Cameroun: manifestation de journalistes contre le musellement de la presse

YAOUNDE, 05 déc 2012
© AFP

Une vingtaine de journalistes camerounais ont manifesté mercredi contre la tenue à Yaoundé des Etats généraux de la communication (EGC), dénonçant notamment le "musellement de la presse", a constaté un journaliste de l'AFP.

"Non aux Etats généraux du ministère de la Communication", pouvait-on lire sur une des banderoles brandies par les manifestants devant le Palais des Congrès où se sont ouvert les EGC.

"Non au musellement de la presse. La liberté de presse ne se marchande pas. La liberté de presse n'est pas un privilège pour la presse", pouvait-on encore lire.

"Nous avons décidé de rester vigilants par rapport à ce qui se passe pendant et après les Etats généraux parce que nous avons l'impression que le ministère de la Communication (qui organise les Etats généraux) a un agenda caché", a affirmé à la presse Félix Cyriaque Ebolé Bola, président du Syndicat national des journaliste du Cameroun (Snjc), à l'origine de la manifestation.

"Nous réclamons la fin de la mauvaise presse qui est suscitée et financée par les membres du gouvernement", a ajouté M. Ebolé Bola.

A l'ouverture des EGC, le ministre la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a de son côté déploré "la rupture du serment social du journaliste devenu dans bon nombre des cas (...) un perroquet qui jase la rumeur."

"Ce que dit le ministre de la Communication est une réalité. C'est bien que cela soit perçu ainsi par les pouvoirs publics dans la mesure où c'est eux qui ont mis en place un cadre faisant de la presse le dépotoir de tous les rebus de la société", a réagi Christophe Bobiokono, secrétaire général de l'Union des journalistes du Cameroun (UJC).

Dans un communiqué, l'ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé mercredi la condamnation, deux jours avant le début des EGC, de trois journalistes à 15 ans de prison ferme (pour l'un) et à deux ans de prison avec sursis (pour les deux autres).

"La décision de justice prononcée contre Simon Hervé Nko'o, Serge Sabouang et Robert Mintya n'a qu'un seul mérite : celui de confirmer l'urgence de dépénaliser les délits de presse au Cameroun", a affirmé RSF.



05/12/2012
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