Cameroun : Pierre Semengue, « Si on fait exactement ce qui a été prévu dans la réforme, nous pourrons avoir l’une des meilleures armées du monde ».

Cameroun : Pierre Semengue, « Si on fait exactement ce qui a été prévu dans la réforme, nous pourrons avoir l’une des meilleures armées du monde ».

Cameroun : Pierre Semengue, « Si on fait exactement ce qui a été prévu dans la réforme, nous pourrons avoir l’une des meilleures armées du monde ».Le premier officier général de l’armée camerounaise se prononce sur ce corps. Il jette aussi un regard sur la situation  dans la sous région.

Quel jugement portez-vous aujourd’hui sur l’armée camerounaise ?
L’armée camerounaise est à mon avis sur le bon chemin. Nous avons fait une réforme qui est à mon avis la meilleure du monde. Demandez aux Français, aux Américains, aux Russes ou aux Chinois. Ils nous envient pour cela. Mais, il faut que nous allions au bout des choses. Si on fait exactement ce qui a été prévu dans la réforme, nous pourrons avoir l’une des meilleures armées du monde.

Un débat a cour sur la retraite des généraux au Cameroun. Qu’en pensez-vous ?
Les généraux ont un statut. Quand un général n’a plus un travail dans les Forces Armées, il n’est pas à la retraite. Il est à la deuxième section. Le général peut également être mis à la retraite. Mais, il est généralement mis à la retraite lorsqu’il est malade ou pour des raisons disciplinaires. Cela signifie que même n’ayant pas de fonction et  étant chez moi, on peut me consulter. On peut même m’appeler s’il y a la guerre. Les gens pensent que parce qu’un général a atteint la limite d’âge, il est à la retraite. Je prends l’exemple français avec le général Aussares qu’on a mis à la retraite pour faute disciplinaire. Dans le statut des généraux, on a laissé au président de la République le soin de garder un général pour des raisons qui lui sont

Qu’en est-il de l’éthique dans l’armée ?
Il ne peut pas y avoir d’armée sans éthique. Il ne peut pas y avoir de la discipline sans éthique. Lorsque vous commandez des gens, si vous n’êtes pas objectif, ça ne va pas. Si vous demandez à vos troupes de faire ce que vous ne faites pas, elles ne feront rien. C’est comme cela, il faut montrer l’exemple.

Avez- vous vécu des cas de frictions à connotation politique dans  l’armée ?
Dans l’armée camerounaise, très peu. Pour voter, les gens votent. Certains SDF, d’autres UNDP ou RDPC. Les gens votent selon leurs sensibilités politiques. Mais après, ils se retrouvent militaires. Ce qu’on demande à un militaire, c’est de ne pas afficher ses sentiments politiques.

Dans une sous-région où il y a beaucoup d’agitation. Quand un officier général de l’armée camerounaise regarde toutes ces turbulences, qu’est-ce qu’il se dit ?
D’abord, il est fier d’être au Cameroun en se disant qu’au moins, il est dans un pays où on réfléchit. Et puis, c’est triste ce qui se passe à gauche et à droite. Je crois qu’il faut transcender souvent les choses. Le Cameroun a eu des problèmes au départ au moment de l’indépendance. Cela nous a mûris. Peut-être que c’est parce que les autres n’ont pas eu ces problèmes qu’ils les embrassent d’une autre façon, d’autant plus qu’avec la mondialisation, tout le monde dit n’importe quoi, fait n’importe quoi.

© Emergence : DAVID NDACHI TAGNE ET ESSAMA ESSOMBA


01/12/2010
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