounaise que ces animateurs de la société civile critiquent par ailleurs sévèrement. Pour paraphraser la bible, ils ne voient pas la poutre dans leur œil, mais voient très bien la paille dans l'œil des autres.

Le président BIYA a annoncé qu'il irait présider  les cérémonies du cinquantenaire des forces armées à Bamenda cette année. Du coup John FRU NDI l'invite à Ntarikon et Kamga Hilaire appelle les populations à l'accueillir à Bamenda. Dans ce monde, on prend à tord ou à raison certains pays comme des modèles de démocratie. Dans ces pays il arrive que les chefs d'État rencontrent leur challenger malheureux dans des cérémonies officielles ou dans les meubles de la Républiques. Mais est-ce qu'on peut imaginer Schroeder invitant Angella Merckel dans son domicile privé, Ségolène Royal invitant Sarkosy chez elle à Poitiers, Mac Caine recevant B.H.OBAMA dans sa maison privée, etc... Les Camerounais ont le droit d'innover. Quelle super innovation ce serait de voir un homme catalogué comme opposant attitré appeler les populations à ovationner son adversaire politique en pré campagne électorale!

Le RDMC quand à lui reste fidèle à son opposition farouche à la reconduction de Paul BIYA à la magistrature suprême. Il n'appelle pas à l'accueillir ni à Bamenda ni ailleurs. Le RDMC lui demande de ne pas promulguer la loi votée en mars dernier confiant la direction de ELECAM au RDPC et au MINAT.
Le RDMC  jouant son rôle de force politique du changement et de la modernité, appelle tous les camerounais, des partis politiques à la société civile, à coopérer avec lui sur des actions communes pour empêcher la promulgation de cette loi, promouvoir l'inscription des citoyens sur les listes électorales, élaborer ensemble une stratégie électorale.

© Correspondance : Siméon KUISSU



17/05/2010
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