Cameroun: Les premières tendances de la Refonte biométrique des listes électorales

YAOUNDE - 28 NOV. 2012
© Armand ESSOGO | Cameroon Tribune

Voici bientôt deux mois que les Camerounais défilent devant les kits électoraux pour s’inscrire sur les listes, à l’ère de la biométrie. Du côté des partis politiques la mobilisation des électeurs s’intensifie. Mais dans l’opinion voire dans la haute administration, on veut bien savoir si dans trois mois, Elections Cameroon, aura fait le plein des électeurs. Le cap des 7 millions sera-t-il atteint, entend-on ici et là.

Le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant code électoral, récemment défendu par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, devant la Commission des Lois constitutionnelles, a une fois encore braqué les projecteurs de l’actualité sur Elecam. Ainsi que CT l’a relayé, des articles ont apporté des ajustements à la loi. Ce qui a l’avantage, selon les experts des questions électorales, de donner une bonne marge de manœuvre à Elecam pour procéder à la distribution des cartes d’électeurs. Ces cartes, du fait de la technologie biométrique sont permanentes. Dans la perspective de leur production, la direction générale des Elections a déjà procédé à la réception provisoire du bâtiment qui va abriter le Centre national de la biométrie en plein centre administratif de la capitale politique. On n’attend plus que l’installation des machines pour la fabrication des premières cartes. De l’inscription des électeurs à la production des cartes d’électeurs, tout est donc lié.

Voici bientôt deux mois que les Camerounais défilent devant les kits électoraux pour s’inscrire sur les listes, à l’ère de la biométrie. Du côté des partis politiques la mobilisation des électeurs s’intensifie. Mais dans l’opinion voire dans la haute administration, on veut bien savoir si dans trois mois, Elections Cameroon, aura fait le plein des électeurs. Le cap des 7 millions sera-t-il atteint, entend-on ici et là. Les premières tendances montrent en tout cas que les inscriptions progressent. Même si le résultat est encore timide par rapport aux objectifs fixés. Si dans les centres urbains, tout semble aller de soi, il est par contre vrai que l’opération progresse lentement dans les zones rurales.

Dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, les dégâts causés par les inondations freinent le processus. La difficulté pour une bonne partie de la population à disposer d’une carte nationale d’identité aussi. Les délégués régionaux d’Elections Cameroon pointent aussi du doigt, les partis politiques dans certaines régions. En effet, les responsables des partis politiques ne mouillent pas encore totalement le maillot. Malgré un calendrier généreux, des descentes sur les marchés et les lieux de culte, les équipes d’Elections Cameroon peinent à faire le plein des inscrits. Il y a aussi que par endroits, du fait de la mauvaise couverture par les opérateurs de téléphonie, les responsables des démembrements territoriaux d’Elecam, ont de réelles difficultés à faire remonter les statistiques au quotidien des antennes communales aux délégations régionales.

A cela, s’ajoute, dans certaines parties du territoire, l’absence de culture politique. Conséquences, les populations, malgré le plan de communication d’Elecam, préfèrent attendre les heures de fermeture pour se ruer vers les points d’inscriptions. Il reste qu’à ce jour, avec l’extension des inscriptions à travers les 360 antennes communales, Elecam a déjà franchi le cap du million d’électeurs inscrits, ainsi que le montre le tableau joint à ce Dossier de la Rédaction. On observe cependant que malgré ces difficultés, tous les acteurs sont conscients de ce qu’il faudra s’inscrire avant l’arrêt des opérations en février 2013. Il y va du calendrier politique du Cameroun. De la convocation dans les délais légaux du corps électoral, pour les échéances attendues. Les statistiques actuelles sont illustratives de ce que le processus d’inscription sur les listes électorales avec l’introduction de la biométrie avance. Si les deux premiers mois peuvent apparaître avares en termes de statistiques, par rapport au potentiel d’électeurs à conquérir, il est aussi vrai qu’avec le recul des eaux dans les régions septentrionales, la mobilisation des militants par certains politiques ainsi que la maîtrise de plus en plus avérée de la biométrie par les équipes d’Elections Cameroon, le nombre d’inscrits va prendre du volume. C’est un impératif catégorique. Faute de quoi, la carte politique du Cameroun risque de réserver des surprises à ceux qui, nombreux, multiplient actuellement des stratégies pour conquérir un siège de député ou un fauteuil dans les conseils municipaux.


29/11/2012
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