Cameroun, Décès de Bibi Ngota: De la mort d'un Homme pour la Natio

Cameroun, Décès de Bibi Ngota: De la mort d'un Homme pour la Nation

LT Mbida:Camer.be"Il faut de grands Hommes pour faire de grandes choses et ceux là ne le sont devenus que pour l'avoir voulu". Cette phrase est de Charles De Gaulle. Nous ne saurons plus jamais si Monsieur Benjamin Cyrille Ngota Ngota avait voulu être un grand Homme mais nous pouvons affirmer avec certitude que cet homme est un grand Camerounais qui a provoqué de grandes choses dans la Nation. Le sursaut général qui ébranle la Nation après sa mort  a une signification : l'indignation de tout un peuple face aux abus itératifs d'un pouvoir sans contrôle et une cause : l'incurie impunie de tout un système politique inique qui refuse de se remettre en cause depuis 50 ans en perpétuant des élections tronquées empêchant toute alternance démocratique au Cameroun. La mort injuste et injustifiée du citoyen Ngota restera dans nos mémoires comme le ferment d'une revendication générale pour plus de justice et plus de respect pour les droits de l'homme et du citoyen au Cameroun ainsi que pour la liberté de la presse. En mon nom et au nom de tous les militants du Parti des démocrates Camerounais, je me joins à tous les Camerounais et autres voix dans le monde qui déplorent le décès de Monsieur NGOTA NGOTA. Je présente mes condoléances à la famille Ngota, à sa compagne, ses trois enfants, sa mère, ses frères et sœurs. Ce décès est emblématique et interpelle chacun de nous. Il évoque des questions essentielles.

Du motif :

Selon les explications officielles du ministre de la communication Monsieur Issa Tchiroma, les trois hommes dont faisait partie Monsieur Ngota auraient été appréhendés pour avoir produit un document contesté et considéré comme un faux par le secrétaire Général de la Présidence de la République Monsieur Laurent Esso.

La question qui judicieusement se pose et s'impose est de savoir si ce document mettait en péril la République du Cameroun, si ce document mettait en danger la vie de Monsieur Laurent Esso ou un quelconque membre de sa famille , si ce document portait atteinte à son influence politique au sein du sérail au pouvoir , si ce document remettait en cause la relation privilégiée qu'il a , on ne saurait le nier, avec le président de la République Monsieur Paul Biya. A toutes ces questions, sans être plus informé sur les éléments de cette triste et pénible affaire ayant abouti au décès d'un homme de 39 ans père de trois enfants en bas âge, nous pouvons  répondre par la négative : non Monsieur Esso n'était pas en danger et la République encore moins. Le peu que les Camerounais savent de Monsieur Laurent Esso est qu'il est magistrat , homme de loi , ancien doyen de la faculté,  haut fonctionnaire, grand commis de l'Etat Camerounais, discret , calme et  ne fait jamais de vagues . Mais cette fois ci il vient de provoquer une déferlante, une vague de fond qui risque d'emporter bien des choses sur son passage. Cela fera du bien à la Nation de nettoyer nos écuries. Alors on se demande pourquoi cet homme réputé si pondéré n'a pas pris cette "feuille de papier contestée" dans sa paume, pour la froisser et la jeter dans une corbeille. Quand on a atteint dans une République le degré de pouvoir qui est celui de Monsieur Laurent Esso après tant d'années auprès du Prince, la seule attitude logique face à ce type de documents contestés est de "hausser les épaules", de "froisser le papier" et de "passer à autre chose". On a le droit d'accepter ou de refuser une demande d'interview mais on ne se lance pas dans une croisade dont l'issue ne peut-être que débilitante car sans envergure, sans prestige et sans gloire.
 
Pour employer ici une expression propre à mes petits neveux de banlieue: on dira que « notre beau Laurent national si calme et si propre, toujours tiré à quatre épingle a mis les pieds dans le caca ».

De la procédure :

Interpellés par la police, interrogés, relâchés et repris, telle semble avoir été la procédure à laquelle ont du se soumettre ces hommes. Les usagers du droit et simples citoyens que nous sommes, sont contraints  de se poser des questions sur le code de procédure pénal Camerounais, son application et ses implications. Nous sommes encore une fois interpellés par  les conditions de la détention préventive, la durée de la prison préventive et  la nécessité de la contrainte par corps dans le cas de certaines contraventions, infractions  et autres délits mineurs. Nombreux sont les camerounais qui croupissent dans les prisons, sans jugement pendant des années toujours en détention préventive dans des conditions matérielles, médicales, psychologiques et humaines indescriptibles et insoutenables. C'est un scandale à dénoncer encore une fois à cette occasion. Nos magistrats, nos juristes  doivent participer à cette réflexion. Leur rôle est de dire le droit mais pas de devenir les instruments d'un pouvoir se permettant de perpétuer un système inique pratiqué depuis 50 ans.

Y avait-il risque de fuite ? Si oui un paiement de caution a t- il été proposé ? Quel risque pesait sur le dossier si ces hommes avaient été laissés en liberté ? Ce qui arrive à Monsieur Ngota devrait troubler la conscience de tous les camerounais,  des députés qui votent les lois et des magistrats qui appliquent ces lois. Nous devrions nous interroger sur l'esprit et le texte de nos lois,  la qualité et l'applicabilité de ces lois en tenant compte des droits de l'homme et du citoyen. L'une des fonctions essentielles de la loi est de protéger les faibles face aux puissants mais dans notre pays la loi sert à écraser encore plus les faibles face aux puissants. Dans le cas d'espèce un homme puissant dans la République a voulu intimider des journalistes mais la méthode s'est avérée disproportionnée par rapport à la faute reprochée à ces hommes - si faute il y a. L'issue aura été  fatale à un de ces hommes Monsieur Ngota Ngota Benjamin.

De la maladie

Sur tout certificat de décès le médecin a l'obligation de marquer la cause du décès et d'affirmer que la mort est réelle est constante. La cause élémentaire que mentionnent les médecins dans 90 % des cas est : ACR (arrêt cardio-respiratoire). C'est aussi au médecin de signaler s'il y a un obstacle médico-légal à la délivrance dudit certificat. Le médecin précise au bas du certificat de décès si une autopsie est nécessaire ou pas. En épluchant les différents journaux rapportant les circonstances de la mort de Monsieur Ngota, il ressort qu'il s'est présenté à l'infirmerie de la prison centrale de Kondengui le 05 avril 2010 et en est sorti le 11 avril 2010. Il se serait de nouveau signalé à l'infirmerie de la prison le 15 avril 2010 pour en ressortir le 21 avril 2010 décédé. Il est fait état dans certains de ces articles d'hypertension artérielle, d'éruption cutanée et de fièvre. Sachant qu'une hypertension artérielle ne provoque pas de fièvre et qu'une fièvre au long cours est un facteur de gravité dont la porte d'entrée devrait être recherchée. On se demande si la prison centrale de Yaoundé est équipée d'un laboratoire d'analyses médicales en mesure de réaliser un bilan hématologique, biochimique, hépatocellulaire, bactériologique et parasitologique complet, à moins que ces prélèvements ne soient réalisés dans la prison et externalisés vers un laboratoire de ville ou hospitalier.

Dans le cas contraire pourquoi ne pas avoir transféré le patient vers l’hôpital central ou l'hôpital général de Yaoundé quand on s'est rendu compte qu'il consultait en l'intervalle de 10 jours, du 5 au 15 avril 2010, deux fois de suite pour une symptomatologie  qui ne trouvait pas d'amélioration ? On se demande si une radiographie pulmonaire a été réalisée, si un Electrocardiogramme a été fait, nous ne savons pas ce que  les résultats des hémocultures, des coprocultures et autres urocultures ont mis en évidence, si jamais elles ont été effectuées. Il est fait mention dans un des journaux relatant cette triste histoire, de soins intensifs prodigués au détenu Ngota dans la prison centrale de Yaoundé. La moindre unité de soins intensifs dans tout pays moderne - et le Cameroun selon nos dirigeants actuels est un pays moderne - devrait être équipée de monitorage permettant le suivi de l'activité cardiaque en termes de fréquence cardiaque, de tracé électro cardiographique , de fréquence respiratoire, de SpO 2, de saturation en oxygène, sachant que la prise des divers autres paramètres physiologiques tels que la fièvre, l'état de conscience et le score de Glasgow se font à une cadence rapprochée de 15 ou de 30 minutes selon l'évolution clinique du patient. Une unité de soins intensif devrait être équipée d'oxygène central ou en bouteilles, d'ambu de pré-oxygénation, de respirateurs artificiels, de matériel d'intubation et autres "Lifepacks" ainsi que de molécules et de drogues de l’urgence. Si la prison centrale de Yaoundé est capable de le faire dans ses murs, alors nous sommes vraiment une nation moderne car même la Prison de la Santé à Paris n'est pas dotée d'une telle structure et de tout cet équipement. La couverture sanitaire du Cameroun et la prise en charge adéquate des malades au Cameroun restent hasardeuses, pas de la faute du personnel de santé mais de la faute des décideurs politiques qui manquent de volonté réelle de doter le pays d'infrastructures sanitaires dignes de ce nom. Le nombre d'évacuations sanitaires vers l'étranger prouve que les décideurs politiques et autres magnats de l'économie et des finances au Cameroun le savent puisqu'ils se soignent et ne soignent leur famille qu'en Europe ou aux Etats Unis. Des centaines de médecins camerounais soignent des malades en Europe et aux Etats-Unis car ne trouvant pas des conditions de travail sereines et adéquates dans leur propre pays où ils sont traités avec désinvolture et légèreté. Seuls les administrateurs civils et les purs produits de l'Enam sont pris en considération dans ce pays qui piétine et stagne dans l’inertie à cause d’eux . Le cas de Monsieur Ngota ne lève qu'un minime pan de voile sur cette situation désastreuse. 

De la solidarité

L'indignation que provoque la mort de Monsieur Ngota est réelle est profonde. Mais la mort de ce citoyen, loin d'avoir pour seule conséquence une brèche pour faire des dénonciations politiques, de la part des hommes politiques que nous sommes ou des revendications corporatives et professionnelles à juste titre pour les nombreux journalistes camerounais, devrait être aussi une occasion  de montrer notre solidarité dont les sources remontent à nos coutumes ancestrales en cotisant pour la veuve et les enfants du défunt .
 
Créons ainsi un "fond d'aide à la famille Ngota".

Je propose par conséquent que chacun des 207 partis politiques inscrits au Ministère de l'administration territoriale, y compris le parti au pouvoir qui est directement responsable de l'incurie et du marasme dans la nation camerounaise de 2010, verse 100 000 FCFA ( cent mille FCFA) par parti politique,  à la veuve et aux enfants de Monsieur Ngota .

Cela ferait au minimum 20 000 000 (vingt millions de FCFA) pour cette famille. Le PDC tient prête sa contribution. J'indique ici ma boîte mail l.t.mbida@gmail.com  afin que la veuve de Monsieur Ngota s'organise pour me communiquer les coordonnées bancaires où peuvent être déposés ces cotisations. Si tous les camerounais de bonne volonté, indignés et éplorés par cette triste affaire, versent chacun leur contribution, quel qu'en soit le montant, les enfants de Monsieur Ngota pourront grandir et s'instruire dans une sécurité relative. Il est temps que désormais au Cameroun, les paroles soient suivies par des actes. 

Du statut

Le statut du journaliste au Cameroun devrait être pensé, repensé, connu, respecté, appliqué et établi car aucune démocratie saine ne saurait s'installer et s'épanouir sans ce quatrième pouvoir qu'est un journalisme libre et indépendant. Les conditions  dans lesquelles évoluent les journalistes camerounais font-elles d'eux des hommes et des femmes  moralement et matériellement libres? Nul ne saurait l'affirmer avec vigueur et certitude. Les journaux camerounais les plus vendus plafonnent à 5000 exemplaires par parution. La publicité est rare et parcimonieuse dans leurs colonnes. Durant ces longues années d’investissement politique, j'ai personnellement connus de nombreux journalistes dont certains sont devenus des amis, plusieurs  nous ont quittés. Je pense à André Vincent Onana, Eveng "kant", Epsy Ngum, Rémi Minko, Richard Touna: je ne saurais les citer tous...

Si nous voulons réaliser le Cameroun prospère et généreux auquel nous aspirons, il est nécessaire de réfléchir à cette question pour que Monsieur Ngota ne soit pas mort pour rien.

 De la conséquence

La conséquence directe  de cette triste issue est de demander la libération immédiate de Messieurs Yen Serge Sabouang (DP "la Nation") et Marris Robert Mintya Meka  (DP " le Monde Info/ le Devoir"), ainsi que de tous les autres journalistes camerounais dont les délits de presse ont été convertis en délits de droits communs et ce ne sera que justice.

© Correspondance : Louis Tobie MBIDA , Président national du Parti des Démocrates Camerounais

Cameroun, Décès de Bibi Ngota: De la mort d'un Homme pour la Nation

LT Mbida:Camer.be"Il faut de grands Hommes pour faire de grandes choses et ceux là ne le sont devenus que pour l'avoir voulu". Cette phrase est de Charles De Gaulle. Nous ne saurons plus jamais si Monsieur Benjamin Cyrille Ngota Ngota avait voulu être un grand Homme mais nous pouvons affirmer avec certitude que cet homme est un grand Camerounais qui a provoqué de grandes choses dans la Nation. Le sursaut général qui ébranle la Nation après sa mort  a une signification : l'indignation de tout un peuple face aux abus itératifs d'un pouvoir sans contrôle et une cause : l'incurie impunie de tout un système politique inique qui refuse de se remettre en cause depuis 50 ans en perpétuant des élections tronquées empêchant toute alternance démocratique au Cameroun. La mort injuste et injustifiée du citoyen Ngota restera dans nos mémoires comme le ferment d'une revendication générale pour plus de justice et plus de respect pour les droits de l'homme et du citoyen au Cameroun ainsi que pour la liberté de la presse. En mon nom et au nom de tous les militants du Parti des démocrates Camerounais, je me joins à tous les Camerounais et autres voix dans le monde qui déplorent le décès de Monsieur NGOTA NGOTA. Je présente mes condoléances à la famille Ngota, à sa compagne, ses trois enfants, sa mère, ses frères et sœurs. Ce décès est emblématique et interpelle chacun de nous. Il évoque des questions essentielles.

Du motif :

Selon les explications officielles du ministre de la communication Monsieur Issa Tchiroma, les trois hommes dont faisait partie Monsieur Ngota auraient été appréhendés pour avoir produit un document contesté et considéré comme un faux par le secrétaire Général de la Présidence de la République Monsieur Laurent Esso.

La question qui judicieusement se pose et s'impose est de savoir si ce document mettait en péril la République du Cameroun, si ce document mettait en danger la vie de Monsieur Laurent Esso ou un quelconque membre de sa famille , si ce document portait atteinte à son influence politique au sein du sérail au pouvoir , si ce document remettait en cause la relation privilégiée qu'il a , on ne saurait le nier, avec le président de la République Monsieur Paul Biya. A toutes ces questions, sans être plus informé sur les éléments de cette triste et pénible affaire ayant abouti au décès d'un homme de 39 ans père de trois enfants en bas âge, nous pouvons  répondre par la négative : non Monsieur Esso n'était pas en danger et la République encore moins. Le peu que les Camerounais savent de Monsieur Laurent Esso est qu'il est magistrat , homme de loi , ancien doyen de la faculté,  haut fonctionnaire, grand commis de l'Etat Camerounais, discret , calme et  ne fait jamais de vagues . Mais cette fois ci il vient de provoquer une déferlante, une vague de fond qui risque d'emporter bien des choses sur son passage. Cela fera du bien à la Nation de nettoyer nos écuries. Alors on se demande pourquoi cet homme réputé si pondéré n'a pas pris cette "feuille de papier contestée" dans sa paume, pour la froisser et la jeter dans une corbeille. Quand on a atteint dans une République le degré de pouvoir qui est celui de Monsieur Laurent Esso après tant d'années auprès du Prince, la seule attitude logique face à ce type de documents contestés est de "hausser les épaules", de "froisser le papier" et de "passer à autre chose". On a le droit d'accepter ou de refuser une demande d'interview mais on ne se lance pas dans une croisade dont l'issue ne peut-être que débilitante car sans envergure, sans prestige et sans gloire.
 
Pour employer ici une expression propre à mes petits neveux de banlieue: on dira que « notre beau Laurent national si calme et si propre, toujours tiré à quatre épingle a mis les pieds dans le caca ».

De la procédure :

Interpellés par la police, interrogés, relâchés et repris, telle semble avoir été la procédure à laquelle ont du se soumettre ces hommes. Les usagers du droit et simples citoyens que nous sommes, sont contraints  de se poser des questions sur le code de procédure pénal Camerounais, son application et ses implications. Nous sommes encore une fois interpellés par  les conditions de la détention préventive, la durée de la prison préventive et  la nécessité de la contrainte par corps dans le cas de certaines contraventions, infractions  et autres délits mineurs. Nombreux sont les camerounais qui croupissent dans les prisons, sans jugement pendant des années toujours en détention préventive dans des conditions matérielles, médicales, psychologiques et humaines indescriptibles et insoutenables. C'est un scandale à dénoncer encore une fois à cette occasion. Nos magistrats, nos juristes  doivent participer à cette réflexion. Leur rôle est de dire le droit mais pas de devenir les instruments d'un pouvoir se permettant de perpétuer un système inique pratiqué depuis 50 ans.

Y avait-il risque de fuite ? Si oui un paiement de caution a t- il été proposé ? Quel risque pesait sur le dossier si ces hommes avaient été laissés en liberté ? Ce qui arrive à Monsieur Ngota devrait troubler la conscience de tous les camerounais,  des députés qui votent les lois et des magistrats qui appliquent ces lois. Nous devrions nous interroger sur l'esprit et le texte de nos lois,  la qualité et l'applicabilité de ces lois en tenant compte des droits de l'homme et du citoyen. L'une des fonctions essentielles de la loi est de protéger les faibles face aux puissants mais dans notre pays la loi sert à écraser encore plus les faibles face aux puissants. Dans le cas d'espèce un homme puissant dans la République a voulu intimider des journalistes mais la méthode s'est avérée disproportionnée par rapport à la faute reprochée à ces hommes - si faute il y a. L'issue aura été  fatale à un de ces hommes Monsieur Ngota Ngota Benjamin.

De la maladie

Sur tout certificat de décès le médecin a l'obligation de marquer la cause du décès et d'affirmer que la mort est réelle est constante. La cause élémentaire que mentionnent les médecins dans 90 % des cas est : ACR (arrêt cardio-respiratoire). C'est aussi au médecin de signaler s'il y a un obstacle médico-légal à la délivrance dudit certificat. Le médecin précise au bas du certificat de décès si une autopsie est nécessaire ou pas. En épluchant les différents journaux rapportant les circonstances de la mort de Monsieur Ngota, il ressort qu'il s'est présenté à l'infirmerie de la prison centrale de Kondengui le 05 avril 2010 et en est sorti le 11 avril 2010. Il se serait de nouveau signalé à l'infirmerie de la prison le 15 avril 2010 pour en ressortir le 21 avril 2010 décédé. Il est fait état dans certains de ces articles d'hypertension artérielle, d'éruption cutanée et de fièvre. Sachant qu'une hypertension artérielle ne provoque pas de fièvre et qu'une fièvre au long cours est un facteur de gravité dont la porte d'entrée devrait être recherchée. On se demande si la prison centrale de Yaoundé est équipée d'un laboratoire d'analyses médicales en mesure de réaliser un bilan hématologique, biochimique, hépatocellulaire, bactériologique et parasitologique complet, à moins que ces prélèvements ne soient réalisés dans la prison et externalisés vers un laboratoire de ville ou hospitalier.

Dans le cas contraire pourquoi ne pas avoir transféré le patient vers l’hôpital central ou l'hôpital général de Yaoundé quand on s'est rendu compte qu'il consultait en l'intervalle de 10 jours, du 5 au 15 avril 2010, deux fois de suite pour une symptomatologie  qui ne trouvait pas d'amélioration ? On se demande si une radiographie pulmonaire a été réalisée, si un Electrocardiogramme a été fait, nous ne savons pas ce que  les résultats des hémocultures, des coprocultures et autres urocultures ont mis en évidence, si jamais elles ont été effectuées. Il est fait mention dans un des journaux relatant cette triste histoire, de soins intensifs prodigués au détenu Ngota dans la prison centrale de Yaoundé. La moindre unité de soins intensifs dans tout pays moderne - et le Cameroun selon nos dirigeants actuels est un pays moderne - devrait être équipée de monitorage permettant le suivi de l'activité cardiaque en termes de fréquence cardiaque, de tracé électro cardiographique , de fréquence respiratoire, de SpO 2, de saturation en oxygène, sachant que la prise des divers autres paramètres physiologiques tels que la fièvre, l'état de conscience et le score de Glasgow se font à une cadence rapprochée de 15 ou de 30 minutes selon l'évolution clinique du patient. Une unité de soins intensif devrait être équipée d'oxygène central ou en bouteilles, d'ambu de pré-oxygénation, de respirateurs artificiels, de matériel d'intubation et autres "Lifepacks" ainsi que de molécules et de drogues de l’urgence. Si la prison centrale de Yaoundé est capable de le faire dans ses murs, alors nous sommes vraiment une nation moderne car même la Prison de la Santé à Paris n'est pas dotée d'une telle structure et de tout cet équipement. La couverture sanitaire du Cameroun et la prise en charge adéquate des malades au Cameroun restent hasardeuses, pas de la faute du personnel de santé mais de la faute des décideurs politiques qui manquent de volonté réelle de doter le pays d'infrastructures sanitaires dignes de ce nom. Le nombre d'évacuations sanitaires vers l'étranger prouve que les décideurs politiques et autres magnats de l'économie et des finances au Cameroun le savent puisqu'ils se soignent et ne soignent leur famille qu'en Europe ou aux Etats Unis. Des centaines de médecins camerounais soignent des malades en Europe et aux Etats-Unis car ne trouvant pas des conditions de travail sereines et adéquates dans leur propre pays où ils sont traités avec désinvolture et légèreté. Seuls les administrateurs civils et les purs produits de l'Enam sont pris en considération dans ce pays qui piétine et stagne dans l’inertie à cause d’eux . Le cas de Monsieur Ngota ne lève qu'un minime pan de voile sur cette situation désastreuse. 

De la solidarité

L'indignation que provoque la mort de Monsieur Ngota est réelle est profonde. Mais la mort de ce citoyen, loin d'avoir pour seule conséquence une brèche pour faire des dénonciations politiques, de la part des hommes politiques que nous sommes ou des revendications corporatives et professionnelles à juste titre pour les nombreux journalistes camerounais, devrait être aussi une occasion  de montrer notre solidarité dont les sources remontent à nos coutumes ancestrales en cotisant pour la veuve et les enfants du défunt .
 
Créons ainsi un "fond d'aide à la famille Ngota".

Je propose par conséquent que chacun des 207 partis politiques inscrits au Ministère de l'administration territoriale, y compris le parti au pouvoir qui est directement responsable de l'incurie et du marasme dans la nation camerounaise de 2010, verse 100 000 FCFA ( cent mille FCFA) par parti politique,  à la veuve et aux enfants de Monsieur Ngota .

Cela ferait au minimum 20 000 000 (vingt millions de FCFA) pour cette famille. Le PDC tient prête sa contribution. J'indique ici ma boîte mail l.t.mbida@gmail.com  afin que la veuve de Monsieur Ngota s'organise pour me communiquer les coordonnées bancaires où peuvent être déposés ces cotisations. Si tous les camerounais de bonne volonté, indignés et éplorés par cette triste affaire, versent chacun leur contribution, quel qu'en soit le montant, les enfants de Monsieur Ngota pourront grandir et s'instruire dans une sécurité relative. Il est temps que désormais au Cameroun, les paroles soient suivies par des actes.  

Du statut

Le statut du journaliste au Cameroun devrait être pensé, repensé, connu, respecté, appliqué et établi car aucune démocratie saine ne saurait s'installer et s'épanouir sans ce quatrième pouvoir qu'est un journalisme libre et indépendant. Les conditions  dans lesquelles évoluent les journalistes camerounais font-elles d'eux des hommes et des femmes  moralement et matériellement libres? Nul ne saurait l'affirmer avec vigueur et certitude. Les journaux camerounais les plus vendus plafonnent à 5000 exemplaires par parution. La publicité est rare et parcimonieuse dans leurs colonnes. Durant ces longues années d’investissement politique, j'ai personnellement connus de nombreux journalistes dont certains sont devenus des amis, plusieurs  nous ont quittés. Je pense à André Vincent Onana, Eveng "kant", Epsy Ngum, Rémi Minko, Richard Touna: je ne saurais les citer tous...

Si nous voulons réaliser le Cameroun prospère et généreux auquel nous aspirons, il est nécessaire de réfléchir à cette question pour que Monsieur Ngota ne soit pas mort pour rien.

 De la conséquence

La conséquence directe  de cette triste issue est de demander la libération immédiate de Messieurs Yen Serge Sabouang (DP "la Nation") et Marris Robert Mintya Meka  (DP " le Monde Info/ le Devoir"), ainsi que de tous les autres journalistes camerounais dont les délits de presse ont été convertis en délits de droits communs et ce ne sera que justice.

© Correspondance : Louis Tobie MBIDA , Président national du Parti des Démocrates Camerounais


02/05/2010
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