Cameroun: Et si Paul Biya était plutôt béni par les Camerounais?

 

Biya pleure:Camer.beTout a été dit ou presque sur la question de la gestion du pouvoir central au Cameroun par l’opinion nationale et internationale, donc il n’est pas question ici d’en rajouter. Que n’a-t-on pas finalement entendu ? Est-il nécessaire de questionner et de re-questionner l’histoire et le vécu des camerounais depuis 1960, avec pour but d’en ressortir les éléments probants—parlant qui aideront tout ceux qui aspirent au pouvoir à le capter finalement ? Je crois personnellement que la phase de théorisation est passée et qu’il est nécessaire dépasser cette étape pour entrer dans la phase ultime ou pratique ; celle souhaitée en catimini par l’ensemble des Camerounais,les membres du RDPC y compris.

Les révélations tardives de Louis Tobie Mbida,celles du commissaire Ela ou les confidences généreuses de Célestin Bedzigui sur l’affaire Titus Edzoa ne changera en rien l’attitude morose des camerounais sur la question politique ; les Camerounais sont bâclés, désintéressés, nous dirons tout simplement que les Camerounais, puisqu’ils ont faim pour certains et arrivistes pour les autres, se préoccupent plus de la gestion de leur quotidien .C’est ce qui explique la montée drastique du taux de criminalité dans nos cités, de la pratique de la corruption ,de la fuite vers l’occident et surtout de la pratique du tribalisme. Il faut positionner vite ; tout de suite ; maintenant ; et à tout prix un cousin, un « frère du village », le fils d’un camarade du parti avant qu’il ne soit trop tard.

Les plus démunis se précipitent aux meetings du RDPC espérant enfin manger du bœuf, pendant que les plus malins, les plus flagorneurs se bousculeront dans les maigres rangs « effectifs » des comités de base du Rassemblement démocratique du parti au pouvoir où, pour attirer les faveurs de ceux d’en haut ; de ceux qui sont « arrivés », appellent à la candidature d’un vieil homme fatigué par l’usure du pouvoir à se représenter en 2011. C’est ce que faisait Abah Abah, Siam Siewé, Olanguena, Nguini Effa, Etondo, Mounchipou à l’époque où ils étaient membres du parti des flammes, un Parti où la bouche qui mange ne doit pas parler. On leur reprocherait leurs ambitions, leur volonté d’avoir voulu emprunter finalement le chemin de la liberté, c’est ce qui explique cet attachement et cette peur qu’on observe chez les cadres du RDPC à savoir : la peur de perdre leurs privilèges et la peur d’être envoyés au cachot s’ils parlaient. Après Biya, les bouches se délieront pour enfin permettre aux journaux Camerounais de reprendre avec des grands tirages comme ceux que nous avons connu dans les années 90.Et le rôle de l’opposition dans tout cela ?

L’opposition Camerounaise

L’opposition Camerounaise est à l’image de celle du Gabon qui a permis à ABO de « l’emporter » lors des dernières consultations électorales. Que pensait Mba Obame, Pierre Maboundou, le Père Mba Abessole ? Pensaient-ils pouvoir l’emporter dans un scrutin uninominal à un tour ? Leur division, leur naïveté n’a-t-elle pas favorisé le Candidat ABO permettant ainsi à ternir l’image de l’Afrique et incapacité des Africains à impulser le changement dans leurs Pays ? Toutes ces questions devraient êtres au centre d’un débat sérieux au sein de l’opposition camerounaise. Les candidats de 2011 ne devront pas attendre les dernières heures pour se désister, les rapports de forces et de popularités doivent être mesurées,le culte du mérite des Candidats doit être reconnu à l’avance. On ne devrait pas attendre une réunion convoquée par Fru Ndi pour entrer en concertation,Fru Ndi et les autres sont utiles mais pas indispensables,Fru ndi ou Ndam ne font pas les militants,mais le contraire est vérifiable. Monsieur Ndi est libre de s‘éterniser à la tête du SDF. Je n’ai pas vu un seul endroit où les militants de son parti se sont réunis publiquement pour demander son départ .Expliquer la faiblesse de l’opposition Camerounaise par « l’éternisation » de certains leaders à la tête de leur Parti est un faux débat. Inutile de préciser que le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache. Que les jeunes, par nécessité intérieure, par soucis de progrès organique pour parler comme Césaire, par ambition, montent au devant de la scène pour rayonner à leur tour. Fru Ndi, Ndam, Paul Biya ne cèderont pas. Nicolas Sarkozy a dû bousculer le chiraquisme pour imposer le Sarkozysme. Cette histoire est récente et date de 2005 et nul ne le niera.

Ca ne sert pas aux « jeunes » et même au Camerounais en général de se cacher sous des pseudonymes sur Internet pour dire leurs opinions. Cette attitude ubuesque n’avance pas le militantisme et la lutte pour le changement et la justice, elle sert, au vu de ce que nous lisons sur les sites en lignes, de créer la confusion et surtout d’alimenter les polémiques. Chacun devrait se poser la question suivante : Que puis-je faire à mon niveau pour que les choses changent ? Refuser de le faire c’est continué à encourager le culte de l’impunité, de la tricherie, du tribalisme, L’exode massif vers les pays étrangers accentuant ainsi nôtre dépendance de l’extérieur. Et le rôle d peuple Camerounais alors ? Certains au Cameroun se contente du rôle d’éternel opposant et c’est bien dommage.

Le rôle du Peuple camerounais dans le processus du changement.

Le peuple est divisé en trois blocs à Savoir les privilégiés du terroir (ceux qui refusent de militer) et qui vous diront puisqu’ils peuvent s’assurer le minimum vital  parfois au moyen de pratiques douteuses qu’ils veulent la paix. Un camp des abandonnés sur qui, la classe des privilégiés surfe par des extorsions de fond (corruption), et qui se bat au quotidien pour survivre. C’est dans cette dernière classe qu’on compte le plus d’assassinés de manière formelle (pauvreté) ou informelle (massacres de février 2008).La troisième classe est celle  des camerounais de l’extérieur qui est à sont tour divisée en deux clans : il y a le clan de ceux qui s’intéressent au pays et le clan de ceux qui ignorent tout et ne pensent qu’à se battre au quotidien pour s’offrir les plus beaux vêtements de grands couturiers européens et américains pour épater ou vendre de l’illusion à ceux restés au pays.

Pour moi, voilà où Biya tire le secret de sa longévité politique c’est-à-dire dans la division et le désintéressement des camerounais à la chose politique, et surtout dans la démission collective.Que faire donc ?Devons nous abandonner nous devons continuer la lutte ?

Je sais une chose, avec Biya, avec le RDPC, il faudra arracher le pouvoir. La candidature de Tumi n’y changera rien, peut-il défendre sa victoire s’il l’emportait en 2011 ? Nous savons tous la popularité de ce prélat mais le clan Biya est trop bien assis pour passer facilement le témoin. Le Candidat qui l’emportera en 2011 est celui qui sera prêt à la confrontation et ce n’est pas le Cardinal puisque le rapport de force psychologique et physique n’est pas le même à moins que le Cardinal ne devienne le Père Aristide exiler en Afrique du Sud. Etre opposant c’est pas détester les bétis, c’est pas détester Paul Biya et ses amis politiques, C’est pas empêcher les gens du Nord de revenir au Pouvoir, c’est dire : « un bamiléké ne sera jamais président », être opposant pour moi c’est proposer une alternative meilleure au peuple Camerounais.Etre opposant, c’est être franc, engagé, généreux, travailleur, libre, honnête, conquérant.Un opposant n’est ni Brigand. ni un poltron.

© Correspondance particulière pour Camer.be : Alain Nanzé, Militant
Paru le 07-12-2009 00:50:01


07/12/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres