CAMEROUN Corruption : La police égale à elle-même

Le baromètre mondial de la corruption 2010 a été rendu public hier, à Yaoundé. .La tendance générale qui se dégage du baromètre mondial 2010 de la corruption de Transparncy international (Ti) présenté par Léopold Nzesseu, directeur exécutif de Ti-Cameroun, est que « la corruption est en constante hausse dans le monde au cours des trois dernières années ». Conclusion confirmée par au moins 60% des personnes sondées dans le cadre de ce rapport de Ti.

Dans l’ensemble, 80% des personnes sondées jugent que les partis politiques sont les institutions les plus corrompues. Notamment dans les pays de l’Est, d’Amérique latine et quelques rares pays d’Europe centrale et de l’ouest. Dans un top cinq, les partis sont suivis respectivement par les fonctionnaires, les parlements, la police, le secteur privé. Cependant, la justice, les corps religieux, les médias, les Ong, le système éducatif et l’armée s’y invitent.

Comme nombre de pays africains et d’Asie, le Cameroun est resté sur une constante avec sa police qui demeure le corps social le plus corrompu. Avec en ce qui concerne l’Afrique sub-saharienne, 44% des personnes interrogées qui indexent ainsi les policiers, pour avoir eu à débourser de l’argent pour un service qui aurait du être gratuit. En général, le baromètre indique que « comme par le passé, les jeunes sont plus prompts à payer le pourboire que les personnes âgées ». Ces derniers qui sont 22% des personnes ayant 65 ans et plus à avoir corrompu au cours des douze derniers mois contre 37% pour les moins de 30 ans.

Les raisons qui justifient les actes de corruption sont nombreuses. Il est indiqué que près de la moitié des personnes sondées affirment qu’ils ont corrompu la dernière fois « pour éviter des ennuis avec les autorités », alors que un quart le justifie par un souci de « célérité dans le traitement d’un dossier », et « pour bénéficier d’un service ». Une grosse part réservée à la police qui permet aux uns et aux autres de comprendre pourquoi la police tient la dragée haute, comme l’a souligné un panéliste. Des chiffres encore plus importants pour l’Afrique sub-saharienne. Ainsi, le baromètre indique que 67% des personnes interrogées ont corrompu pour éviter des ennuis avec les autorités, 20% pour accélérer le cours de traitement d’un dossier, 11% pour bénéficier d’un service ; et surtout, seul 1% ne sait même pas pourquoi ils ont corrompu, pendant que 0% ne sait plus pourquoi il l’ont fait intervenant. « Vous comprenez donc que tout est déjà dans les mentalités des gens », commente Me Charles Nguini, le président de Ti-Cameroun qui présidait la cérémonie de présentation du baromètre.

Crise de confiance

La situation est d’autant plus inquiétante que « la grande majorité des victimes de corruption est issue des milieux pauvres ». Et la situation ne devrait certainement pas changer de si tôt, à en croire les personnes sondées qui, à 50%, pensent que les actions des pouvoirs publics pour lutter contre la corruption sont inefficaces, contre seulement 29% qui pensent que les résultats de ces actions sont effectifs. Et selon les personnes sondées en Afrique subsaharienne, les secteurs qui devraient changer d’attitude, ou du moins s’impliquer résolument dans la lutte, sont les hauts fonctionnaires, selon 40% des sondées, le secteur privé, d’après 17% et les médias selon 15%. En attendant, pour y remédier rapidement, la grande majorité des personnes voient désormais comme solution un engagement des citoyens individuellement. 80% des personnes interrogées en Afrique subsaharienne, le soutiennent, 76% sont promptes à aider leurs collègues ou amis à combattre le fléau, et 70% sont prêtes à s’y impliquer personnellement.

Le baromètre mondial de la corruption est, d‘après Ti, « une enquête d’opinion publique qui présente l’opinion des citoyens en général sur la corruption et son impact sur leurs vies et notamment leurs expériences personnelles » en ce qui concerne la corruption. Pour le baromètre 2010, le 7ème du genre, 91 781 personnes âgées d’au moins 16 an, ont été sondées dans 86 pays du monde, notamment par Gallup international. Un travail fait entre le 1er juin et le 30 septembre 2010, face à face, par téléphone et e ligne. Des chiffres dont d’aucuns ont interrogé la pertinence par rapport aux chiffres des populations. « Tout est fait pour que les personnes sondées soient représentatives de la cible et ce sont des spécialistes à la réputation établie », répond Roger Ngo Yom, membre du panel.

Source : La nouvelle Expression




11/12/2010
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