Cameroun - Répression : Abba Aboubakar et Cie en “ garde à vue administrative ”

Cameroun - Répression : Abba Aboubakar et Cie en “ garde à vue administrative ”

Cameroun - Répression : Abba Aboubakar et Cie en “ garde à vue administrative ”Le préfet du Mfoundi a renouvelé le séjour de ces  hommes politiques et leaders d’association en  salle de sûreté.

Ce n’est pas au babillard de la direction de la police judiciaire (Dpj) qu’on peut avoir l’information. Il faut remuer l’entourage du préfet du Mfoundi et les arcanes des services de sécurité pour le savoir. Abba Aboubakar, président du Rcpu  Bouba Michel, président  national du Rrdc tous deux candidats a l’élection présidentielle de 2011 ; Nyamsi Patrick Roy et Dibonji Bruno, respectivement directeur national chargé du marketing directeur national chargé des affaires protocolaires du Rrdc ; M. Essomba et quelques  anciens membres de l’Addec sont maintenus depuis le 20 févier 2011 pour certains et quelques jours après pour d’autres, en garde à vue administrative. Ladite mesure prise par le préfet du Mfoundi a été renouvelée  en fin de semaine dernière.

Cette nouvelle marque une évolution dans le dossier de “ l’enlèvement ” d’Abba Aboubakar et de ces coreligionnaires. Car, depuis la date du 20 février, ils n’ont pu être en contact avec leurs familles respectives. Mais de l’avis de plusieurs experts des questions pénales, il s’agit ni plus, ni moins d’un enlèvement si jusque-là sa famille et ses avocats ne peuvent les voir.   Toute chose que corrobore maître Magloire Mben, avocat d’Abba Abboubakar. Joint au téléphone, il assure qu’il soupçonne que son client soit détenu à la direction de la surveillance du territoire puis à la police judiciaire, il n’a jamais pu le rencontrer.

Ses multiples demandes formulées auprès des autorités compétentes sont restées lettre morte. “ Je n’ai plus jamais vu Abba Aboukar ou aucun de ses camarades d’infortune depuis qu’ils sont détenus. Hors, même s’il s’agit d’une  garde à vue administrative comme je l’ai moi aussi appris, ils ont droit à la visite tout au moins de leurs avocats ”, commente- t- il.

Ritournelle

Une expérience, au demeurant similaire à celle vécue par le reporter de le Messager. Rendu au commissariat central de Yaoundé sis derrière T. Bella hier, comme le jour des premiers cris de détresse de l’épouse d’Abba Aboubakar, il apprend qu’aucun homme politique n’y est détenu. C’est la même ritournelle qui est servie à la direction de la police et même à sa direction régionale pour le Centre : “ On ne connaît pas d’Abba Aboubakar ici. Allez le chercher ailleurs ”, menace – t – on.

Mais selon nos indiscrétions, ces hommes politiques, leaders d’associations et de syndicats, seraient exploités par les services de sécurité pour leurs rôles supposés dans les appels au soulèvement du 23 février dernier relayés par des tracts diffusés à Yaoundé quelques jours avant. Les mêmes sources rapportent que depuis ce  20 février, d’autres hommes politiques et leaders syndicaux ont été enlevés puis relaxés. Il en est ainsi de Foulla Dambaldi ou de Djibondji Bruno et d’autres opposants arrêtés alors qu’ils tentaient de rendre visite aux personnes enlevées. Ces indiscrétions sont pour le reste accréditées par le ministre de la communication. Issa Tchiroma a en effet affirmé sur les ondes de Radio France internationale (Rfi) qu’Abba Aboubakar notamment a été interpellé pour avoir balancé des tracts à Yaoundé.

Une version que refute l’épouse de ce dernier. Marie Gisèle Abba Abboubakar conteste la participation de son époux  au projet de soulèvement programmé dont elle-même a pris connaissance dans  les journaux. Nonobstant le fait qu’elle reconnaît que son mari avait demandé publiquement que Paul Biya saisisse l’occasion de l’anniversaire des émeutes de 2008, pour ouvrir le débat autour de son départ du pouvoir, elle subodorait   au cours d’une rencontre avec la presse à leur domicile du quartier Kondengui le 03 mars dernier, que le rôle joué par Abba Aboubakar dans la visite de la Commission des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine récemment à Yaoundé peut lui valoir ces représailles. Pour l’instant, chez les Aboubakar, c’est le silence total. Le domicile familial est désert. Tous les téléphones sont fermés.

© Le Messager : Rodrigue N. TONGUE


09/03/2011
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