Cameroun : Le procès du régime !

Cameroun : Le procès du régime !

Cameroun : Le procès du régime ! Déjà cinq ex-secrétaires généraux et secrétaires généraux adjoints  (Titus Edzoa, Siyam Siéwé, Atangana Mebara, Marafa et Inoni Ephraïm) et  un ex- Premier ministre (Inoni Epharïm) écroués en 14 ans ;  sans compter les autres ministres et directeurs généraux d’entreprises publiques.

Rien que cette image qui illustre à loisirs,  la proximité qui existait entre les personnalités suscitées et le président de la République montre bien qu’au Cameroun, la pègre n’est pas l’apanage de la rue comme à Rio ou La Havane mais bien aussi celui des salons feutrés. Car depuis 1997, Paul Biya envoie sans ménagement des personnalités qui ont joui de toute sa confiance ; l’ont représenté personnellement à telle ou à telle cérémonie ; ont même reçu délégation de son pouvoir. C’est Paul Biya, lui-même qui a choisi ses collaborateurs jetés aujourd’hui à la vindicte populaire. C’est le même qui les a maintenus à leurs postes alors que la clameur mondaine les disait en indélicatesse avec la Justice.

Pour le cas Marafa Hamidou Yaya embarqué hier 16 avril 2012 du cabinet du juge d’instruction à la prison de Kondengui, sous l’œil des caméras de télévisions, alors que plusieurs voix s’élevaient  contre lui (parmi lesquelles les magistrats), Paul Biya lui a accordé le prestige de figurer parmi les membres du bureau politique de  son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Pis, il lui accordait une chaleureuse  poignée de mains en mondovision en début janvier 2012 au cours de la cérémonie de présentation des vœux au palais présidentiel d’Etoudi à Yaoundé. Faisant ainsi penser à de nombreux observateurs que le « Chef » ne se gêne pas de fréquenter la pègre. Si tant est que ce n’est pas en six mois seulement que les charges nécessaires ont été réunies contre l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

Ou alors, allant d’une analyse quelque peu expéditive tout simplement, on peut s’autoriser à dire que la mafia s’est solidement enracinée au centre du pouvoir camerounais : Etoudi. Et  que tout ceux qui y touche s’y accommode. Au point où cinq patrons de l’Administration et leurs adjoints au total plus  tout un Premier ministre ont pris des libertés avec la fortune publique en se disant que torpiller des projets, retenir des commissions, reverser des bakchichs, créer des sociétés écrans n’est que  classique dans le système de gouvernance du régime de Yaoundé.

Difficile pourtant  de penser que durant de longues années, tous ces « vénérables » détourneurs ont agi sans s’inspirer du manitou lui-même. Puisque leur ligne de défense en aparté est souvent le même : « Bia karbo nala djom te gueu bô, [En Ewondo : on fait souvent comme ça rien n’arrive, ndlr] ». Le procès du Renouveau ouvert en 1997 par lui même se poursuit. Faut le noter dans les livres d’histoire !

© Le Messager : Rodrigue N. TONGUE


17/04/2012
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