Cameroun : En finir avec les diplômes « politiques »

Cameroun : En finir avec les diplômes « politiques »

Cameroun : En finir avec les diplômes « politiques »Le Cameroun compte 7 universités d'État (Yaoundé I Ngoa- Ekelle, Yaoundé II Soa, Douala, Buea, Dschang, N'Gaoundéré-Dang et Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'Université Catholique d'Afrique Centrale située à Yaoundé, l'Université des Montagnes à Bagangté, l'Université Adventiste de Nanga Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés reparties sur l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombrait plus de 140 000 étudiants au Cameroun. On dénombre aussi des centaines d'établissements d'enseignement maternel, primaire, secondaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est assez évidente.

Cependant que dans certaines régions du Cameroun, notamment la zone septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation criarde. Cela n'empêche pas le pays d'afficher un taux d'alphabétisation d'environ 80% selon l'UNICEF (un des taux les plus élevés du continent africain) ou de 70% selon CIA World fact-book. Cependant, le pays doit faire face à une pénurie d'enseignants, pas toujours très bien formés ou alors démotivés par une rémunération indigente. Malgré ce  manque d’engouement et de suivie des élèves, les résultats sont de plus en plus impressionnant, battant même quelques fois des records.

«Autre fois, les étudiants camerounais étaient parmi les meilleurs dans plusieurs disciplines. Malheureusement, ce n’est plus le cas de nos jours du fait des délibérations au rabais voir fantaisistes.»

Cette année par exemple sur les 71 396 candidats inscrits, toutes séries confondues, 41 444 ont été déclarés admis. Soit un taux de réussite de 58,94%. Des chiffres en hausse par rapport aux 55,23% de l’année dernière. Si les statistiques par série ne sont pas encore disponibles, on a déjà les performances par région. Et pour la première fois, toutes les dix régions ont dépassé le cap des 50%. Avec 65,22%, le Nord-Ouest garde la tête du classement. Une place qu’il occupait déjà l’année dernière grâce à ses 56,96%. Le Sud-ouest et le Centre sont 2ème et 3ème, avec respectivement 62,72% et 61,09%. Avec ces résultats, le Cameroun vient d’enregistrer l’un des taux de réussite les plus élevés depuis la création de l’Office du baccalauréat, après les 66,16% de 1998 et les 58,99% de 2006. Même le nombre d’admis est le plus grand jamais enregistré. En effet, les 41 444 nouveaux bacheliers de cette session dépassent de 3 933 les 37 511 admis enregistrés en 2008.

Chiffre considéré jusqu’ici comme le record. Les responsables des différentes universités d’Etat et des instituts privés de l’enseignement supérieur doivent donc s’attendre à avoir du boulot dès l’ouverture des préinscriptions. Toute fois, ces chiffres enjôleurs laisse dubitatif au regard des griefs déjà évoqués plus hauts. Comment comprendre qu’en même temps que les enseignants ne manifestent plus un enthousiasme dans leur tâche, que les élèves eux mêmes se laissent distraire par divers artifices (télévisions, jeux vidéos, entre autres) et semblent souvent surpris par leur propres résultats. L’on a plutôt le sentiment que les autorités en charge de ce secteur cherchent à contenter l’opinion en accordant des parchemins « politiques ». Il s’agit par exemple d’apaiser les parents déjà très remontés par les difficiles conditions de vie.

De même, qu’il faut montrer patte blanche auprès de la communauté internationale assez regardante sur la qualité des formations qui est un indicateur du niveau de développement d’un pays. Il est donc impératif que les autorités reprennent la main et cessent de jouer avec la complaisance. Autre fois, les étudiants camerounais étaient parmi les meilleurs dans plusieurs disciplines . Malheureusement, ce n’est plus le cas de nos jours du fait des délibérations au rabais voir fantaisistes. Que peut-on réellement attendre d’un étudiant reçu au baccalauréat avec une note de 7 sur 20 ? Les conséquences à long termes risquent d’être dramatiques pour notre pays. Lorsque l’on sait que ce sont les bacheliers d’aujourd’hui qui seront les dirigeants de demain.

© Emergence : MAGNUS BIAGA


01/09/2010
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