Cameroun, Opération Epervier: Le rapatriement des fonds détournés reste une vue de l’esprit.

Cameroun, Opération Epervier: Le rapatriement des fonds détournés reste une vue de l’esprit.

Epervier:Camer.beLes fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Dans le compte de Polycarpe Abah Abah, les investigations secrètes en urgence menées par les hommes de Francis Dooh Collins en France ont découvert que l'ancien ministre de l’Economie et des Finances était titulaire de plusieurs comptes bancaires à l'étranger. Le premier est logé au Crédit Lyonnais, 46, avenue Gabriel Péri 93 400 Saint Ouen, compte épargne livret B n° 218 749 D 72 ouvert le 23 décembre 1994. D'autres comptes bancaires sont logés au Crédit industriel et commercial (Cic), 230, rue du Faubourg Saint martin 75 010 Paris (compte courant n° 102 975 01 10 ouvert le 2 septembre 1999, compte n° 104 554 01 58 avec comme co-titulaire son épouse Caroline Meva'a, "clôturé en urgence". D'autres comptes bancaires sont découverts à l'adresse Hsb, 16/18, avenue de Villars 75 007 à Paris. Polycarpe Abah Abah recevait toutes les correspondances à la boîte postale 285 à Yaoundé. Quant à son épouse, les mêmes investigateurs dans leur rapport mentionnent que Caroline Meva’a dispose de plusieurs comptes bancaires au Crédit industriel et commercial (Cic), 230, rue du Faubourg St Martin 75010 Paris. Un compte ouvert le 27 janvier 2004 au numéro 102 976 04 89, un compte logement n° 102 976 03092 ouvert le 30 octobre 2003, un compte courant n° 102 976 011 ouvert le 2 septembre 1999, un compte joint n° 104 554 01 58 ouvert le 2 septembre 1999 avec pour co-titulaire son époux. Elle avait clôturé au mois de janvier 2006 les 2 comptes ouverts en son nom à la Hsb banque. Selon les investigateurs, le montant cumulé des avoirs est supérieur à 10 millions d'euros, près de 6 500 000 000 de F Cfa.

S'agissant de Pierre Titi, si le rapport des investigateurs de Francis Dooh Collins restera muet sur le montant des avoirs de ce membre du gouvernement, il indiquera néanmoins qu'il est titulaire de plus d'une dizaine de comptes bancaires ouverts à la Banque de gestion privée Indo Suez (Bgpi) 20, rue de la Baume 75008 Paris, à la Société générale, au Crédit Lyonais, agence Champs Elysées. En ce qui concerne l'ancien directeur général de la Crtv, le rapport des investigateurs fera état de l'existence de 2 comptes ouverts en son nom à la Société générale 47, Bld Gouvion Saint Cyr 75 017 Paris. Tout en n'apportant aucune précision sur le montant des avoirs de l'ancien Dg, le rapport se contente d'indiquer que le plan d'épargne logement avait été clôturé le 25 avril 2000. Pour ce qui est de Joseph Edou, le rapport de mission concocté par les investigateurs de Francis Dooh Collins relèvera que l'ancien Dg du Crédit foncier du Cameroun dispose de 2 comptes bancaires à Pnp Paribas, 26, rue des Bourets 92150 Suresnes (compte épargne livret B n° 302 225 25 32 ouvert le 28 octobre 1997, un compte courant n° 128 275 32 ouvert le 28 octobre 1997). Sans autre précision. Au niveau de l'ancien directeur du Chantier naval, l'expertise des cabinets suisse et anglais relèvera que Zachaeus Forjindam Mungwe est titulaire de 3 comptes bancaires au Crédit Lyonnais, agence de l'Ecole militaire, 68, avenue Bosquet 75007 Paris, (compte courant n°736 568 N 49 ouvert le 16 février 2006, compte épargne livret B n° 432 616 W 24 ouvert le 12 mai 2005 et le compte plan d’épargne logement n° 960 513 C 22 ouvert le 16 février 2002). Rien n'est dit sur le montant des avoirs. Pour ce qui est d'Alphonse Siyam Siewe, les derniers comptes bancaires de l'ancien Dg du Port autonome de Douala se retrouvent à Natexis Banque populaire, 115, rue Montmarre 75002 Paris. Il s'agit du compte d'épargne livret B n' 860 283 116 clôturé le 26 août 1999 et le compte n° 996 096 38 63 clôturé le 25 août 1998. En dehors de Polycarpe Abah Abah et de son épouse, l'on se rend compte que la moisson des investigateurs du vice-Premier ministre en charge de la justice n'a pas été fructueuse. Elle est même loin de combler les attentes.

En recevant en audience le 26 mai 2008, au palais de l'Unité, Me Jacques Verges, nombreux sont ceux des observateurs avertis qui conclurent que le président de la République venait de trouver l'oiseau rare qui allait faciliter le rapatriement des fonds planqués dans des banques étrangères par des pontes de son régime. Le rapport de l'avocat français d'après nos sources, affiche un bilan plutôt maigre où par exemple l'ancien directeur général du Feicom, Emmanuel Gérard Ondo Ndong, Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé publique et Edouard Etonde Ekotto, l'ancien Pca du Port autonome de Douala, ne disposeraient pas de comptes bancaires fournis à l'étranger. Le 12 mars 2010, à ceux qui lui reprochent d'avoir dépensé 10 milliards de francs pour rien, le vice-premier ministre et ministre de la Justice déclare devant les députés, que l'opération Epervier avait permis d'engranger un milliard et deux cent millions de francs Cfa.

© La Météo : Cedric Mbida



23/06/2010
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