Cameroun - France : Une heure de tête-à-tête a suffi au président français pour tâter le pouls de son homologue camerounais.

Cameroun - France : Une heure de tête-à-tête a suffi au président français pour tâter le pouls de son homologue camerounais. Les sujets qui fâchent

Paul Biya a dû se défendre comme un beau diable à l’examen de passage auquel il était soumis avant-hier devant François Hollande à l’Elysée. L’entretien qui a duré quarts d’heure ressemblait ou avait les allures d’une demande d’explication à laquelle il devait apporter des réponses précises. C’était un interrogatoire en bonne et due forme qu’a dû subir le chef de l’Etat camerounais. L’interview accordée par Paul Biya à la presse à l’issue de l’entretien avec son homologue français montre clairement que l’atmosphère n’était pas aussi détendu que semblent l’indiquer le président camerounais et son journaliste attaché-case qu’st Michel Ndjock Abanda. Voici ce que nous pensons de quelques sujets abordés entre les deux hommes, des sujets qui ont dû irriter Paul Biya qui a fait des efforts pour garder son calme. La longévité de Paul Biya au pouvoir : Dans son interview à la presse sur le perron de l’Elysée, Paul Biya a déclaré qu’il a été élu par le peuple et non par la force et que personne n’est éternel, qu’il a été élu pour conduire un mandat et tenir ses promesses.

Est-ce la même chose qu’il a dite à son homologue français dans le huis-clos de l’entretien ? C’est peu probable de croire que Biya ait dit à François Hollande que c’est le peuple camerounais qui l’a élu. Même s’il l’a dit, sans doute a-t-il utilisé la circonlocution, la périphrase. Paul Biya dit qu’il a été élu le 9 octobre 2011 face à une trentaine de candidats. Quel gros mensonge ! Est-ce son âge avancé, plus de 80 ans, qui l’amène à se tromper sur le nombre de ses rivaux, 22 au total ? (voire ci-contre). Auquel cas il devrait donc se retirer parce que en proie à des trous de mémoire, ce qui peut être une preuve de sa sénilité. Incorrigible, Paul Biya n’a-t-il déclaré aux journalistes : « Ai-je l’air si fatigué ? » Paul Biya a volontairement oublié de signaler qu’il est à son énième mandat et dans ce dernier mandat il parle de tenir ses promesses que sont les infrastructures, les réformes politiques, etc. Où était-il ou que faisait-il depuis 1982 ? Il dormait profondément comme une souche.

Les Droits de l’Homme

Pour Paul Biya les droits de l’homme se résument à l’absence de prisonniers politiques, à l’absence de torture, au foisonnement des médias. Tout ceci est en grande partie faux. Une commission des droits de l’homme de l’Onu vient de séjourner au Cameroun et dans son rapport sur les prisons, elle a déclaré que la situation était très préoccupante dans celles de Yaoundé et Douala. La surpopulation y est telle que les prisonniers sont constamment malades. Les détenus y ont droit à des repas infects et la soupe quand il y en a est purement de la lavasse. Les détenus qui n’ont pas les moyens financiers sont exposés à toutes sortes d’abus, de tracasseries, de traitements, de maladies.

S’agissant des médias, le nombre de journaux, de chaînes de radio et de stations de télé n’est pas synonyme de liberté ou de respect des droits de l’homme. Paul Biya qui est un grand malin, un cynique – a laissé le champ libre aux médias afin que les citoyens puissent s’y défouler en l’insultant, en essuyant leurs pieds sur lui, ce dont il se moque. Les médias à vrai dire constituent pour lui une soupape de sûreté. Paul Biya n’a fait que poursuivre, appliquer les mêmes méthodes dans les médias que celles qu’il avait déjà réussi avec les partis politiques qui sont plus de 200 dans notre pays. Est-ce que le nombre de ces formations politiques a-t-il apporté la démocratie au Cameroun ? Que non ! Le système est tel qu’à l’heure actuelle, aucun parti ne peut battre le Rdpc dont Paul Biya est le président national.

La libération de Michel Thierry Atangana

Paul Biya a déclaré que le patron de l’exécutif n’interfère pas dans les affaires du pouvoir judiciaire. Est-ce vrai ? Peut-être. S’agissant du cas de Thierry Michel Atangana, il a dit qu’il s’agit d’une affaire de détournement des deniers publics et non politique. Peut-on le croire sur parole, mais il est difficile de croire que le cas Thierry Michel Atangana repose sur la seule base de détournement des deniers publics. Nous continuons à croire que sa proximité avec Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République et candidat à l’élection présidentielle de 1997 y est pour quelque chose dans l’incarcération du natif du quartier Nsimeyong de Yaoundé et néanmoins citoyen français. Nous pensons qu’il y a eu intente entre François Hollande et Paul Biya au sujet de Mt et il ne serait pas sur prenant qu’il puisse sortir de prison dans les jours, les semaines et les mois à venir car au cours de son interview le chef de l’Etat camerounais a dit quelque chose qui prouve qu’il y a eu un deal entre son homologue français et lui. Sous quelle forme ? Nous l’ignorons.

L’homosexualité

Paul Biya a dit que le sujet n’a pas été abordé au cours de l’entretien avec son pair français. C’est peut-être vrai dans la mesure où il y a débat houleux en ce moment à l’Assemblée nationale française sur le mariage entre les personnes de même sexe. François Hollande n’a peut-être pas trouvé opportun d’inclure ce sujet dans les discussions. Mais chez nous au Cameroun, on sait qui est qui, l’homosexualité étant entretenue par les « Grands ». Ce qui fait que même si le Code pénal réprime ce qui encore est considéré comme un délit, rien ne peut empêcher les gens de s’en donner à cœur-joie pourvu qu’ils restent discrets.

Les élections à venir et les organes à mettre en place

François Hollande a dû toucher un mot à Paul Biya sur l’organisation des élections à venir, législatives, municipales et sénatoriales. Mais est-ce que le chef de l’Etat camerounais sera perméable aux conseils de son homologue français ? Lui qui veut organiser les sénatoriales avant les municipales sachant que dans la configuration actuelle, le Rdpc de Paul Biya est majoritaire dans les conseils municipaux sauf dans la région du Nord-Ouest sous la relative domination du Sdf de Ni John Fru Ndi ? Nous allons le savoir dans les jours à venir si Biya modifie le calendrier électoral dont il est le seul maître, en faisant passer les municipales avant les législatives. Le Conseil constitutionnel tarde également à être mis en place par Paul Biya alors que comme le Sénat il est annoncé dans la Constitution du 18 janvier 1996.

Voici les supposés rivaux de biya

Candidats ------------------------Partis

Atangana Nsoé---------------------Grand Cameroun

Ayah Paul Abine--------------------Pap

Bile Olivier--------------------------Ufp

Dang Esther------------------------Bric

Dzongang Albert-------------------La dynamique

Ekane Anicet----------------------Manidem

Ekind Jean-Jacques----------------Mp

Feuzeu Isaac----------------------Merci

Garga Haman Adji------------------Add

Hameni Bieleu---------------------Ufdc

Lontouo Marcus-------------------Cnc

Kamgang Hubert-------------------Upa

Momo Jean de Dieu----------------Paddec

Muna Bernard----------------------Afp

Ndam Njoya Adamou---------------Udc

Ngo Fritz Pierre--------------------Mec

Ni John Fru Ndi--------------------Sdf

Djeunga Jean----------------------Fuc

Nyamndi George-------------------Slc

Tabi Owona Joachim---------------Amec

Soh Fone Daniel-------------------Psu

Walla Kahbang Edith---------------Cpp

© Aurore Plus : Michel Michaut Moussala


01/02/2013
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