Cameroun : Depuis quelques semaines, les signes annonciateurs des tensions sociales sont visibles à Douala

Cameroun : Depuis quelques semaines, les signes annonciateurs des tensions sociales sont visibles à Douala

Cameroun : Depuis quelques semaines, les signes annonciateurs des tensions sociales sont visibles à Douala Etudiants, commerçants, mototaximen et taximen sont descendus dans la rue.
Les habitants du quartier Madagascar à Douala font de nouveau entendre leur voix. Lorsque les commerçants du marché du coin ont organisé récemment une manifestation pour protester contre les sévices infligés à leurs camarades par le président du marché, les riverains s’en sont mêlés.

Jusqu’à ce que les autorités de la ville fassent intervenir une escouade de policiers, de gendarmes, et même de militaires. En effet, le marché Madagascar est situé à quelques mètres seulement du Rond point Madagascar, fief traditionnel des animateurs du mouvement social dans la capitale économique du Cameroun. C’est ici que les émeutes de février 2008 ont commencé, après l’assassinat de deux émeutiers par des gendarmes.

Depuis quelques semaines, les signes annonciateurs des tensions sociales sont visibles. Alors qu’il distribuait des tracts annonçant une grande marche triomphale pour le changement politique au Cameroun en 2011, Camille Mboua Massok a été stoppé dans sa nouvelle aventure par des gendarmes de la brigade de Ndongbong. En 2008, Mboua Massok s’était déjà illustré comme le précurseur des événements malheureux de février de la même année. Il organisait alors des manifestations tous les samedis, au stade du lycée de Bepanda. Interpellé puis expulsé de Douala et abandonné dans une broussaille au point kilométrique 41 sur la route de Yabassi, « le père des Villes mortes » n’est retourné dans son fief que le lendemain du jour de sa déportation.

Dans le même intervalle, les conducteurs de mototaxis ont initié plusieurs mouvements d’humeur ; le dernier en date étant une marche avortée, entre Ndokoti et Bonanjo où ils sont pourtant interdits de circulation. Les taximen se sont greffés à la liste des mécontents, sans pour autant déclencher une grève en bonne et due forme.

Des tracts anonymes ventilés à Douala indiquent des mouvements en cours ou en gestation. L’un des tracts en question, intitulé « Rdpc en danger à Douala !!! », désigne sans aucune preuve matérielle « le bourreau du Rdpc à Douala, un certain Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement ». A la cellule de communication de la Communauté urbaine de Douala, le tract en question est présenté «comme une manœuvre politicienne visant à intimider le délégué dans son œuvre de sécurisation des recettes ». A l’approche des échéances de 2011, aucun moyen n’est ménagé, pour utiliser le mouvement social comme instrument politique.

© Le Jour : Denis Nkwebo


22/07/2010
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