Cameroun - Discours de fin d'année 2009 : Les bons et les mauvais points de Paul Biya en 2010

Cameroun - Discours de fin d'année 2009 : Les bons et les mauvais points de Paul Biya en 2010

Cameroun - Discours de fin d'année 2009 : Les bons et les mauvais points de Paul Biya en 2010A jour-J moins un du traditionnel message du chef de l'Etat à la nation, - considérée comme la grande boussole de la politique camerounaise pour les douze mois à venir- votre hebdomadaire revient, secteur par secteur, sur les grandes annonces présidentielles au soir du 31 décembre 2009. Bien des  projets ont été réalisés pendant que d'autres attendent toujours dans les cartons. Et pourront au mieux, faire l'objet d'un démarrage en cette fin d'année ou d'un report sec en 2011. D'après plusieurs observateurs, ces ''contretemps'' seraient essentiellement imputables à l'inertie pathologique de certains ministres, dont les départements ont une part importante à prendre dans l'aboutissement desdits projets. Une inertie contre laquelle le chef de l'Etat s'est maintes fois élevé, mais qui aujourd'hui comme une hydre, semble s'enraciner dans la haute administration, au point de le mettre en porte-à-faux avec ses propres promesses.

Paroles tenues…

Education sonnante et trébuchante

''Afin d'améliorer la qualité du capital humain et relever avec plus d'efficacité les défis du futur, j'ai décidé d'accorder, à compter du 1er janvier 2010, une prime annuelle globale de près de trois milliards de Fcfa aux meilleurs étudiants des Universités camerounaises." Paroles tenues pour Paul Biya. Tout au long de l'année, les cop's ont mis de côté leur goût des récriminations antigouvernementales, occupés qu'ils étaient à ''valider'' la subvention présidentielle. Ladite aide, a d'ailleurs été sur le terrain, l'objet d'une distribution très large.

Des cinquantenaires comme s'il en pleuvait

“L'année 2010 sera donc pour le Cameroun l'année du cinquantenaire de l'indépendance. Les célébrations trouveront naturellement leur apothéose le 20 mai, jour de notre Fête Nationale, avec l'organisation de la Conférence de Yaoundé au cours de laquelle, d'éminentes personnalités débattront de la place de l'Afrique dans le monde''. Dixit Paul Biya. Yaoundé sera effectivement le centre de l'Afrique et même du monde, dans le cadre de "Africa 21". Tout comme les 08 et 10 décembre, Bamenda fut la capitale du cinquantenaire de l'armée camerounaise.

Bamenda  a son université

''En 2009, la politique de modernisation du système scolaire et universitaire a abouti à la création et à la construction de nouveaux établissements primaires, secondaires et supérieurs. Des milliers d'enseignants à tous les niveaux ont été recrutés; une allocation spéciale d'un montant de 4 108 000 000 de Fcfa, pour la recherche universitaire, a été instituée. Elle sera majorée en 2010''. Faisant sienne la maxime qui dit que ''qui veut un grand pays, construire de grandes universités'', le chef de l'Etat a crée le 14 décembre, une université à Bamenda. Renforçant du coup la carte universitaire du Cameroun (08 universités d'Etat).

Elecam du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest

''Avec application, nous avons préparé la mise en route d'ELECAM. Sa mission étant définie et sa direction constituée, il lui fallait étendre son réseau sur l'ensemble du territoire national. Ce processus est en cours et pourrait nécessiter quelques ajustements. Au bout du compte, nous disposerons d'un appareil électoral qui rendra incontestables les résultats des prochains scrutins''. Chose promise, chose due. La structure en charge de l'ensemble du processus électoral et référendaire a ses démembrements aux quatre coins du Cameroun. Et son ''ajustement'' annoncé par le président est en cours. Voir La Météo n°319 du 20 décembre.

Jamais la décentralisation n'a été aussi proche

''Avec le même esprit de méthode, nous avons entamé la phase suivante du processus de décentralisation. C'est-à-dire le transfert des compétences et des ressources aux collectivités locales. Ce ne sera pas la moins délicate, car il nous faudra alors passer de la théorie à la pratique. Nous avons une obligation de réussite, car il ne s'agit rien moins que de donner aux Camerounais au niveau local la possibilité d'être associés à la gestion de leurs propres affaires''. Les Cameroun ont dû s'en apercevoir en 2010, le train est lancé et semble se diriger à grande vitesse vers le terminus.

Lom-Pangar, Kribi : la course contre la montre

'Nous allons lancer en 2010 les travaux de construction du barrage hydro-électrique de Lom-Pangar, du port en eau profonde de Kribi, du barrage de Memve'ele, de la centrale à gaz naturel de Kribi, de la mini-centrale de Mekin sur le Dja, de réhabilitation et d'extension des adductions d'eau de Yaoundé, Douala et de plusieurs autres villes et localités à travers l'ensemble du territoire, de modernisation des voiries de la plupart de nos cités''. Sauf changement de dernier minute, le Chef de l'Etat posera, sous peu à Lom-Pangar, la première pierre du barrage éponyme. Idem pour le port en eau profonde de Kribi, dont l'indemnisation des riverains délogés est à un stade avancé et le lancement officiel des travaux aura lieu ce jour. Notons que ces projets ''structurants'' sus évoqués ont 200 milliards de chances de devenir réalité en 2011. Ce n'est pas Essimi Menye et son emprunt obligataire qui jureront du contraire.

© La Météo : Thierry Djoussi


30/12/2010
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