Cameroun : MILLA ASSOUTE, "Je n’ai pas manqué d’occasion pour dire que le Cameroun va mal"

Cameroun : MILLA ASSOUTE, "Je n’ai pas manqué d’occasion pour dire que le Cameroun va mal"

Cameroun : MILLA ASSOUTE, "Je n’ai pas manqué d’occasion pour dire que le Cameroun va mal"En marge du club de la presse organisé à Bruxelles avec pour invité M. Pierre MILLA ASSOUTE candidat déclaré à l’élection présidentielle du Cameroun, camer.be a rencontré le président du RDMC pour un entretien.

Comment vous sentez-vous après cet échange avec vos compatriotes de Belgique ?
J’ai été très heureux de rencontrer mes compatriotes de Belgique tout en participant à un débat dense, intéressant, au cours duquel les préoccupations de nos compatriotes ainsi que celles des Africains ont été exprimées. Je me sens donc très bien.

Quel regard portez-vous aujourd’hui  sur le Cameroun dans son ensemble?

Je n’ai pas manqué d’occasion pour dire que le Cameroun va mal et je ne pense pas révéler un secret en le disant. C’est une lapalissade que de le dire parce que notre pays est mal géré car quand on a plus de 4 millions de jeunes au chômage, des paysans qui ne travaillent plus qui représentent 80 pour cent de la population rurale, quand des ministres sont en prison pour détournement de fonds publics, quand les camerounais portent plainte contre leur président ; c’est la preuve même que quelque chose tourne pas rond et il faut y remédier le plus rapidement possible.

Si vous êtes le candidat investi par le RDMC  à l’élection présidentielle prochaine, le serez-vous de France ou sur place au Cameroun ?

Je le serais en vivant au Cameroun. Je suis venu en France il ya cinq ans en exil politique et je repars au Cameroun dans le tout premier trimestre de l’année. La date exacte sera  communiquée dans les jours à venir.

Le RDMC est-il en ordre de bataille au Cameroun comme c’est le cas à l’étranger ?

Le parti est en ordre de bataille, c’est ce qui d’ailleurs explique mon incapacité à vous communiquer la date exacte de mon retour car je suis également suspendu à la décision qui sera prise à ce niveau là. En ce qui me concerne je suis prêt, mais il y a un travail qui se fait sur le territoire par nos militants, nos compatriotes. Il y a également un projet de descente sur le terrain de nos cadres. Nous sommes donc dans une dynamique de retour et d’action sur le territoire.

Vous avez dit qu’il n’était pas nécessaire de légiférer pour permettre au Camerounais de la diaspora d’exercer leur droit de vote; comment est-ce possible dans la pratique ?

Pour exercer votre droit de vote constitutionnellement reconnu, vous avez une voie, car celui qui vous interdit de vous inscrire exerce ce qui s’appelle une voie de fait qui est administrative. C’est le tribunal de grande instance qui compétent en la matière. Il vous suffit donc de saisir le juge d’instance qui doit rendre une décision sur la voie de fait. Et croyez-moi le juge qui rendrait une décision contraire serait très embarrassé. Conscient du fait que nos concitoyens n’utilisent pas la batterie d’outils qu’offre le droit que nous avons pris des dispositions pour qu’ELECAM soit interpelé devant un juge pour voie de fait pour que soient inscrits nos compatriotes sur les listes électorales. Nous ne pouvons plus continuer à accepter la forfaiture, la violence psychologique, la violence morale sur les camerounais par d’autres camerounais. Cette époque doit être révolue.

Quels moyens avez-vous pour empêcher la tuerie des camerounais comme ce fut le cas en 2008 ?

Je l’ai dit et le réitère. Je l’ai même écrit car il n’est pas question que l’on continue à verser le sang des Camerounais. Nous sommes pour que l’on civilise le débat démocratique, que soit proscrit l’usage des armes, que l’on débatte. L’armée doit protéger les populations, par conséquent il faudrait en Afrique que l’armée quitte définitivement le champ politique. Le maintien de l’ordre incombe à la gendarmerie et la police. Il est donc inacceptable que l’on tire sur des personnes comme sur des lapins ; la vie n’est pas un jouet. Sous prétexte qu’ils ne partagent pas les mêmes les opinions politiques, il y a en qui utilisent les armes de l’état pour tuer nos enfants, ces actes ne sauraient à l’avenir rester impunis. J’invite donc ces militaires instrumentalisés à stopper ces agissements qui relèvent des archaïsmes que je combats de toutes mes forces. Nous nous devons de défendre les Camerounais. En revanche je suis un démocrate et je m’inclinerais au verdict des urnes. Seulement, si quelqu’un utilise la force, il ne saurait nous empêcher de réfléchir aux moyens de force qui répondent à la force.

Un mot sur la situation en Côte d’ivoire ?

Je suis profondément choqué, mon parti avec, de voir la tournure prise par les évènements en Côte d’ivoire, choqué de voir une fois encore les morts sur le sol Africain à cause de la politique. Choqué du rapport que nous élite africaine avons avec la politique et la démocratie. Il faut revoir notre rapport avec le peuple. La politique est faite pour servir les peuples et non pour les défaire. On ne peut pas reprocher à un peuple de participer à une élection. Les ivoiriens croyaient à travers cette élection sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis plusieurs années. Ces évènements viennent ruiner les efforts consentis par ce peuple. Je suis très attristé que l’on ne puisse pas compter les bulletins et dire qui a véritablement remporté le scrutin, attristé aussi par l’armée qu’elle soit légale, régulière ou nouvelle qui n’a pas la retenue nécessaire à utiliser la gâchette. L’union africaine doit peser de tout son poids pour montrer que notre continent est capable gérer sa souveraineté. La sagesse commande que nous africains nous puissions, si nous ne voulons pas que les autres  interviennent dans nos affaires que nous soyons en mesure de les gérer nous-mêmes.

© Camer.be : Entretien mené par Nseké Ngosso


05/01/2011
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