Cameroun, Secrétariat général de la présidence : Messengue à la place d’Esso...

Cameroun, Secrétariat général de la présidence : Messengue à la place d’Esso...

Bernard Messengue Avom:Camer.beCe n’est plus un secret. Une élite du « pays organisateur »  entend virer Esso du secrétariat général de la présidence, lors du tout prochain remaniement ministériel.  Bernard Messengue Avom qui  rêve depuis des lustres d’occuper le prestigieux fauteuil, est sur les starting-blocks. Son heure a sonné.Quand aura lieu ce remaniement ministériel dont on parle tant et de quelle amplitude sera-t-il ? Les deux  questions sont  désormais posées. Et pourront  éventuellement avoir des réponses avec  ce retour du chef de l’Etat d’Europe, depuis samedi dernier. Dans cet environnement de doute et d’incertitude, un certain nombre de ministres sont tout de même déjà  convaincus, de leur départ du gouvernement. Le cas Esso fait partie des exceptions.

Bien que ne lui reprochant rien (ou presque) malgré toute la désinformation à outrance orchestrée contre sa personne dans l’affaire Bibi Ngota,  le chef de l’Etat pourrait bien épargner son «ami» des intrigues et autres attaques mortelles à n’en plus finir. Paul Biya pourrait alors nommer ce Sawa qu’on dit d’ailleurs très mystique, à un autre poste. Autrement dit, le chef de l’Etat va se séparer d’un rosicrucien pour installer un franc maçon au secrétariat général de la présidence de la République. Et, Bernard Messengue Avom,  bien que proche de la nébuleuse G11, se sait déjà comme étant le prochain successeur de Laurent Esso.  C’est donc  une sorte de déclin de la Rose croix au Cameroun. On remarque que pendant longtemps, l’entourage de Paul Biya était essentiellement constitué de rosicruciens, on citera entre autres (Benaé Mpecke, Titus Edzoa, Mbella Mappe, etc.) qui seraient des fraters. Et la liste n’est pas exhaustive. C’est alors l’âge d’or de cette secte au Cameroun où, pour se faire une place au soleil, il suffisait d’y adhérer, et monter très rapidement en grade, non sans  faire des libraires des hommes riches. L’emprisonnement de Titus Edzoa a provoqué l’agonie de cet ordre. Laurent Esso qui est plus que jamais dans le viseur d’une élite de la région du Sud, peut être considéré comme le dernier des mohicans de l’ère de la Rose croix.

Réputé bosseur, honnête, sérieux et surtout loyal, le «chat» fait incontestablement partie avec le vice-Pm, ministre de la Justice, Amadou Ali, du cercle très  limité des hommes auxquels Paul Biya fait (entièrement) confiance aujourd’hui, demain, comme hier. Depuis que le chef de l’Etat  l’a relevé de son poste de magistrat pour le nommer chancelier de l’université de Yaoundé en 1983, le très prudent et  discret Laurent Esso n’a pas connu la moindre disgrâce. Après avoir été nommé secrétaire général adjoint de la présidence, en 1988, puis directeur du cabinet civil en 1989, il occupera à partir de 1996, les ministères de la Justice, de la Santé, de la Défense et des Affaires étrangères. En septembre 2006, il devient secrétaire général de la présidence. Autant dire que ce fidèle des fidèles, un Deido pur sang, né à Douala, en connaît des secrets ! Mais l’homme sait se taire. Et, en bon commis de l’État, il n’agit jamais sans l’aval du prince.

L’ère Messengue

Avec la victoire de Nicolas Sarkozy, en France, et les visites répétées de son conseiller Alain Bauer, ancien Grand Maître français de la Grande Loge nationale française (Glnf), à Paul Biya, les francs maçons sont désormais fréquentables. Les "frères la grattouille" (allusion à la fameuse poignée de main maçonne), comme les surnommait François Mitterrand, sont désormais nombreux. Ils veulent goutter aux délices du pouvoir.

Les responsables politiques africains laissent planer l'incertitude quant à leur allégeance maçonnique. Les Excellences camerounaises cultivent avec l'équerre et le compas, un cousinage ambigu, mélange de fascination, de méfiance, de suspicion et de manie du secret. Il n'empêche. Au Cameroun plus qu'ailleurs en Afrique, la saga des "frères de lumière" s'est trouvée un espace fertile, tant ses codes et ses usages y font écho à la magie des rites initiatiques et à la force ancestrale du clan. Au point que les colonnes de ses temples donnent, dans l'imaginaire des fidèles, la réplique aux troncs du bois sacré. Le désir d'accéder à ce sanctuaire supposé laïque de l'élite blanche, gage de modernité, puis le souci d'instaurer avec l'ex-colonisateur des canaux inconnus des profanes, discrets vecteurs d'influence, ont fait le reste. Bernard Messengue Avom, ministre des Travaux publics, sait fort bien qu'il doit ses promotions à son entregent maçon.

Avec l’écartement progressif de son parrain  Moukoko Mbonjo, le temps était peut être arrivé pour que Paul Biya jette son dévolu sur un autre frater. Comme pour se préparer à sa prochaine tâche, le secrétaire général des maçons du Cameroun qu’on ne sait pas assez dynamique, a étrangement entrepris il y a peu de temps, le tour des différents chantiers des travaux publics. Le constat est presque partout le même : les chantiers avancent avec leurs lots de déception. Certaines routes  ne respectent même pas les normes de construction de chaussées. Autant dire que Bernard Messengue Avom ne laissera pas le souvenir d'une probité d'airain au maroquin des Travaux publics. Paravent d'un pillage de fonds publics organisé, ce département ministériel est loin d’être un palais de verre. Dire que tout adepte de la franc-maçonnerie  est invité à "laisser les métaux"-l'argent- à l'entrée du temple... Maçonnerie d'influence, maçonnerie d'affaires, maçonnerie alimentaire, maçonnerie de corruption, maçonnerie de mœurs... Au grand dam des idéalistes, l'appât du gain et le carriérisme garnissent plus sûrement les travées des convents que les principes des Constitutions d'Anderson, tables de la loi maçonnique.

© La Meteo : Yves Marc Kamdoum et René Atangana


04/08/2010
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