Cameroun : Et Si Jean Claude Shanda Tonme devenait le prochain Président Camerounais ?

Shanda Tonme:Camer.beJean Claude Shanda est un quinquagénaire en perpétuel mouvement. S’il avait été boxeur, Shanda rivaliserait aujourd’hui avec les frères Klischtko sur les plus grands rings du monde, dans la catégorie des lourds. JC Shanda, s’il n’est pas aujourd’hui boxeur, il demeure tout de même un très grand sportif puisque ce Docteur en droit, jurisconsulte international, pratique à ses heures perdues du Shotokan et du Judo où il excelle d’ailleurs en grand maître. Si on parle tant de Shanda aujourd’hui, ce n’est pas pour son talent de karatéka ou de jurisconsulte, tâche qu’il exerce d’ailleurs avec aisance depuis plus d’une décennie.

Si nous nous intéressons de très près à ce personnage très « particulier », c’est qu’il mérite qu’on s’attarde un peu plus sur sa véritable personne et sur ses véritables intérêts et motivations.

Shanda Et la théorie du retour au pays natal

Quand on discute avec ce personnage parfois très pensif, parfois très paternel, parfois très en colère face aux différentes injustices qu’il constate autours ses différentes activités et dans l’exercice de ses fonctions, on est tout de suite frappé par son optimisme béat sur les avantages que peut procurer la théorie du retour au pays natal ; comme pour dire que pendant sa jeunesse communiste alors qu’il était étudiant à paris, JC Shanda aurait choppé le virus d’aimé Césaire qui prônait au plus haut point, en quelques sorte, le retour des « nègres » vers l’Afrique.

Quand vous rencontrez cet homme dans les rues de Paris,Oslo,Washington DC,lui disant que vous êtes Camerounais, la première question qui lui vient de la bouche c’est de vous demander quand vous retournerez au pays. Malgré toutes les explications que vous lui diriez à savoir : Tracasserie policière, pratique aigue de la corruption, tribalisme ambiant, tricherie, tracasserie administrative, nuisance politique, insécurité et précarité, en bon  avocat, Shanda trouvera toujours les mots convaincants pour vous rassurer que tout va bien et que vous pouvez aider à changer les choses. Il vous dira également la détermination qu’il eut en 1982 quand il décida volontairement de plier bagages, abandonnant un travail bien rémunéré à paris, malgré les dissuasions et mises en garde de son aîné Mongo béti,pour retourner au Cameroun,pays qu’il affectionne. Pour Shanda, la théorie du retour est vraie et indubitable.Sur ce point, sur cette vision du monde, on peut dire que JC Shanda et Calixte Beyala riment en phase, pour l’intérêt du Cameroun. Ce qui sépare Ces deux écrivains, c’est que Shanda vit à Yaoundé alors que Beyala vit toujours à paris. Mais tous deux de part leurs propos et actes ont montré une nostalgie pour leur origine ; nostalgie qui a tant habité  Nitsche, Anta Diop ou Césaire

Shanda sur la question Bamiléké

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Shanda est un tribaliste notoire qui ne pense qu’a la défense des intérêts Bamilékés. Dans la classe des intellectuels Bamilékés, ce quinquagénaire, il y a quelques temps encore faisait l’objet d’un rejet total du fait que même dans son propre « clan », même dans sa propre « famille », quand on reste incompris, on fait l’objet de toutes les injures, de tous les soupçons. Pour certains intellectuels Bamilékés, Shanda aurait une  pensée limitée  dans le temps et l’espace,Shanda serait ce genre de brillant intellectuel incapable de dépasser certains clivages et manquements qu’on constate dans  la pensée politique ambiante de « certains » ,bref incapable de transcender les bas sentiments pour s’inscrire dans la modernité. Entre temps, beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponds,et certains comprennent aujourd’hui l’urgence de s’interposer suite à certaines dérives totalitaires dirigées contre le peuple souverain. C’était se tromper sur les véritables intentions de ce militant de la première heure. Pour Shanda, la lutte pour les injustices dépasse toutes les frontières tribales et raciales. Je me souviens d’un violent échange que j’eu avec le personnage pour le simple fait que je voulu comprendre Robert Mugabe ; c’est-à-dire être panafricaniste et anticolonialiste dû au fait de l’hégémonie blanche, plusieurs siècles après abolition de l’esclavage sur une terre africaine. Pour lui, là n’était pas la question. Mugabe était et reste un mauvais gestionnaire, voire un dictateur incapable du moindre compromis.

Il est pratiquement 8H30 quand j’arrive dans la pièce où Shanda m’a donné rendez-vous pour un le petit déjeuner à paris. J’arrive en retard suite aux difficultés rencontrées sur les lignes du métro parisien, puisque le rendez-vous en fait à lieu à 7h 30, JC Shanda est déjà à table quand j’arrive. Alors que nous discutions de l’avenir du pays et des conséquences de la corruption et de la tricherie sur l’avenir de nôtre jeunese.Cependant, un portable sonne avec insistance, JC Shanda finira par le décrocher, c’est un client français qui est au bout des ondes. Ce dernier ayant appris via Internet les actions de JC Shanda sur le site du COMICODI, souhaite être défendu à tous les niveaux par le Juriste et le militant de la société civile en même temps. Dans la bandes ayant escroqué le français, il se trouve qu’il y aurait deux Bamilékés,ce qui rend Shanda furieux qui s’exclame en ces termes : « regarde ce que les Camerounais font,voilà un investisseur qui perd des milliards au Cameroun à cause d’une bande d’incapables et vauriens,il y aurait deux bamilékés là dedans et je te jure que je commencerais par ces deux-là » curieux raisonnement pensai-je pour quelqu’un qu’on traite de partisan.

Une autre anecdote pourra éclairer le lecteur en ce sens qu’un haut cadre Bassa de la région de Washington après avoir approché Shanda dans l’anonymat, de près me dit ceci : « Dit au gars-là de cesser d’écrire sur la question Bamiléké, il a raison je le sais. Ceux qui ne comprennent pas diront qu’il est tribaliste,tu le sais, au départ je l’ai traité de la sorte,on a besoin des gens comme ça la tête du pays » Comme pour dire que les positions de Shanda sont prises en compte et son diversement appréciées. On se souvient du contrepoids qu’à voulu susciter la sortie de Mouangue Kobila sur la question des minorités au Cameroun, sur la question des autochtones et allogènes dans une république, contrepoids qui ne vît que du feu suite à l’émancipation des Camerounais qui ne sont plus dupes, suite à la propension qu’on les camerounais de vouloir rompre définitivement avec ces idées d’une autre époque. De telles assertions ne viennent que, selon JC Shanda, augmenter la propension au repli identitaire.

Sur l’université des Montagne, JC Shanda est intraitable face au Ministre Fame Ndongo a qui il adresse une sévère lettre du Comicodi mettant en garde le ministre sur les dangers qui peuvent engendrer la décision de la non légalisation des diplômes de nouveaux médecins formés par L’UDM, une sortie qui fût d’ailleurs condamnée par un des dirigeants de L’UDM qui s’exprima en ces termes : « Jean Claude,tu ne fais pas partie des dirigeants de l’université,en quoi te mêles-tu de nos choses,tu vas tout foutre en l’air  » Curieusement, une semaine après la sortie de Shanda,le Ministre Fame Ndongo adressait une belle lettre au président du Comicodi où il disait comprendre toutes les craintes de celui-ci et quelques semaines après,une décision importante fût dite par le ministre concernant L’UDM.

Un autre cadre bamiléké résident en Californie au USA,après que le nom de Shanda fût prononcé dans une réunion avec les américains sur l’avenir du Cameroun comme probable successeur de Biya,ce dernier s’exclama de la sorte : « Si ce type n’est plus,qui pourra défendre nos maigres intérêts ? En fait nous savons ce que le pouvoir pense de nous, mais seul lui a le courage de leur crier dessus,en fait c’est pas trop nous qu’il défend, il défend plutôt la stabilité du Cameroun,les gens le comprendront-ils ainsi ».Pour Shanda,il faut dénoncer toute les tricheries quand il affirme : « il se peut que les Bamilékés soient indexés aujourd’hui par certains,si demain si c’était les Bassas qui se sentaient menacés,je ferais la même choses sans attendre,on doit cultiver le mérite et non les planifications bidonnes qui ne visent qu’à écarter les plus faibles ou les plus méritants. » Il va plus loin en disant ceci : « imaginer-vous qu’un enfant vous dise qu’il a échouer à l’énam avec une bonne note parce qu’on voulait planifier ,cet enfant croira-t-il encore au mérite dans la vie ?»

Plusieurs ministres du gouvernement  donnent raison à Ce brillant juriste de la part leur déclarations.

Shanda et le Comicodi

Quand on pose la question à Shanda pourquoi le Comicodi et pas un parti politique il répond tout de suite : « avec certains leaders que nous avons, il est difficile d’avancer, pourtant au début en 1990, nous travaillions main dans la main pour rétablir la justice, l’égalité pour tous.Le virus du pouvoir a piqué certains,Au SDF par exemple on a entendu dire que le secrétariat général était fait pour certaines tribus.Mais en fait ce qui est important c’est d’aider son pays, je me débrouille avec mes propres moyens. J’ai connu une enfance difficile, j’aimerais si possible éviter cela au autres » Il ajoute « quand j’étais tout jeune à Deido, la vie était très difficile, nous avions un voisin qui fabriquait des marmites.Pour tout le quartier, il était le sorcier qui tuait les gens. Malgré cela j’allais l’aider avec la peur dans le ventre, J’aime aider c’est vrai, mais j’allais aussi l’aider parce que j’avais faim,il fallait que je me débrouille,tu vois,je suis toujours en vie,tu sais,les gens disent tellement de choses »

Le Comicodi,pour lui est comme un repère ou l’homme Shanda se retire pour pleurer ses souffrances,pleurer les injustices qui lui sont déclarées au quotidien.Quand l’actuel Directeur de l’Eman affirme que le Comicodi est un machin qui n’a pas de membre,nous rions aux éclats. Si le Comicodi, n’a pas de membres, c’est bien une volonté de Shanda qui ne souhaite pas centraliser cette institution en voici la preuve :

« Envoyé le : Ven 11 Décembre 2009, 15 h 19 min 08 s
Objet : Email envoyé du site Comicodi.org

Bonjour à vous; par un pur hasard je suis tombé sur le site de votre associations. De prime abord je constate que les motivations sont assez nobles mais, je regrette que vous ne vous faites pas entendre assez souvent. Comment
adherer a votre combat qui est le combat de toutes la jeunesse camerounaise d'aujourd'hui si cette jeunesse ignore votre existence. Je pense aussi que vous devriez mettre un onglet indicant comment adhérer au COMICODI si l'on veut
rejoindre le mouvement. Beaucoup de courage et ne decevez pas comme les politiciens nés dans les années 1990.

Website: Faites-vous plus connaitre.

La réponse de Shanda :

« Cher frère et cher compatriote,
 
Hélas, c'est vrai ce que vous dites. Nous allons faire l'effort de mieux nous faire connaître et d'implanter l'organisation. Déjà, je voudrais vous dire que la création des cellules du COMICODI se fait de façon tout à fait indépendante. Nous ne voulons pas ressemble aux partis politiques ou aux organisations intéressées qui fabriquent des chefs, des leaders de pacotille pour tromper les gens et se faire des sous. Actuellement, la pratique c'est celle-ci: Vous êtes à Ebolowa, Mora, Tonga ou Yabassi. Vous êtes un groupe de trois ou quatre, vous pouvez vous constituer librement en cellule locale de lutte contre la corruption et de la discrimination. C'est simple, vous nous informez et nous envoyons sur place un chargé de mission et les statuts pour discuter avec vous et c'est tout. Après, vous fonctionnez librement et vous faites vos cartes sur place, l'argent étant utilisé sur place , intégralement pour vos activités. pas question de reverser quoi que ce soit à qui que ce soit. Notre seul condition c'est que vous soyez intègres, car si nous découvrons après que vous utilisez le COMICODI pour des fins personnels ou malhonnêtes, nous vous dénonçons et vous attaquons en justice.
De nombreuses personnalités, avocats, médecins, professeurs et des tas de cols blancs nous ont sollicité pour créer des sections, mais nous préférons sincèrement les gens simples, les jeunes, les commerçants, les taximen, les call boxeurs et call boxeuses, les bayamsellam, les étudiants, les vieux, les parents qui souffrent. Nous voulons être une vraie organisation de masse.
Par ailleurs, nous mettons l'accent sur le dialogue avant la dénonciation. Il ne s'agit pas de critiquer de façon systématique, il s'agit d'aller voir pourquoi, où, par qui, et à cause de qui il ya une injustice, un acte de corruption. Pour cela, il n'y a pas besoin d'être diplômé de la Sorbonne ou de polytechnique.
Vous avez donc compris le principe. N'attendez pas des ordres, car chacun de nous peut se transformer en vecteur de changement, de progrès et de formation sociale pour la justice, l'égalité de chance et la bonne gouvernance. »

Pour nous, Jean Claude Shanda a tout du  leader que nous cherchons pour opérer des changements radicaux au sein de nôtre société. Il a l’avantage d’être intellectuellement bien assis (plus de 30 ouvrages publiés,de nombreuses chroniques bien porteuses dans les colonnes du messages et de plusieurs autres journaux .Il gère sa vie de manière autonome, il s’intéresse aux Bayam sellam, aux Etudiants,il est un bosseur infatigable à juger par le temps qu’il consacre à l’écriture des chroniques ,livres, et le temps qu’il consacre à sa carrière dans le domaine de l’arbitrage en droit internationale,il sait aussi regretter très vite un mauvais geste qu’il affiche,il ne craint aucun débat,même ceux qui touchent la question identitaire.d’où puise-t-il cette énergie ? il répond dans la pratique des arts martiaux et dans sa réelle détermination à combattre toute tricherie. Shanda n’a pas peur de ses opinions, c’est important pour un leader. Quand vous lui posez une question de manière abrupte, il vous répond de manière abrupte. Dans un autre sens, quand vous lui posez une question de manière généreuse, sa réponse est deux fois généreuse .Un leader doit être celui-là qui agit de manière décomplexée, un leader est celui-là qui peut descendre très bas pour prendre l’avis des plus pauvres et pour nous, Shanda incarne ces valeurs nobles. Acceptera-t-il donc, lui qui a détourné le regard de la politique d’être le Candidat en 2011 ?
L’histoire nous le dira.

© Correspondance particulière pour Camer.be : Alain Nanzé, Militant
Paru le 14-12-2009 12:02:01


14/12/2009
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