Cameroun: Maurice Kamto veut-il la magistrature suprême ?

Cameroun: Maurice Kamto veut-il la magistrature suprême ?

Le Messager

L’ex ministre de la justice qui a quitté son poste le 30 novembre 2011 est revenu dans une tribune dans les principaux journaux de la place dont Le Messager, sur les raisons profondes de sa défection. Lesquelles sont greffées d’un projet de société : « La Renaissance nationale », pour lequel il appelle à l’adhésion de tous les Camerounais.

L’ex ministre de la justice qui a quitté son poste le 30 novembre 2011 est revenu dans une tribune dans les principaux journaux de la place dont Le Messager, sur les raisons profondes de sa défection. Lesquelles sont greffées d’un projet de société : « La Renaissance nationale », pour lequel il appelle à l’adhésion de tous les Camerounais.
 
L’agrégé de droit public est donc sorti de sa réserve. Près de deux mois après avoir claqué la porte du gouvernement par une déclaration publique contenue dans un communiqué laconique sur les causes… les raisons de sa défection du gouvernement des grandes ambitions. Ce 25 janvier 2011, l’avocat au barreau de Paris revient - dans un espace plus important (une longue tribune), dans un contexte  particulier (après la composition du premier gouvernement des grandes réalisations) et… porteur d’une vision précise (la Renaissance nationale)- sur les fondements de sa démission en formulant une interrogation qui sonne dans les esprits comme une exclamation sous-tendue par une expression de ras-le-bol : « Pourquoi ? »

Eh bien parce que, écrit l’ancien ministre, face aux « défis multiples du monde globalisé [ébranlant] même les vieilles et riches nations, nous n’avons point identifié ceux auxquels sera confronté le Cameroun. En conséquence, nulle part nous ne préparons le pays à les relever ». Et le corolaire de cette avancée d’une partie du monde sur cette « Terre » (le Cameroun) est pour lui que « l’unanimisme politique a repris le dessus [comme sous le monolithisme idéologico politique] et la « démocratie camerounaise » régresse, n’offrant plus au peuple que le choix improbable entre un parti-Etat et lui-même »  insinue-t-il. Mais face au choix implacable entre le parti-Etat et lui-même qui s’impose au peuple camerounais, Maurice Kamto lui suggère sans doute le choix de lui-même qui est la réponse  aux échos de cette « Terre » en «  l’appel d’un monde nouveau  ». Car la voie s’ouvre, au travers de cette réponse, selon lui, à une espérance nouvelle. Laquelle se décline par la « puissance du dépassement » des partis politiques, de la société civile, et tous les combattants de la liberté  « pour porter [l’Espérance] à son accomplissement ».
 
Un Cameroun qui gagne

Seulement,  l’ancien doyen de la faculté de Sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II – Soa montre qu’il veut se démarquer de la posture  du metteur en scène qui attribue des rôles à des acteurs sur scène et se met back-office pour évaluer les performances des uns et des autres.  Mieux, il entend s’impliquer dans la partie  qui débouchera sur la Renaissance nationale dès la première manche... dès l’entame… dès les premiers coups de semonce.  Aussi, martèle-t-il par l’une des plus courtes phrases de son texte bâti essentiellement  avec de longues formules : « Nous serons du mouvement ». Quel mouvement ?

Celui qui permettra, comme il le susurre, de stopper la tragédie de l’autoritarisme et du recul de la démocratie ; de mettre fin à « des conditions de vie infrahumaine qui se nouent à nos portes [et] que nous refusons de voir » ; d’exorciser le repli identitaire, etc.  Et pour cela, l’ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice (de décembre 2004 à novembre 2011) proclame avoir « la ferme conviction qu’ensemble, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, rassemblés et unis dans la foi commune en cette « Terre » des douleurs et de promesses nous pouvons refonder le Cameroun, enraciner l’économie nationale dans une agriculture modernisée et une industrie conquérante ».

Pour ce faire, conclut l’auteur de L’urgence de la pensée  et  Déchéance de la politique, « nous présenterons au pays, dans les temps qui viennent, des idées et une équipe pour le porter. Il s’agira d’hommes et femmes acquis à la cause de la paix et de la justice, respectueux des institutions de la République et résolument tournés vers l’avenir ; celui de la Renaissance nationale pour un Cameroun qui gagne ». Si ce n’est pas une une déclaration de candidature à la magistrature suprême, cela y ressemble !

Rodrigue N. TONGUE      


29/01/2012
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