Cameroun: retour au calme à Douala après cinq jours d'affrontements

YAOUNDE - 05 JAN. 2012
© AFP

Le calme est revenu jeudi dans un quartier populaire de Douala (sud), capitale économique du Cameroun, après cinq jours d'affrontements entre habitants et conducteurs de motos-taxis, a appris l'AFP auprès d'un député de la ville.

Le calme est revenu. Je crois qu'on est sur la voie de l'apaisement, a assuré Jean-Jacques Ekindi, député et habitant du quartier Deido où ont eu lieu ces affrontements.

La circulation des motos-taxis est interdite dans Deido. (...) Nous avons eu une réunion avec le préfet ce matin au cours de laquelle il a été demandé aux conducteurs de motos d'éviter le quartier. C'est la police qui empêche (les motos d'entrer dans le quartier), a-t-il ajouté, joint par téléphone depuis Yaoundé.

Les jeunes sont retournés chez eux, a poursuivi M. Ekindi.

Le 31 décembre, un habitant du quartier Deido avait été tué par des hommes en moto. La rumeur avait attribué sa mort à des conducteurs de motos-taxis, appelés benskineurs, très nombreux dans la capitale économique qui compte environ 2 millions d'habitants.

Des habitants du quartier avaient alors organisé des représailles envers les benskineurs passant par Deido, les molestant et brûlant plusieurs de leurs engins.

Des affrontements avaient ensuite éclaté avec les conducteurs qui s'étaient organisés en bande pour répliquer.

Mardi, les deux groupes se sont longuement affrontés à coups de pierres et de bâtons. Selon le préfet Bernard Okalia Bilaï, une vingtaine de motos et deux ou trois maisons ont été brûlées

Des médias locaux ont fait état de la mort de deux personnes au cours de ces violences, ce que les autorités ont démenti.

Au cours des évènements, certaines personnes ont essayé d'introduire des thématiques tribales alors que ça n'avait aucune base tribale, a expliqué M. Ekindi, en référence à des slogans hostiles à des membres de l'ethnie Bamiléké (originaires de l'ouest).

De nombreux Bamiléké, dont la majorité des Benskineurs sont issus, sont établis depuis des années à Douala.

(...) Aucun comportement tribal ou tribaliste n'est acceptable. Les intérêts des uns à Douala sont protégés par les intérêts des autres et réciproquement, a réagi à la radio d'Etat le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Le ville de Douala, réputée frondeuse, a connu en 2008 des émeutes contre la cherté de la vie, ayant entraîné la mort de 40 personnes, selon un bilan officiel, au moins 139 d'après des ONG.




06/01/2012
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