Cameroun : Les « tournes-dos » ravissent la vedette aux grands restaurants à Douala

Cameroun : Les « tournes-dos » ravissent la vedette aux grands restaurants à Douala

Cameroun : Les « tournes-dos » ravissent la vedette aux grands restaurants à DoualaIls sont installés dans plusieurs ruelles de la ville de Douala et accueillent une multitude de personnes issues de toutes les couches sociales.

Maurice est un jeune cadre dans une société basée dans la ville de Douala. Chaque soir aux environs de 20 heures, il fait escale dans un restaurant de fortune dit « tournes-dos » sis au quartier communément appelé « Trois morts ». Son sac à la main gauche, sa veste à la main droite, il passe sa commande dès le seuil de la porte. « Eh, je veux d’entrée de jeu, un plat d’avocat avec spaghetti. Tu m’apprêtes aussi une tasse de nescafé. Fait vite parce que j’ai faim », lance-t-il au tenancier des lieux. Mais, les choses ne vont pas aussi vite qu’il souhaite. Il est souvent obligé de patienter une quinzaine de minutes pour être servi, voire même vider son plat debout. Car, les trois bancs disposés sur cette véranda sont occupés les clients qui l’ont précédé. « Point n’est question d’être un client fidèle ou non. On ne connait pas de statut social ici. On sert ici par ordre d’arriver. Si quelqu’un arrive quand les bancs sont déjà occupés comme maintenant, il reste debout. Voilà pourquoi, il y a une dizaine de personnes sans place et ça ne nous gêne pas », explique Songué, un client. Manger à sa faim Dans les ruelles d’Akwa, Bépanda, Bonabéri ou encore les secteurs environnant de l’Université de Douala, on en dénombre une multitude de restaurants « tournes-dos ».

Le décor est presqu’identique : un ou deux rideaux juxtaposés et attachés à un clou et un bâton qui sert de support. Ces rubans de tissu servent de protection aux clients. Hommes comme femmes, salariés ou non se discutent l’ordre d’arrivée et l’ordre de service. Pourquoi une telle affluence dans ces lieux ? « C’est à cause des coûts relativement bas des mets. Puisqu’ils oscillent entre 150 Fcfa et 500 Fcfa selon la commande. Quand quelqu’un à 350 Fcfa, il est sûr de manger à sa faim ce soir là », répond Maurice. Mohammed, un tenancier de ces restaurants de poursuivre : « Il y a plus de clients ici parce que les plats que nous proposons sont non seulement moins chers, mais aussi consistants. Si c’est pour une tasse de lait par exemple, c’est chaque client qui met la quantité qu’il veut dans sa tasse.

Ce que vous ne ferez jamais dans les grands restaurants comme vous dites ». Les clients qui visitent ces restaurants de fortunes sont sans cesse croissants malgré l’insalubrité et l’absence d’hygiène observables ça et là. Des immondices de déchets cohabitent avec les marmites dans lesquelles sont cuisinés les mets. Ce qui attire et occasionne un concert de mouches. Cependant, les consommateurs rencontrés ici ne trouvent pas à redire face à cette situation. C’est le cas de Mpondo plus connu sous le pseudonyme de « Libasky ». Ce dernier affirme que cela fait trois ans comme il côtoie ces restaurants. Et malgré la qualité de nourriture qui laisse parfois à désirer et cette saleté qui règne en maître ici, « je n’ai jamais connu une intoxication alimentaire. Tant que je ne suis pas malade après avoir mangé ici, je ne renoncerais pas ». En attendant qu’il change (peu d’être) d’avis un matin, les restaurants modernes et restaurants dit « tournes- dos » se discutent encore la vedette.

© Emergence : FRANK WILLIAM BATCHOU


27/08/2010
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